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Les généreuses retrouvailles des anciens de l’école James Toolsy

Des anciens camarades de classe se sont réunis le dimanche 2 juin pour offrir le déjeuner aux pensionnaires d’un abri.

Réuni après un quart de siècle, un groupe comprenant trente amis de l’école primaire James Toolsy, à Curepipe, a non seulement renoué leur amitié, mais s’est aussi mis au service social. Récit. 

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Le temps, impitoyable, s’évertue à tout effacer sur son passage. Ou presque. Car certains souvenirs résistent à son usure implacable. C’est le cas de ces liens d’amitié tissés durant l’enfance, qui ne demandent qu’à être ravivés. Et c’est précisément ce qu’a entrepris Priya en réunissant ses camarades de classe, 26 ans après avoir quitté les bancs de l’école James Toolsy, à Curepipe.

C’est ainsi que le dimanche 2 juin dernier, une douzaine d’amis se sont retrouvés, accompagnés de leurs conjoints et enfants. Ces retrouvailles n’étaient pas seulement l’occasion de raviver de vieux souvenirs et de partager des éclats de rire. Ces amis d’enfance ont également choisi de marquer cette journée d’un geste de solidarité et de générosité envers les bénéficiaires d’un abri situé dans les Plaines-Wilhems, à qui ils ont offert le déjeuner, et leur compagnie.

Si le temps a eu raison de leur quotidien d’écoliers, il n’a toutefois pu effacer les liens qui les unissaient. Certains ont partagé les mêmes bancs pendant quelques années seulement, tandis que d’autres ont vécu une scolarité commune du Std I (Grade 1) au Std VI (Grade 6). Le défunt Certificate of Primary Education (CPE) marque la fin de leur aventure commune à l’école James Toolsy. Les chemins de la plupart d’entre eux se séparent lorsqu’ils franchissent les portes du collège. Seuls quelques petits groupes restent unis, poursuivant leurs études dans les mêmes établissements secondaires, tels que le Hindu Girls’ College et le Sir Abdool Raman Osman SSS.

Les années défilent, emportant avec elles les souvenirs du quotidien scolaire. Les anciens camarades de classe se perdent de vue, ne se croisant que par hasard de temps en temps, échangeant quelques mots nostalgiques. Peut-être même certains se sont-ils frôlés sans se reconnaître, victimes du voile du temps.

Nous avons aussi cherché et trouvé d’autres amis que nous n’avions pas rencontrés du tout pendant les derniers vingt-six ans»

Priya, elle, n’a pas oublié ses amis. Mais à travers ces rencontres aléatoires, elle constate que certains de ses camarades de classe ne se rappellent pas forcément des autres. « C’est ainsi que lorsque j’ai créé mon compte Facebook en 2009, je me suis mise à chercher mes camarades de classe, surtout ceux avec qui j’avais terminé mes années au primaire. Cela n’a pas été difficile de les retrouver car ils utilisaient presque tous leur vrai nom », raconte-t-elle. « Petit à petit, je suis parvenue à retrouver plusieurs amis et j’ai créé un groupe sur Messenger afin de tous les réunir. »

Les retrouvailles virtuelles ne tardent pas à se concrétiser dans la réalité. Au cours des deux années qui suivent, les anciens de l’école James Toolsy se réunissent à quelques reprises. Ils invitent même leur ancien enseignant, Malick Firoz Saumtally, à se joindre à l’une de leurs rencontres en 2011, ravivant ainsi les souvenirs d’une époque révolue.

Mais la vie a ses exigences. Pris par leurs obligations professionnelles et familiales, les amis s’éloignent peu à peu. Les conversations virtuelles se font rares, les rencontres se limitent à des retrouvailles individuelles.

En avril dernier, Priya partage sur le groupe Messenger une photo trouvée sur Facebook, montrant des écoliers dans une classe et sur laquelle était inscrite « kot kisanla to ti p assizer dan lekol ou college et kisanla ti to bon kamarad ?». La réponse ne s’est pas fait attendre. Un flot de commentaires envahit le groupe, chacun essayant de se remémorer l’identité de son voisin de classe. Les anciens de James Toolsy replongent avec délice dans les souvenirs de leurs années d’école et de leur enseignant avec qui ils sont toujours en contact. Renouant, par la même occasion, des liens d’amitié qui s’étaient parfois distendus avec le temps et la distance.

« On parle aussi de tout et de rien. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde se plaît à participer à la conversation. Nous avons aussi cherché et trouvé d’autres amis que nous n’avions pas rencontrés du tout pendant les derniers vingt-six ans. Voyant l’enthousiasme de tous, et dans le but de permettre aux amis qui ne sont pas sur Facebook de participer aussi, nous avons décidé de passer à la création d’un groupe sur WhatsApp », relate Priya. 

C’est ainsi qu’un ancien camarade de classe, Dharmesh Ramlugun, chirurgien cardiaque adulte et enfant établi en France, se joint au groupe. Sensible à la condition des personnes dans le besoin, il propose que le groupe d’amis se mettent au service des autres. Le premier projet sera celui d’offrir un déjeuner et des cadeaux ainsi que d’organiser des activités à l’intention des pensionnaires d’un abri pour enfants situé dans les Plaines-Wilhems. L’idée est accueillie favorablement et tous mettent la main à la pâte, y compris les amis qui se trouvent à l’étranger. 

« Indépendamment de nos parcours personnels et professionnels, nous avons tous des atouts humains à mettre en avant quand il s’agit d’aider ceux qui sont dans une situation moins confortable que la nôtre. Il ne s’agit pas seulement de trouver les moyens financiers pour faire les choses, mais aussi et surtout, d’apprendre à tendre la main et accorder notre attention à ceux dans le besoin », explique le Dr Dharmesh Ramlugun. 

« Nos expériences de vie nous ont mené à ressentir de l’empathie et de la compassion. L’initiative en question, aussi minime soit-elle, n’a pu que faire du bien, car une action collective de bienveillance a toujours un impact conséquent. Le bénévolat permet aux personnes faisant face à des situations difficiles de garder l’espoir dans la bonté des humains plus aisés », poursuit-il. 

Cette première activité, fait-il savoir, ne constitue que le premier pas vers d’autres projets sociaux qui seront réalisés grâce à la collaboration et le dévouement de tous les amis. En effet, le groupe se penche déjà sur d’autres projets à l’intention de différents récipiendaires. Cela, tout en s’assurant de s’accorder leur « us-time »…

  • LDMG

 

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