« Accompagner et guider les ex-détenus à reprendre une vie normale après la prison. »Tel était le thème de la 32e émission de Stéphanie « En toute confidence » sur Radio Plus, le mercredi 5 avril. Les deux invités de la soirée : Michel Vieillesse et Dominique Chan Low sont revenus sur les diverses étapes et préparations nécessaires pour assurer une meilleure réinsertion sociale.
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Reprendre une activité normale après la prison. Ce n’est pas chose facile. Afin que tout se passe pour le mieux, une préparation à la réinsertion est nécessaire avant de recouvrer la liberté. C’est ce que soutient Michel Vieillesse, directeur de Kinouété, qui était l’invité de Stéphanie dans l’émission En toute confidence, mercredi soir.
Sans toit, sans argent et surtout sans le soutien des proches, la vie après la prison devient un calvaire pour les ex-détenus. Ils ne savent plus vers qui tourner. Très souvent, ils font face au rejet des parents et des proches. Abandonnés, ils ressentent cette panique avant de sortir de prison. « La réinsertion se fait difficilement, parce que la personne a des appréhensions après sa sortie de prison. Certains ne savent pas où aller, d’autres ne veulent pas retourner chez eux de peur d’être rejetés », souligne Dominique Chan Low, psychologue au service des détenus.
Ainsi, l’ONG Kinouété propose aux détenus un travail d’introspection. « Ils revoient leur vie dans le rétroviseur et voient ce qui a mal fonctionné dans leur parcours. Ensuite, plusieurs mois avant la sortie de prison, on les aide à travers un programme de réintégration, avec divers outils : comment écrire un CV, passer un entretien d’embauche et surtout comment gérer un budget », ajoute Michel Vieillesse.
Pour les femmes détenues, c’est encore plus dur. « Leurs époux les abandonnent souvent et les enfants, s’ils sont jeunes, sont placés dans des abris. La femme doit alors tout recommencer à zéro. Le rejet est encore plus fort pour la femme qui a fait de la prison », ajoute le psychologue. C’est pourquoi Kinouété met l’accent sur la famille pour aider les enfants de détenus. Une cellule de family support a été créée pour mieux gérer ces cas.
L’ONG travaille aussi avec des enfants des Rehabilitation Youth Centres (RYCs) et Correctional Youth Centres (CYCs). « Souvent, les enfants placés dans ces centres se retrouvent par la suite dans des prisons pour adultes. Le schéma se répète : ils évoluent dans cet environnement de délinquants et deviennent des habitués de la prison. Nous voulons travailler avec les plus jeunes pour les réhabiliter dans la société. Il faut leur offrir une vie plus correcte », insiste Michel Vieillesse. Les deux intervenants ont déploré les mauvaises structures de ces centres pour mineurs où divers problèmes se retrouvent sous un même toit.
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