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Les dettes de l’ex-agent MSM intéressent la MCIT

Simla Kistnen sera tenue informée des développements de l’enquête sur le meurtre de son mari.

À ce jour, l’enquête est au point mort. 115 personnes ont été entendues par la MCIT. Ni les images des caméras de surveillance, ni les empreintes génétiques n’ont pu aider à démystifier ce crime qui, dans un premier temps, avait été considéré comme un suicide par la police.

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Deux ans après le meurtre de Soopramanien Kistnen, les auteurs du crime sont toujours dans la nature. La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a, dans son rapport, sévèrement critiqué la manière de faire des limiers chargés d’enquêter sur ce crime. « I consider the conduct of the police in the present case (Kistnen) to be abhorrent. The manner in which the enquiry was conducted fell so below what can be considered reasonable that it marks a new level of incompetence », a-t-elle écrit. 

Le rapport des travaux de l’enquête judiciaire a aussi mis en lumière des kickbacks (commissions) versées à une personnalité via une combine bien ficelée, avec la complicité de son ami Vinaye Appanah et la participation de la compagnie Neeteeselec, appartenant à Neeta Nuckched, qui est aussi une amie proche.

La piste que Soopramanien Kistnen avait été tué – il voulait dénoncer, à la commission anticorruption (Icac), « des magouilles entourant des contrats gouvernementaux, alloués notamment durant la période COVID-19, et des contrats de nettoyage à la State Trading Corporation entre autres » – évoquée par le témoin Khoumada Sawmynaden, frère de Yogida Sawmynaden, n’a rien donné. 

À vendredi, l’une des thèses les plus plausibles, selon la MCIT, serait les dettes que l’homme d’affaires avait contractées auprès de plusieurs individus. La MCIT poursuit l’audition des suspects et témoins. La liste des créanciers (amis proches ou encore des « casseurs ») – on parle de dettes de plusieurs millions de roupies – est passée sous la loupe. 

Interrogatoire « under warning » des créanciers

Un des créanciers, interrogé « under warning », a été confronté aux menaces proférées à l’encontre de Soopramanien Kistnen. Mais les policiers n’ont pu établir si ce suspect, proche du défunt et de Yogida Sawmynaden, serait derrière ce crime. Idem pour un entrepreneur issu de la région Ouest qui tentait aussi de recouvrer une grosse somme d’argent que lui devait Kaya Kisten.  Cet entrepreneur avait tenté de mener en bateau la MCIT en déclarant que Kaya Kistnen « ti dwa mwa zis Rs 25 000 ». Mais l’escouade du surintendant Seebaruth a appris que la victime lui devait plus de Rs 1 M. Les policiers ont pu confirmer son alibi. 

Un autre suspect, lui, avait demandé à son père de contracter un emprunt bancaire pour injecter au sein de Rainbow Construction Ltd, appartenant à Soopramanien Kistnen. Déjà condamné pour un braquage, il était un des actionnaires de la compagnie. La police s’intéresse aussi à des gros bras et récidivistes évoluant autour de ces créanciers.

Sawmynaden n’est pas sorti d’affaire

Yogida Sawmynaden risque de se retrouver en eaux troubles. Sur avis du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), une cellule spéciale du Central Criminal Investigation Department (CCID) a été chargée de mener une enquête approfondie sur l’emploi fictif de Simla Kistnen. Dans son rapport, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a statué que cette affaire « pourrait constituer un mobile de cet homicide ». Le bureau du DPP a recommandé à la police d’enquêter sur un possible cas de « public official taking gratification » en vertu de l’article 11 de la Prevention of Corruption Act. L’ancien ministre Sawmynaden sera interrogé par le CCID « under warning ».

Le rapport d’un laboratoire français

Un nouvel élément a été versé au dossier. Il revient que les résultats des analyses émanant d’un laboratoire français corroborent la version du Dr Ananda Sunnassee, qui avait, le lundi 19 octobre 2020, conclu que Soopramanien Kistnen avait succombé à un œdème pulmonaire après avoir inhalé de la fumée toxique.

Le contenu de ce rapport, qui est classé « Confidentiel » aux Casernes centrales, sera analysé par des experts du Forensic Science Laboratory et les médecins du département médico-légal. Deux médecins légistes avaient statué que l’œdème pulmonaire avait été causé par « strangulation ». Le Dr Shaila Prasad Jankee avait constaté que Soopramanien Kistnen portait autour du cou et des chevilles des traces d’un tissu fermement attaché.

L’ancien Chief Police Medical Officer, le Dr Satish Boolell, était arrivé à la conclusion d’une mort par asphyxie causée par strangulation.

La magistrate Mungroo-Jugurnath a été très critique à l’égard de l’autopsie pratiquée sur la victime par le Dr Sunnassee. Elle a réclamé une enquête sur cette autopsie et aussi sur les compétences professionnelles du Dr Sunnassee.

Vers un engagement pour informer Simla Kistnen

Le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), entend faire connaître à Simla Kistnen, la veuve de Soopramanien Kistnen, tous les développements saillants dans l’enquête sur le meurtre de son mari. C’est ce qu’a répondu le DPP, Me Satyajit Boolell, le vendredi 21 octobre 2022. C’était à l’heure des questions de la presse, suivant la conférence sur les actifs virtuels à Ébène. 

« Nou priorite se les lanket la respire inpe ek nou atann developman. Dan enn pase resan, nounn gagn enn statement du Premie minis, ek enn statement de l’Attorney General. Statement ki p dir ki lapolis pou fer zot travay avek dilizans ek profesionalism. Mwa, antan ki DPP, se mo devwar legal pou pran sela an konsideration », a-t-il ajouté. S’agissant d’une éventuelle décision de rendre public le rapport de l’enquête judiciaire sur la mort de l’ex-agent politique, le DPP n’a pas souhaité commenter et a invité la presse à respecter le « secret de l’instruction ». 

Me Sanjeev Teeluckdharry, un des avocats représentant la veuve du défunt, dit accueillir « positivement » la déclaration du DPP. « C’est une bonne chose que les institutions se sentent redevables envers les familles des victimes. Celles-ci ont aussi des droits. On ne peut pas parler uniquement des droits humains uniquement du point de vue des accusés ».   

 

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