Kidnapping et agression d’un responsable d’une station-service : le gros bras Ronron et un de ses acolytes mis hors-circuit

• Ils avaient empoché une rançon de Rs 300 000
• Un troisième suspect recherché

Deux individus ont été arrêtés par la police, le vendredi 10 juin 2022. Ils sont Yagesh Oogur, un gros bras, habitant Bassin, et Abhisheik Bissesur. Il leur est reproché d’avoir kidnappé et agressé, le vendredi 27 mai 2022, un responsable d’une station-service de Bonne-Terre. Ils lui ont soutiré une rançon de Rs 300 000 avant de le libérer. Un troisième complice est recherché.
C’est la police criminelle de Quatre-Bornes, dirigée par le surintendant (SP) Sam Bansoodeb, qui a mis hors d'état de nuire Yagesh Oogur, connu sous le sobriquet de « Ronron » et Abhisheik Bissesur, alias « Barbie ». « Ronron » est connu pour être à la tête d’une bande de gros bras qui se sont signalés pour leurs expéditions punitives.

Condamné pour trafic de drogue de synthèse, le suspect Oogur refait parler de lui. Il est accusé, avec son compagnon d’armes et un autre acolyte, d’avoir enlevé et agressé le responsable d’une station-service avant de lui soutirer la somme de Rs 300 000. La troisième ravisseur est, lui, en cavale.

Les faits remontent au vendredi 27 mai dernier. Peu avant 13 heures, le manager d’une station-service de Bonne-Terre est en voiture non loin du centre commercial de Phœnix, quand arrivé à hauteur des feux de signalisation, sa route est brusquement coupée par un tout-terrain de la marque Toyota Prado.

Règlement de comptes

Trois hommes encagoulés y descendent. Armés de Tonfas, ils s’engouffrent dans la voiture du manager de la station-service qui se retrouve alors à leur merci. Les trois hommes lui demandent de démarrer la voiture. Direction : vers la région de la montagne Trois-Mamelles. « Sur place, ils m’ont roué de coups et m’ont menotté », explique le manager dans une plainte consignée au poste de police. Les bandits lui ont reproché d’être lié à un trafic de drogue sur l’axe Réunion-Maurice. Selon lui, ses assaillants lui ont aussi montré un sac contenant des produits de couleur marron qu’il pense être de la drogue.

Pour sa libération, le manager soutient que la bande à « Ronron » lui a réclamé une rançon de Rs 300 000. Il a dû se tourner vers sa mère qui a fait déposer la somme de Rs 200 000 non loin d’un supermarché à Candos, Quatre-Bornes. Reste qu’il lui manquait Rs 100 000 pour payer la rançon.

Le manager a alors sollicité un de ses employés pour réunir l’argent. Les ravisseurs l’ont laissé partir afin qu’il puisse se rendre à la station-service pour récupérer cet argent. Mais avant qu’il ne soit autorisé à partir, les bandits ont pris en otage un de ses amis, un dénommé Nikesh. Une fois les Rs 300 000 réunies, le manager et son ami ont alors été libérés.

Déterminée à court-circuiter ce réseau de malfrats, la Criminal Investigation Division (CID) de Quatre-Bornes, menée par le Detective Bhurosah, ont monté une opération où « Ronron » et « Barbie » ont été arrêtés. Ils ont été placés derrière les barreaux. Un troisième suspect est recherché par la brigade criminelle.

Explosifs et drogue de synthèse

« Ronron » est tristement réputé. Le 14 mai 2020, les enquêteurs de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (Adsu) l'avaient coincé avec de la drogue de synthèse estimée à Rs 320 000. L’Adsu avait perquisitionné, au même moment, la demeure de son complice Bissesur où des semences de cannabis et des explosifs avaient été saisis.

 « Ronron » et sa bande avaient aussi été épinglés pour avoir monté une expédition punitive contre d’un commerçant de Trèfles. Ce dernier, âgé de 25 ans, avait été victime d’une agression barbare. 

« Ils étaient armés de sabres et m’ont frappé sans que je ne puisse me défendre. J’ai reçu un coup à la main, qui m’a sectionné le tendon, et un autre au visage », avait relaté le commerçant à l’époque.

Yagesh Oogur avait aussi été inquiété par la police après l’agression de l’internaute Fardeen Okeeb, survenu dans un champ de canne, à Cottage le 7 janvier 2021. L’internaute avait été torturé après avoir tenu des propos jugés « sectaires » sur Facebook.