Interview

Kreepalloo Sunghoon : « La vente de légumes a grimpé de 15 à 20 % ces derniers jours »

Depuis que les consommateurs boudent le bœuf et le poulet, la vente des légumes est en hausse, constate Kreepalloo Sunghoon.

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Le secrétaire général de la Small Planters’ Association commente également l’utilisation de la fiente de poulet comme engrais dans les plantations.

« Le risque de contamination des légumes est minime. »

Le Food and Agricultural  Research and Extension Institute évoque le risque de contamination de légumes à la salmonelle avec l’utilisation de la fiente de poulet comme engrais dans les plantations. Ce risque est-il bien réel ?
Actuellement, la plupart des légumes, soit près de 70 %, sont produits dans les zones littorales. Ces planteurs n’utilisent pas de la fiente de poulet comme engrais, mais plutôt du compost ou encore du fumier de vache et de cabri. Ce sont les planteurs des hautes Plaines-Wilhems qui utilisent de la fiente comme engrais. Il faut savoir que normalement, ces planteurs attendent une année avant d’utiliser de la fiente obtenue dans les poulaillers. Le risque de contamination est donc bien minime si on se base sur ce facteur.

Quelles sont les précautions prises par ces planteurs ?
Les premières personnes à risque s’il y a un danger de contamination à la salmonelle sont les planteurs et les employés qui manipulent le fumier. Or, les planteurs en sont conscients. Ils ne prendront aucun risque qui affectera leur santé et celle des consommateurs. Ils prennent toutes les précautions nécessaires. Cela dit, les consommateurs ont également le devoir de prendre des précautions. Ils doivent notamment bien laver les légumes avant de les consommer.

Les autorités ont également un rôle à jouer. Elles doivent donner des éclaircissements tout en venant expliquer les risques et les précautions à prendre. Il ne faut pas créer davantage de psychose. On risque cette fois-ci d’inciter les Mauriciens à diminuer leur consommation de légumes, ce qui fera le jeu des importateurs. Or, n’oublions pas que les légumes importés coûtent plus cher et qu’ils ne sont pas à la portée de tous les consommateurs.

Avec l’épizootie de fièvre aphteuse et la contamination à la salmonelle, y a-t-il un mouvement vers la consommation de légumes ?
La demande pour les légumes a augmenté depuis que les Mauriciens ont réduit leur consommation de viande de bœuf, de poulet et d’œufs. Cela se reflète sur les ventes qui ont grimpé de 15 à 20 % ces dix derniers jours.

Qui dit forte demande, dit hausse des prix. Doit-on s’attendre à une augmentation ?
Les prix sont actuellement stables. Toutefois, si la pression persiste sur la demande, cela pourrait affecter les prix. Une hausse des prix n’est donc pas à écarter.

Pourtant, depuis quelque temps, les prix de certains légumes ont commencé à baisser…
En effet !  Sept à huit légumes que les Mauriciens consomment couramment ont accusé une baisse des prix variant entre Rs 5 et Rs 10 le demi-kilo. C’est le cas notamment de la pomme d’amour, de la carotte, du piment ou encore des haricots. Cette baisse est due à une hausse de la production qui est boostée ces temps-ci par les bonnes conditions climatiques. Toutefois, certains légumes se font toujours rares sur le marché, notamment la courgette, le pâtisson et le lalo, car ils supportent moins bien l’hiver.

 

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