Live News

Internet via satellite de Starlink – Loganaden Velvindron : «L’ICTA pense qu’elle n’aura pas le contrôle sur le trafic internet mais ce n’est pas vrai»

Starlink possède un réseau de 4 000 satellites en orbite basse autour de la terre.

Utiliser une connexion à internet via satellites de Starlink est impossible à Maurice. Le régulateur évoque « la sécurité nationale » pour expliquer cette décision. Un expert pense que les autorités craignent de ne pas avoir de contrôle sur le trafic internet qui transite par Starlink.

Publicité

Les travaux de maintenance sur le câble sous-marin de fibre optique LION, ainsi que les perturbations sur les câbles ACS et SAT3, ont mis en lumière l’importance d’une bonne redondance des connexions à internet de Maurice avec le reste du monde. Des observateurs du secteur des télécommunications préconisent l’utilisation de la connexion à internet via satellite de l’entreprise américaine Starlink. Cependant, pour que cela soit possible, l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) doit donner son feu vert. Or, dans une correspondance adressée au Défi Media Group qui souhaite utiliser Starlink, le régulateur indique que la demande a été rejetée pour des questions de « sécurité nationale ». Interrogé par le Défi Plus, un cadre de l’ICTA précise que l’institution n’est pas en mesure de révéler comment Starlink peut mettre en péril la sécurité nationale. 

Loganaden Velvindron, informaticien du collectif cyberstorm.mu, a une hypothèse. Dans une déclaration au Défi Plus, il indique : « Selon moi, l’ICTA pense qu’elle n’aura pas de contrôle sur le trafic internet qui transite par Starlink. Mais ce n’est pas totalement vrai, car par exemple, si à Maurice deux personnes se contactent via un service de messagerie en ligne et que l’une utilise Starlink et la seconde le réseau d’un opérateur local, c’est techniquement possible d’avoir un certain contrôle sur le trafic. Pour fonctionner, Starlink a besoin d’une infrastructure physique au sol, il n’y a pas que l’antenne et le boîtier placés chez l’utilisateur. Starlink doit avoir une station terrestre où l’entreprise peut se connecter aux réseaux des autres opérateurs. Et même si les deux interlocuteurs utilisent Starlink, une partie du trafic passe par la station terrestre. Toutes les données qui transitent par la station terrestre sont cryptées, mais ces infrastructures doivent respecter les lois locales ».

Par ailleurs, pour opérer à Maurice, Starlink doit demander une licence auprès de l’ICTA. Sur ce point aussi, le cadre de l’ICTA ne souhaite pas révéler si une demande a été faite par l’entreprise américaine. Pourtant, sur le site internet de cette dernière, on apprend que le service « sera disponible en 2024 ».

L’avantage de Starlink est la redondance pour les entreprises locales en cas de problèmes sur les câbles sous-marins de fibre optique ajoute notre interlocuteur. Il suggère que les opérateurs de télécommunications locaux servent d’intermédiaires afin de garantir un meilleur contrôle puisque Starlink n’est pas basée à Maurice. Ce service est déjà disponible dans des territoires voisins comme la Réunion, le Mozambique et Mayotte. 

Pour rappel, Starlink propose des connexions à internet relayés par un réseau de près de 4 000 satellites en orbite basse autour de la terre. En théorie, n’importe quel endroit du globe est couvert par le service. Il est nécessaire pour les utilisateurs d’acquérir un kit comprenant, entre autres, une antenne spéciale et obtenir le feu vert des autorités locales concernées. C’est cette autorisation qui a été refusée au Défi Media Group par l’ICTA. 

À titre d’information, un kit coûte en France 637 euros, soit environ Rs 32 000. Il faut ensuite s’acquitter d’un abonnement de 50 euros par mois, soit approximativement Rs 2 500 par mois. Les utilisateurs bénéficient d’un débit entre 50 et 150 Mégaoctets par seconde (Mbps).

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !