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Jayen Chellum : «N’achetez que ce dont vous avez besoin !»

Jayen Chellum

Le secrétaire-général de l'Association des consommateurs de l'île Maurice demande à la population de se montrer raisonnable et d’éviter toute frénésie d’achat. Il insiste sur la mise sur pied d'un comité national pour suivre la situation et prendre les mesures qui s'imposent

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Maintenant que le Coronavirus est bien présent à Maurice, que conseillez-vous aux consommateurs ?
Je réitère mon appel à la population pour qu'elle ne cède pas à la panique, notamment en craignant une éventuelle rupture de stock de marchandises. Je peux assurer que nous suivons la situation de près. Je leur demande d'acheter seulement ce dont ils ont besoin.

Malgré tout c'est la ruée vers les supermarchés. Ce qui pourrait provoquer une pénurie artificielle. Comment prévenir une rupture de stock dans ce cas?
Si la situation actuelle perdure, une rupture de stock est inévitable. Ce sont les plus démunis de la société qui seront les premiers à en souffrir. Je pense qu’il faudra envisager l'introduction d'un quota sur le nombre de commodités qu'une personne peut acheter notamment le riz, la farine et les produits pharmaceutiques. J'insiste sur l'introduction d'un contrôle de prix sur les produits essentiels. Nous sommes disposés à soutenir pleinement le gouvernement dans ce projet.

Que pensez-vous des mesures prises jusqu'ici par le gouvernement pour contenir cette maladie ?
Dans une situation aussi difficile où se trouve le pays, je ne veux surtout pas critiquer le gouvernement. Mais je pense sincèrement qu'il y a eu des manquements et des incohérences dans la gestion de ce dossier. Sinon comment expliquer que l'interdiction de fouler le sol mauricien s'applique aussi aux Mauriciens se trouvant à l'étranger et qui veulent rentrer au pays ? Je pense que c'est une grave erreur. On aurait dû les rapatrier, quitte à les faire passer en quarantaine. Le gouvernement a introduit un Stimulus Package qui, à mon avis, ne profite qu'aux grandes entreprises. Qu'en est-il de ces centaines de milliers de personnes qui travaillent au jour le jour notamment les marchands ambulants, les maçons et les jardiniers, entre autres, si jamais le gouvernement décide de mettre tout le pays en quarantaine. Que vont-ils faire pour se nourrir ? Comme en 1992, lors de la Guerre du Golfe et en 2008, durant la crise financière, le gouvernement aurait pu mettre en place un comité national, réunissant le gouvernement, le secteur privé et la société civile, pour gérer la situation.

 

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