« Welcome to New York »…Cela fait sourire quand on sait qu’on se trouve sur le continent africain.
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Mais cette phrase que nous lance un jeune nigérian en guise de mot d’accueil est fort révélateur. Très vite on réalise que la grosse pomme c’est LA référence des Nigérians. On s’inspire de la musique venant des ‘states’ et de la mode « black ». L’influence est réelle, mais aussi palpable. Il n’y a pas que cela…
Cette mégapole est une terre d’opportunités, mais beaucoup plus pour certains... Au quotidien : des centaines d’africains ayant fui leur pays pour des lendemains meilleurs posent leurs valises à Lagos. Parmi bon nombre de diplômés qui veulent tenter leur chance dans cette ville debout.
Tout comme New York, Lagos est une de ces villes africaines où l’on peut voir ses gratte-ciel qui donnent le vertige. C’est aussi le signe ostentatoire de l’argent, de la puissance qu’a connu le pays au moment de son boom pétrolier.
« Lagos est de plus en plus couvert de béton. Les parcs sont rares, on ne voit malheureusement que des bâtiments », regrette Patrick, un journaliste Nigérian.
Avec sa population de 14,2 millions, Lagos borde l’océan Atlantique. Son port, Apapa est le plus important du Nigeria, et constitue un élément essentiel de la richesse de ce pays.
Dans les rues de Lagos, les fameux « tuk-tuk jaunes », moyen de transport par excellence du peuple pour aller au « Market » de Lagos Island ne passent pas inaperçus. Les chauffeurs de « tuk-tuk » sont probablement les pires chauffeurs de ce pays. Âmes sensibles s’abstenir ! Ils ne respectent jamais le code de la route, tout comme les motocyclistes qui sont souvent à trois sur les motos qui provoquent un épais nuage de poussière sur leur passage.
Le taxi ou alors Uber sont les modes de transport qui sont les plus privilégiés par les touristes. Lagos, magnétise, tout comme elle effraie. L’armée est aux aguets à chaque coin de rue, brandissant leur kalachnikov et fouillant le coffre des voitures. Tout est fait pour protéger les visiteurs dans un pays où l’évocation de Boko Haram demeure tabou.
Les autorités ont interdit la cuisine en pleine rue, considérant que ces activités ne font pas honneur au Lagos et surtout à sa modernité proclamée. Il y a néanmoins ces femmes qui cuisinent les patates douces et bananes sur les trottoirs. Les petits commerces de rue disparaissent au profit des centres commerciaux et des grands Malls. Heureusement les marchands de tissus ont résisté. Ils vendent encore leur « fabrics » colorés, pour le plaisir de ces dames venues spécialement pour renouveler leur garde-robe.
Samedi après-midi, c’est probablement le moment idéal pour découvrir l’autre facette de Lagos. Ses quartiers ultra-chics de Victoria Island et d’Ikoy. Ce sont des terres gagnées sur l’océan et sur les marécages. Pour protéger Victoria Island des assauts de l’océan, un barrage de quatre kilomètres a été construit ces dernières années au coût de plusieurs milliards de dollars.
C’est ici, que vivent les plus puissants milliardaires du continent. Notamment le patron de Dangote Group. Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, possède cimenteries et raffineries de pétrole.
Dans le quartier d’Ikoyi, on ne croise que des berlines. Souvent ce sont des Porches Cayenne. D’ailleurs Porsche y a ouvert une succursale.
Les habitations sont souvent des villas de luxe. L’intérieur de certaines demeures est en effet somptueux, dans le style néo-renaissance.
Si vous voulez avoir une vue imprenable sur Lagos, il faut se rendre au Sky Lounge ou le Red, les restaurants les plus chics de l’Eko Hotel. Lieu branché la nuit, le visiteur peut contempler l’immensité de cette ville qui ne dort jamais. Et comprendre alors pourquoi elle a été surnommée la « New York de l’Afrique ». Lagos, une ville fascinante qui mérite le détour…
La Fondation Tony Elumelu : un entrepreneur mauricien parmi les bénéficiaires
Le 3e Forum des entrepreneurs africains s’est tenu les 13 et 14 octobre à l’Ecole de droit de Lagos, au Nigeria. Plus de 1 300 entrepreneurs, chefs d’entreprise, décideurs politiques et journalistes africains de 54 pays y ont pris part.
L’entreprenariat en Afrique a été le fil conducteur de ce forum organisé par le milliardaire, Tony Elemulu. Ce philanthrope très connu sur le continent, ambitionne de sortir l’Afrique du sous-développement. Il a créé en 2010 la Fondation qui porte son nom et la institué le Programme des entrepreneurs africains. Un programme qui a pour objectif de prouver que les Africains sont capables de transformer leur région.
Tony Elemulu considère que le secteur privé africain a le pouvoir de transformer le continent à travers des investissements à long terme. Il préconise ainsi les solutions africaines aux problèmes africains.
Le Programme des entrepreneurs de la Fondation Tony Elumelu va former, coacher et financer, en 10 ans, 10 000 jeunes entrepreneurs africains qui ont des projets. Ce sont des entrepreneurs identifiés comme ayant la capacité de développer leur affaire tout en générant de façon collective 1 000 000 nouveaux emplois. Ce qui produira au moins $ 10 milliards de revenus pour l’économie africaine.
Pour cette année, 1 000 entrepreneurs ont été sélectionnés parmi 93 000 candidatures venant de 55 pays et territoires. Le projet d’un jeune entrepreneur mauricien a été retenu cette année. Yannick Labonne de Moka, a lancé Cultivium Ltee. Il propose une découverte culturelle mauricienne avec une application mobile. Le jeune entrepreneur qui bénéficie du coaching de la Fondation ne souhaite pas en dire plus pour l’heure sur son projet.
Tony Elumelu, qui est aussi le patron de la United Bank for Africa, a partagé sa vision et son engagement pour le développement de l’Afrique. Un développement centré, dit-il, sur un secteur privé novateur, un développement axé sur l’ingéniosité et la créativité des entrepreneurs africains.
Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, a raconté sa propre histoire. Il a débuté dans l’import-export dans les années 78. Aujourd’hui, il est à la tête d’un véritable empire. Il considère que le potentiel africain est enorme dans le domaine de l’agriculture.
Il faut donc créer la richesse, Il estime que les jeunes africains ne doivent pas s’appuyer sur les gouvernements pour créer les emplois. La création de l’emploi doit être l’affaire des entrepreneyrs. Pour lui, l’État doit assurer les conditions d’un environnement favorable au secteur privé.
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