
Les vacances du deuxième trimestre ont débuté le vendredi 18 juillet. Elles offrent aux élèves des semaines de répit avant le dernier sprint scolaire. Entre le besoin de se détendre et l’envie de réussir, chacun cherche le bon équilibre. Faut-il se reposer, se ressourcer ou se plonger dans les révisions ?
Alors que se déroulent les vacances du deuxième trimestre, la question de leur utilité pédagogique se pose, notamment pour les élèves en difficulté. Didier Moutou, recteur du Collège Bhujoharry, partage une vision nuancée de cette période souvent perçue comme un simple moment de détente. Selon lui, les vacances peuvent et doivent être mises à profit pour renforcer les acquis, surtout chez les élèves qui rencontrent des difficultés dans certaines matières.
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« Faire des devoirs pendant les vacances peut être bénéfique », affirme-t-il. « Cela permet aux élèves de consolider leurs connaissances et de garder le rythme de l’apprentissage. » Il insiste sur l’importance d’un travail régulier, même modéré, qui pourrait faire toute la différence à la rentrée du troisième trimestre.
Le recteur rappelle que le troisième trimestre sera particulièrement court en termes d’enseignement. En effet, les élèves n’auront que six semaines de cours avant le début des examens nationaux. Les épreuves de la National Certificate of Education (NCE) débuteront le 22 septembre. Quant aux élèves de Grade 11, qui passeront le School Certificate (SC), et ceux de Grade 13 pour le Higher School Certificate (HSC), leurs examens commenceront respectivement les 29 et 30 septembre. Au primaire, les épreuves du Primary School Achievement Certificate (PSAC) débuteront le 28 octobre. Ce calendrier serré impose une certaine rigueur dès maintenant.
Dans ce contexte, Didier Moutou souligne que certains élèves ont déjà pris les devants en suivant des leçons particulières, notamment durant les deux premières semaines des vacances. Cette initiative, bien que volontaire, témoigne d’une prise de conscience chez les familles et les élèves quant à l’importance de ne pas décrocher complètement.
Le Dr Manoj Sunassee de l’United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU) souligne que dans une société où la performance académique est souvent priorisée, on oublie parfois l’importance cruciale des pauses et des vacances dans le développement global de l’enfant. « Les jeunes apprenants ont besoin de temps pour se reposer, explorer leur environnement, apprécier la nature, pratiquer des activités physiques et renforcer leurs liens familiaux et communautaires. Ces expériences, souvent négligées, sont pourtant indispensables à leur épanouissement physique, émotionnel, intellectuel et social », dit-il.
Didier Moutou reconnaît, pour sa part, que les vacances sont traditionnellement synonymes de relâchement. « C’est le moment où l’on dépose les cartables, où l’on passe du temps avec ses amis ou ses proches, où l’on se réveille plus tard et où la pression des parents diminue », explique-t-il. Ce relâchement est naturel et même nécessaire pour le bien-être des élèves.
Mais il insiste sur le fait que tous les élèves ne peuvent se permettre de vivre les vacances de la même manière. Ceux qui ont des lacunes doivent adopter une attitude différente. « Ils doivent faire le nécessaire pour se rattraper », dit-il. « Les élèves au-dessus de la moyenne peuvent se permettre plus de loisirs, mais ceux qui ont des difficultés doivent trouver un équilibre entre révisions et détente. »
Concernant les enseignants, Didier Moutou se montre compréhensif. Il reconnaît qu’il est difficile de leur demander d’organiser des classes de rattrapage pendant les vacances, car eux aussi ont besoin de se ressourcer, de se détendre et de passer du temps en famille. Toutefois, il encourage les enseignants à rester en contact avec leurs élèves, à leur prodiguer des conseils et à les guider dans leurs attitudes et comportements durant cette période.
« Certains enseignants m’ont assuré qu’ils ont envoyé des devoirs de révision ou de consolidation des acquis à leurs élèves », confie-t-il. Ces devoirs, souvent disponibles en ligne, permettent aux élèves de maintenir une certaine discipline et de ne pas perdre le fil de leur apprentissage. Les élèves des Grades 9 à 13 sont particulièrement concernés, car ils sont en phase finale de leur parcours scolaire et les enjeux sont plus élevés.
