À 55 ans, tout semble réussir à Jay Nundoo ! Pourtant, le parcours n’a pas été sans embûche. Aujourd’hui, à l’apogée de sa carrière, ce Mauricien qui a fait de la France son pays d’adoption depuis 35 ans, aime « donner sans recevoir », pour paraphraser Florent Pagny dans sa chanson Savoir aimer.
Il est de ceux qui se donnent à fond pour aller jusqu’au bout de ses rêves ! « Quand je regarde dans le rétroviseur, c’est un long chemin parcouru et je suis fier de tout ce que j’ai accompli. Même loin de mon pays, j’ai gardé dans mon cœur mon sens du patriotisme et surtout l’amour pour mes parents », nous confie Jay Nundoo.
À 20 ans, fougueux et aventurier dans l’âme, cet ancien chauffeur de taxi à l’aéroport de Plaisance décide de s’envoler pour la France. À force de regarder décoller et atterrir des avions, il rêve de poser ses bagages dans un autre pays pour se faire une situation. C’est sans difficulté qu’il arrive à convaincre son épouse Shree Devi de le suivre vers « une vie meilleure » ailleurs.
Toutefois, au début, la vie est dure pour le jeune couple. « Sans-papiers, j’ai multiplié les petits boulots. La patience et la persévérance nous ont beaucoup aidés. Aujourd’hui, nous menons une vie aisée », relate Jay Nundoo. Régularisé en France, plusieurs années plus tard, le Mauricien prend de l’emploi comme chauffeur à la Maison du Caviar à Paris.
Jay Nundoo aspire cependant à être un grand homme. Il décide ainsi d’ouvrir sa société de location de voitures – Mandron Touring Paris. « J’ai lancé mon business en rendant hommage à mon papa, Mandron. Son nom m’a porté chance. Ma société est désormais mondialement connue », dit fièrement l’homme d’affaires et heureux papa de trois enfants, un fils de 23 ans et deux filles, âgées de 15 et 20 ans respectivement.
Son business en plein essor, Jay Nundoo a eu l’occasion de travailler avec d’éminentes personnalités, notamment d’anciens présidents de la République française, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. Il a aussi côtoyé des stars du ballon rond, en l’occurrence le Brésilien Kaka. « J’ai même été invité aux Champs-Elysées. Gravir ces marches a été une vraie fierté », poursuit notre compatriote.
Actuellement en préretraite, Jay Nundoo veut passer le flambeau à son fils Edwing. Pour eux, la famille est sacrée. D’où le fait qu’ils passent beaucoup de temps ensemble. Ils ont eu aussi l’occasion de visiter beaucoup de pays, dont le Portugal, la Hollande, l’Italie et l’Angleterre… Actuellement en vacances à Maurice, la petite famille souhaite prochainement mettre le cap sur la Grande péninsule.
À l’apogée de sa carrière, Jay Nundoo n’oublie pas pour autant son pays et son village. Bien qu’il vive dans l’Hexagone, il a gardé un lien solide avec les habitants de Trois-Boutiques (Union Vale). Il fait des dons à l’école publique de son village, parmi une photocopieuse qui coûte quelque Rs 100 000. Notre interlocuteur se dit très perméable aux cultures et à la religion.
« Je crois qu’il est de notre devoir de transmettre les bonnes valeurs à nos enfants pour qu’ils soient des modèles à l’avenir », indique Jay Nundoo. Ainsi, il a construit une grotte à Trois-Boutiques où il a placé une statuette de Notre-Dame-de-Fatima, ramenée du Portugal. Il a apporté également son aide à diverses associations socioculturelles.
« Il faut donner quand on a les moyens. Aider autrui ne va pas nous appauvrir. Au contraire, la bonté aide », dit-il. D’ailleurs, en début de semaine, il a inauguré un hall, complété après 28 ans grâce à son soutien financier et lui a donné le nom de sa défunte mère, Shrimatee Taroona Nundoo. Jay Nundoo rentre en France dans trois semaines mais, dit-il, « Mauricien un jour, Mauricien toujours ».
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