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Journée internationale du 8 mars : la contribution de la femme dans toutes les sphères de la société

Des milliers de femmes ont quitté leurs maisons pour aller travailler dans des usines de textile.

Contrairement à une réalité pas trop lointaine dans l'histoire de l'humanité, la contribution de la femme dans toutes les sphères de la société est enfin reconnue. Des pionnières de la lutte pour la libération de la femme ne se sont pas sacrifiées pour rien. 

8 mars 1975 ! Pour la première fois, le monde célèbre la Journée internationale de la femme. C'est l'aboutissement d'une longue lutte menée par des femmes pour la reconnaissance de leurs droits.  Pendant des siècles et étant sous la tutelle des hommes, elles étaient confinées aux tâches ménagères et à s'occuper des enfants. Elles n'avaient pas voix au chapitre de la politique et des affaires. 

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Face à une situation qui les rendait plus ou moins serviles dans une société patriarcale, plusieurs femmes se sont révoltées. Certaines ont même payé de leur vie pour leur audace. Toutefois, la deuxième guerre mondiale allait offrir la chance aux femmes de donner la pleine mesure de leur capacité. Les hommes n'étant pas disponibles pour travailler notamment dans des usines d'armement, on fait donc appel aux femmes pour le faire. Elles s’attellent à produire des munitions et des pièces de rechange pour des avions, des navires, etc. Elles ont aussi une vie active dans d’autres sphères de la société. Du jour au lendemain, elles démontrent leur capacité à faire le même travail que les hommes

Les femmes mauriciennes ont marqué de leurs empreintes plusieurs domaines qui n'étaient à une époque qu'une affaire d'hommes."

C'est un tournant irréversible dans la vie des femmes. Depuis, elles n'ont cessé de participer activement à la vie économique de leurs pays. À Maurice, l'apport de la gente féminine a été décisive quand le pays a fait ses premiers pas dans le monde manufacturier. Des milliers de femmes ont quitté leurs maisons pour aller travailler dans des usines de textile. En quelques années, elles ont fait de ce secteur l'un des piliers de notre économie. Aujourd'hui, elles sont à la base du succès des centres d'appels. 

Les femmes mauriciennes ont aussi marqué de leurs empreintes plusieurs domaines qui n'étaient à une époque qu'une affaire d'homme. Citons le monde des affaires, le judiciaire, la police, l'industrie du transport, la construction et d’autres corps de métiers. Elles brillent aussi au niveau de la communication, de la culture, des arts, de la politique et de l'animation. 

Des préjugés tenaces

Toutefois, dans certains milieux, on laisse entendre qu'il y a encore du chemin à faire pour que les femmes soient traitées d'égal à égal à l'homme, car certains préjugés sont tenaces. Comme l'explique Maya Sewnath, directrice de SSS Furniture, la femme doit continuer à se battre pour conquérir d’autres bastions pour sa libération complète. Elle regrette que les femmes soient encore minoritaires au niveau du management dans des entreprises alors qu'elles ont la capacité de bien faire. De son côté, Honita Prayag-Poonith, la première femme à occuper la vice-présidence de la Commission de Conciliation et de Médiation( CCM), estime que la situation de la femme a évolué positivement au fil des années. 


Témoignages

Maya Sewnath : « Il faut se battre pour atteindre son but » 

C’est une battante et une combattante ! Maya Sewnath est un exemple de réussite de la femme mauricienne dans le monde du travail. Elle s'est battue pour se faire une place dans le monde des affaires, presque dominé par les hommes. Elle le doit à son courage et sa force de caractère. « Je suis une battante. Quand je me fixe un but, je me bats bec et ongle pour l'atteindre. » 

La preuve, c'est qu'elle a dû franchir plusieurs obstacles pour pouvoir lancer son entreprise. Elle regrette que certaines femmes se plient devant les premiers obstacles. « Rien n'est gratuit dans la vie et que vous soyez homme ou femme, vous devez  toujours vous battre pour réussir dans la vie, souligne-t-elle. La situation est d'autant plus difficile pour la femme et j'ai l'impression qu'on guette le moindre de ses faux-pas pour en faire un scandale. » 


Honita Prayag-Poonith : « J'ai eu la chance d'avoir des parents conscients de la valeur de l'éducation pour les filles »

La vice-présidente de la CCM n'était pas encore née quand la Journée internationale de la femme a été proclamée le 8 mars 1975. Toutefois, elle affirme avoir eu la chance d'apprendre la situation de la femme, à une certaine époque, à travers ses grands-parents. Le plus important, dit-elle, c'est que ses parents connaissaient la valeur de l'éducation, même pour les filles. « Ils m’ont toujours encouragée à réussir mes études afin de pouvoir être financièrement indépendante. »

Elle a eu la chance d’étudier le droit en Angleterre. Elle est aujourd'hui la première vice-présidente de la CCM. « Sans la lutte des femmes pour leurs droits, peut-être que je n’aurais pu occuper un tel poste car jadis, on privilégiait l’éducation des garçons alors que les filles étaient réduites à apprendre les tâches ménagères. » Cependant, en plus de son bagage académique, Honita Prayag-Poonith avance que son succès repose en grande partie sur sa volonté de se battre pour réussir dans la vie. « À l’avenir, je souhaite que plus de femmes participent à la vie politique de leur pays, car elles ont la capacité de bien faire. » 


Daniella : « Les femmes de la zone franche ont énormément contribué à l'économie »

Daniella n’a que 18 ans quand elle est embauchée dans une usine de textile sise à Coromandel. « À l'époque, si une fille n'avait pas réussi à l’école, elle n’avait que deux choix : travailler comme domestique ou faire de la couture. » Mais tout a changé lorsque les filles et les femmes ont trouvé de l’emploi dans les usines. « J’ai logiquement fait la même chose. » Elle explique que son travail n'était pas de tout repos avec notamment des heures supplémentaires mais le personnel féminin persévérait, précise-t-elle, car c’était un moyen de se libérer quelque peu du joug familial. « Il faut reconnaître que les employées de la zone franche ont énormément contribué à l'économie du pays, dit-elle. C'est triste qu'aujourd'hui, on veuille faire croire que les Mauriciens ne veulent plus travailler dans ce secteur. La vérité, c'est qu'on privilégie l'embauche des étrangers pour les faire travailler à des heures indues. » 
 

 

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