Environ 600 nouveaux cas de Covid-19 sont officiellement détectés par jour en ce moment. En contact avec des patients contaminés, de plus en plus de membres du personnel des hôpitaux sont infectés eux aussi. Une situation pénible selon certains, gérable selon d’autres.
«Tonn travay avek pasian pozitif, to pa pou pozitif twa osi ? » lance un infirmier du Subramania Bharati Eye Hospital à sa collègue, qui lui rétorque qu’elle ne l’a pas touché. Dans le même établissement, un autre employé, qui devait assurer le service de nuit, appelle pour dire qu’il est malade et ne pourra pas venir travailler. D’un hôpital à l’autre, l’histoire se répète, apprend-on. Des membres du personnel hospitalier sont infectés « enn apre lot » par la Covid-19.
Un patient sur deux
Selon différentes sources dans les hôpitaux régionaux, pratiquement un nouveau patient sur deux qui se présente pour des soins est positif au coronavirus. Avec la Covid-19 qui circule un peu partout dans la population, les membres du personnel hospitalier, bien qu’entièrement vaccinés, ont indubitablement de gros risques d’être infectés à leur tour. Ce qui commence à susciter l’inquiétude parmi ces employés qui, à l’approche des fêtes de fin d’année, souhaiteraient travailler dans la sérénité et surtout ne pas tomber malades.
La situation pourrait éventuellement empirer pendant la période festive, en raison de la promiscuité accrue dans les lieux publics et à l’occasion des rassemblements familiaux et amicaux, où ils seront nombreux à ne pas porter le masque sanitaire, estime le Dr Soobaraj Sok Appadu, directeur du New ENT Hospital. « Cependant, si le pic est déjà atteint, nous devrions au contraire assister à une stabilisation, voire à une baisse du nombre de nouveaux cas », poursuit le médecin.
Mais pour l’heure, la hausse du nombre de nouveaux cas de Covid-19 complique le fonctionnement des divers services hospitaliers où des membres du personnel ont pris des congés de maladie après avoir été testés positifs. Une tension exacerbée par les absences liées aux derniers « local leaves » que les employés ne seront pas autorisés à prendre entre le 15 décembre et le 15 janvier. De ce fait, ceux qui sont présents doivent effectuer des heures supplémentaires, voire cumuler deux « shifts », pour que les patients ne soient pas pénalisés.
Effectif réduit
« Nous fonctionnons avec un effectif réduit. Une partie du personnel doit donc travailler un peu plus pour assurer la continuité du service. C’est dur mais tout le monde fait le travail qu’il faut. Nous faisons avec l’effectif que nous avons », affirme le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical and Health Officers Association. Même son de cloche du côté des Hospital Attendants. « Ils sont exténués. Dans certains départements, une seule personne se retrouve à faire le travail de trois », explique Rajshree Thylamay, présidente de l’Union des travailleurs du ministère de la Santé.
En dépit du manque de personnel, aucun service n’est paralysé, nous assure-t-on. « Nou fer travay la marse », soutiennent Rajshree Thylamay, Krishnadev Boodia, président de la Ministry of Health Transport Workers Union, et une Records Officer qui n’a pas souhaité être citée. Selon eux, des remplaçants sont toujours trouvés grâce au système de « bank » (heures supplémentaires) ou à une redistribution du personnel.
Mais compte tenu du retard dans le paiement des heures supplémentaires pour quelques départements, certains refusent d’en faire davantage ou acceptent à contre-cœur, soulignent nos interlocuteurs. Pour limiter l’absentéisme, un système de récompense devrait être mis en place à l’intention de ceux qui ne prennent pas leurs congés pendant la première quinzaine de décembre, ajoute Bholanath Jeewuth, secrétaire de la Nurses Union. Selon lui, toutes les salles des hôpitaux sont remplies avec divers types de malades.
« Pas de crise »
Malgré les cas de Covid-19 parmi les membres du personnel, « la situation est stable », affirme de son côté Ram Nowzadick, président de la Nursing Association. « Nous ne sommes pas dans une situation de crise comme nous l’avons été quand le variant Delta sévissait. Il y a des absences mais le travail hospitalier se poursuit avec le soutien de ceux qui acceptent de faire des heures supplémentaires. Un ‘pool’ de personnel est aussi sollicité en cas de besoin », précise-t-il.
Selon Ram Nowzadick, c’est un « faible taux » du personnel qui est infecté par le coronavirus. Ce que soutient également le Dr Sok Appadu. « La gestion des hôpitaux est dynamique et est effectuée en fonction de la situation », dit-il.
Le port du masque recommandé
En dehors des hôpitaux, centres de santé et cabinets médicaux, le port du masque sanitaire n’est plus obligatoire depuis le mois de novembre. Cependant, il reste recommandé dans les lieux de forte affluence et particulièrement pour les personnes vulnérables, rappellent le Dr Bhooshun Ramtohul, président de la Government Medical Consultant in Charge Association, et le Dr Soobaraj Sok Appadu. Ils exhortent aussi l’ensemble de la population à se faire vacciner contre la Covid-19 ou à se faire administrer la « booster dose » pour être mieux protégé.
Selon le Dr Sok Appadu, malgré la hausse du nombre de cas, la plupart des patients Covid sont asymptomatiques ou ont des symptômes légers. Ce sont surtout des personnes âgées, présentant une comorbidité ou n’ayant pas complété leur schéma vaccinal, qui sont hospitalisées.
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