En somme, les vacances du deuxième trimestre ne doivent pas être vues uniquement comme un temps de repos, mais aussi comme une opportunité stratégique pour se préparer à un trimestre décisif. Le recteur Didier Moutou invite les élèves à adopter une approche équilibrée : profiter des moments de détente, tout en consacrant du temps à la révision et à la consolidation des acquis. Car dans un calendrier aussi serré, chaque jour compte.
Désintérêt de certains élèves
Le recteur du collège Labourdonnais, à Port-Louis, Houmayoun Soobadar, observe un désintérêt de certains élèves pour les études. Selon son constat dans son établissement, lors des derniers Mock Exams, les résultats ont été meilleurs que prévu. Il a été agréablement surpris par les performances. Initialement, il pensait convoquer les parents pour discuter du travail des enfants. Finalement, peu de parents ont dû être appelés.
Certains élèves se rendent au collège même pendant les vacances pour finaliser leurs projets, soutenus par leurs enseignants. Ils estiment que c’est un bon moyen d’éviter de prendre du retard, notamment pour les candidats du SC et du HSC. Selon Didier Moutou, il est parfois nécessaire de faire des sacrifices durant ces trois semaines de congé afin de rattraper les retards accumulés.
La lecture reste essentielle, mais les élèves ne lisent plus. Houmayoun Soobadar a donc changé de stratégie. En classe, lors de périodes de lecture, l’élève lit à haute voix, puis explique ce qu’il a compris. Cette méthode aide à mieux articuler et permet au professeur de corriger les erreurs. Il souhaite que les élèves poursuivent cette pratique chez eux. Lire à haute voix améliore la compréhension et enrichit le vocabulaire, fait-il observer.
Longues heures d’étude
Le Dr Manoj Sunassee met l’accent sur des recherches en neurosciences et en psychologie éducative qui montrent les dangers des heures excessives d’étude. Selon lui, elles peuvent diminuer la concentration et la mémoire (surmenage cognitif), réduire la motivation (démotivation par saturation), augmenter le stress, conduisant à l’épuisement (burnout scolaire).
L’apprentissage ne se limite pas aux salles de classe. « Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit un proverbe africain. Les enfants apprennent aussi par les interactions sociales, les jeux en plein air et les expériences pratiques que l’école ne peut pas toujours offrir.
Le Dr Manoj Sunassee suggère que les systèmes éducatifs reconnaissent que l’apprentissage ne se limite pas aux manuels scolaires. « Les vacances et les pauses sont des moments pendant lesquels l’enfant assimile autrement, développe sa créativité et construit son identité. Priver les enfants de ces expériences, c’est risquer d’en faire des apprenants fatigués, moins créatifs et moins heureux. La véritable éducation est celle qui forme des êtres humains équilibrés. Elle passe par des moments de repos, de jeu et de découverte hors des murs de l’école. »
« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », disait Nelson Mandela. Mais pour que cette arme soit efficace, elle doit nourrir tout l’être – pas seulement l’esprit.
Pause utile
Mohammad Akeel Bundhoo, président de l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools, indique que, durant le deuxième trimestre, les élèves des Grades 9, 11 et 13 ont participé à des « mock exams », en préparation aux examens nationaux et internationaux. Pour lui, les vacances du deuxième trimestre arrivent à un moment stratégique de l’année scolaire. Une grande partie du programme est déjà couverte et les examens finaux approchent parfois trop rapidement pour les élèves qui prennent le National Certificate in Education, le School Certificate et le Higher School Certificate. Alors, faut-il ranger les cahiers ou poursuivre les révisions ? En tant que pédagogue, il a une réponse nuancée. « Il faut continuer à apprendre, mais avec intelligence et modération. »
Mohammad Akeel Bundhoo insiste qu’étudier pendant les vacances du deuxième trimestre n’est pas une obligation, mais un choix stratégique. « Avec équilibre, organisation et plaisir, cette période peut devenir un moment précieux pour consolider les acquis et renforcer la motivation, tout en respectant les besoins de repos et d’épanouissement de l’élève.
L’essentiel est de maintenir un rythme sain de vie, sans pression inutile, afin de revenir en classe reposé(e) et prêt(e) à relever les défis à venir. »
Pourquoi continuer à étudier (avec modération) ?
• Pour préserver les acquis. Trois semaines sans activité intellectuelle peuvent entraîner une perte de connaissances. Réviser permet de maintenir les acquis.
• Pour revoir les notions difficiles. Les vacances offrent un moment idéal pour reprendre les chapitres mal compris, à son propre rythme, sans la pression des devoirs ou des examens.
• Pour se préparer sereinement aux examens. C’est l’occasion de classer ses notes, d’établir un planning de révision et de prendre de l’avance dans certaines matières.
Ne pas trop en faire
• Éviter la fatigue mentale. Après un trimestre intense, le repos est essentiel. Étudier sans relâche peut mener à l’épuisement ou au découragement.
• Préserver l’équilibre personnel. Se déconnecter temporairement de la routine scolaire favorise la santé mentale, stimule la créativité et renforce la motivation.
• Une discipline de vie équilibrée est recommandée.
L’emploi du temps doit être souple.
• Prévoir 1 h 30 à 2 heures maximum d’activités scolaires par jour.
• Travailler le matin, quand l’esprit est plus frais.
• Réserver l’après-midi aux loisirs, aux sorties et au repos.
Un travail efficace
• Relire les leçons et rédiger des résumés personnels.
• Respecter le temps imparti pour chaque exercice.
• S’autoévaluer régulièrement.
• S’exercer à l’écrit sur des sujets types.
Une bonne hygiène de vie
• Dormir huit à neuf heures.
• Pratiquer une activité physique ou sportive.
• Lire pour le plaisir (romans, BD, magazines jeunesse, en version papier ou en ligne).
• Passer du temps avec la famille ou les amis.
Aux parents et aux élèves
• Encourager une routine légère, mais régulière.
• · Valoriser les efforts, même en dehors du cadre scolaire
• Ne pas culpabiliser si l’enfant se repose : les vacances ne sont pas une course à la performance
• Privilégier la qualité du travail plutôt que la quantité
Parole aux élèves
Andrew Julie : Queen Elizabeth College
« À mon avis, les devoirs et les révisions pendant les vacances du deuxième trimestre représentent une étape essentielle dans le parcours scolaire d’un élève. Ces trois semaines constituent une transition vers un troisième trimestre chargé et exigeant, souvent redouté en raison des examens qui l’accompagnent. C’est une période idéale pour rattraper le travail accumulé en raison des nombreuses activités du début d’année et pour se recentrer pleinement sur ses études. En tant qu’élève d’une académie, j’ai constaté que les meilleurs candidats à l’échelle nationale sont ceux qui ont su tirer parti de ce temps, en trouvant le juste équilibre entre repos et travail. Là où certains considèrent ces vacances comme les dernières avant la pression finale, d’autres les utilisent comme un atout stratégique pour prendre une avance décisive. »
Saniyah Hossenbocus : Forest Side SSS (académie)
« Les vacances du deuxième trimestre représentent une période essentielle pour se reposer, tout en maintenant un lien avec les études. Réviser de manière légère permet de garder en mémoire les notions importantes, d’éviter l’accumulation de retard et de faciliter la reprise. Cependant, il est tout aussi important de prendre du temps pour soi, de se reposer et de pratiquer des activités qui apportent du bien-être. Un équilibre entre détente et révisions permet à l’élève de revenir à l’école plus motivé, avec l’esprit clair et prêt à affronter les nouveaux chapitres, sans ressentir une pression excessive dès la reprise des cours. »
Un des meilleurs systèmes éducatifs au monde
Le succès du système éducatif finlandais repose sur des valeurs culturelles fortes, des politiques intelligentes et une confiance profonde accordée aux enseignants et aux établissements scolaires. Ce modèle montre qu’un pays qui place les élèves et les enseignants au cœur de ses priorités obtient des résultats remarquables.
Imaginez un système scolaire au sein duquel tous les enfants se sentent reconnus, écoutés et valorisés. C’est la voie finlandaise. En faisant confiance aux enseignants pour exercer pleinement leur métier et en plaçant le bien-être des élèves au premier plan, la Finlande crée un environnement bienveillant propice à l’épanouissement des enfants.
Ici, l’objectif n’est pas de multiplier les examens ou de courir après les notes, mais de stimuler la curiosité, la créativité et le goût d’apprendre tout au long de la vie. Les élèves finlandais évoluent à leur rythme, encouragés à explorer, à innover et à grandir, entourés d’enseignants engagés et attentifs.
Selon le site Education Finland, « les diplômes et qualifications finlandais sont hautement reconnus à l’échelle internationale. Ils témoignent d’un niveau élevé de compétence et d’engagement ».
Source : NDTV.com

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