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Le gouvernement a annoncé l’interdiction de lavage de véhicules. Les stations de lavage automobile se retrouvent ainsi dans un dilemme. Notons que la situation de l'eau à Maurice continue de se dégrader.
Trade Team Distribution Ltd, dirigée par les frères Pascal et Patrice Petronille, avec leur partenaire Patrick Lincoln, se retrouve au centre d'une crise provoquée par la sécheresse.
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Pour Patrice Petronille, l'inquiétude est palpable. « Nous avons 47 employés et comptons sur les concessionnaires de voitures pour assurer les salaires. Si nous n'avons pas de voitures à laver et les concessionnaires ne nous paient pas, ce sera très difficile. En effet, nous sommes déjà dans le rouge avec les salaires et les bonus que nous avions dû payer à la fin de 2024 », déplore-t-il. Cette compagnie lave, d’habitude, une moyenne de 400 à 500 voitures par jour, sur leurs dix sites à travers l’île.
Pascal Petronille affirme que laver une voiture avec un appareil à pression ne consomme pas beaucoup d’eau. « Un appareil à pression consomme cinq fois moins d'eau qu'une lance ou un seau. Cela ne devrait pas dépasser 10 à 12 litres par voiture », soutient-il.
Il souligne que bien que leur projet de recyclage de l'eau soit en cours de réflexion, il reste financièrement hors de portée : « Sans soutien financier, soit de la DBM ou d’autres banques, nous ne pouvons pas avancer dans ce projet ». Concernant le captage d’eau de pluie, qui pourrait être une des solutions, il admet qu’ils ne sont malheureusement pas préparés à le faire. L’utilisation de la vapeur, comme alternative, n’est pas favorisée. Pascal Petronille note que l'eau reste le moyen le plus efficace pour nettoyer les voitures, car la vapeur laisse des micro-rayures, inacceptables pour un professionnel.
Des solutions pour survivre à la crise
Tout en respectant les restrictions, les frères Petronille espèrent que des solutions de soutien pour les employés seront trouvées. « Le car wash n'est pas une activité de plaisir, c'est un métier avec plusieurs emplois attachés », affirme Pascal Petronille. Ils sont confrontés à une situation critique depuis deux semaines et espèrent des solutions imminentes, car leur survie en dépend. Ils proposent ainsi un lavage intérieur à prix réduit comme alternative, mais soulignent que cela affecterait gravement leur marge de profit. « Nous ne travaillons pas avec une grosse marge de profit », précise Pascal Petronille.
Inquiétudes
Roshen Bholaram, gérant d'une station de lavage de voitures à Bagatelle, emploie plus d'une vingtaine de personnes, Mauriciens et étrangers compris. Il exprime ses inquiétudes face aux conséquences de cette mesure. Il explique qu'il devra assumer des coûts importants, tels que le loyer des locaux, les salaires des employés et les frais bancaires. Il s'interroge : « Quelles solutions avons-nous ? C'est au gouvernement de trouver une solution. Mais qui va endosser ces coûts ? »
Une autre question cruciale se pose : cette mesure est-elle temporaire ou s'appliquera-t-elle sur le long terme ? Et si elle est prolongée, comment les acteurs du secteur pourront-ils s'adapter ? En effet, de nombreux pères de famille travaillent dans ce domaine, qui relève principalement des petites et moyennes entreprises (PME).
À Maurice, plusieurs opérateurs sont actifs dans ce secteur. On trouve à la fois des opérateurs traditionnels et des professionnels qui ont investi des milliers de roupies dans des machines industrielles coûteuses. Selon Roshen Bholaram, une alternative possible serait d'installer des systèmes de captage et de décantation d'eau. Il explique : « Chez moi, plus de 15 000 litres d'eau sont utilisés chaque jour. Pour décanter cette eau, il faut la collecter, la stocker et la traiter avant de pouvoir la réutiliser. Cela nécessite des étapes de filtrage, d'osmose, d'adoucissement et l'utilisation de filtres spéciaux, ce qui représente un coût énorme ».
Roshen Bholaram ajoute : « J'ai un système qui pourrait être mis en place, mais il faut attendre que le gouvernement réglemente ce type de pratique. C'est seulement à ce moment-là que nous pourrons prendre les décisions nécessaires. Il existe plusieurs méthodes, comme pour une machine à laver : on utilise de l'eau recyclée pour le lavage et une autre source d'eau pour le rinçage. Tout dépend de l'espace disponible et des moyens techniques. Si nous ne pouvons pas le faire, c'est au ministre de prendre une décision adaptée. Il y a des pères de famille qui travaillent ici, et les coûts sont énormes. Le gouvernement doit aider ces petites entreprises ».
Témoignages
Brinda Augustin : « Les autorités pourraient aider les parents… »
« Cela fait deux mois que je travaille chez Trade Team Distribution Ltd. J’ai trois filles dont une qui est encore sous ma responsabilité. Avec l’interdiction de lavage de véhicules, je ne recevrai pas de revenu. Je devrai trouver un autre emploi, ce qui est difficile à obtenir. Les autorités pourraient aider les parents comme nous pour éviter des blocages financiers. Nous avons des factures à payer à la fin du mois, et sans travail, je ne sais pas comment nous allons régler nos dettes ».
Shaun Sokun : « Nous avons une maison à gérer… »
« Il n'y a plus d'eau, les réservoirs sont vides. Nous n'avons pas d'autre choix que de rester à la maison. Nous avons une maison à gérer et des parents à prendre soin. Avoir une famille à charge n'est pas facile sans travail ».
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