À 61 ans, malgré le poids des années, Marie Lourdes Noëllette continue de travailler. Son but est d’économiser suffisamment d’argent afin de pouvoir construire une petite maison pour y habiter avec son fils. Cependant, plus les jours passent, plus elle perd espoir. Elle compte sur un petit coup de pouce.
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Voir enfin la lumière au bout du tunnel, c’est un rêve auquel Marie Lourdes s’est accrochée depuis sa tendre enfance. Pourtant, elle a eu une enfance difficile, car ses parents se sont séparés alors qu’elle était âgée de 9 ans. Sa mère s’est retrouvée seule, avec huit enfants à charge. Celle-ci, qui travaillait dans la cuisine d’un hôtel, s’est occupé du mieux qu’elle pouvait de ses enfants. Mais, malgré tous ses efforts, il lui était difficile de joindre les deux bouts. Pour l’aider, les enfants ont intégré très tôt le monde du travail, mais les conséquences sont lourdes pour eux. En effet, Marie Lourdes est allée à l’école jusqu’à l’âge de sept ans. Aujourd’hui, elle est analphabète. « Je ne sais pas écrire et je ne sais même pas signer mon nom », avoue-t-elle avec tristesse.
Marie Lourdes, qui a commencé à travailler à l’âge de 12 ans, explique n’avoir pas eu le choix. « Nou mama ti pov, mem kan bizin al ranpli ros lor kamion nou ti fer li. Parski nou ti bizin manze », dit-elle tristement. La liste de ses petits boulots est si longue, qu’elle en a oublié quelque-uns. « Mo ti pe lav linz ek goni kot dimou, al sers dibwa pou zot kwi manze. Monn travay dan kann, lizinn, dan lakaz madam... Monn plant kann, ras pomdeter, monn travay dan four sarbon, dan lesalinn, monn fer boukou travay », dit-elle.
Trois ans plus tard, Marie Lourdes s’apprête à écrire une belle page dans sa vie, mais tous ses rêves vont être anéantis. « Je m’apprêtais à me marier avec l’homme de ma vie, mais comme je n’avais que 15 ans, j’avais besoin de l’autorisation de mon père. Le jour du mariage, il n’est pas venu signer les papiers nécessaires et ma future belle-mère, était tellement en colère, qu’elle n’a plus voulu de moi », relate-t-elle. Qu’importe, les deux amoureux continuent à se voir en secret et Marie Lourdes tombe enceinte. Elle met au monde son premier enfant à l’âge de 16 ans, mais sa maman lui interdit de s’en occuper. « Linn dir mwa al kit li ek so papa. Sa lepok-la se gran dimounn ki ti deside. Monn fer seki linn dir mwa ek monn separe ek zot », explique-t-elle.
Deux ans plus tard, elle se marie avec un autre homme et ce dernier commence à la battre quelque temps après le mariage. « Li ti pe pran enn sab li ti pe kas ban glob dan lakaz. Kan li ti bwar, li devir latab lor mwa ek li fer tout sort kalite sevis. Enn zour monn mem bwar pwason telma mo ti plin ek lavi. Selma inn resi fer lavman ek ziska zordi mo ankor gayn ban problem lestoma », se remémore Marie Lourdes. Cette dernière prend son courage à deux mains et quitte son époux violent pour fonder un nouveau foyer. Mais la chance ne lui sourit pas, jusqu’à ce qu’elle décide, un jour, de trouver refuge dans un centre pour femmes battues.
Mère de trois enfants, Marie Lourdes explique qu’elle a un fils de 47 ans qui vit avec elle depuis six ans. « Il a été sévèrement battu, il boite et a d’autres problèmes de santé. Il ne peut pas travailler et compte désormais sur moi. C’est mon fils, je ne peux pas le laisser dans la rue. S’il ne comptait pas sur moi, je serais allée vivre dans une maison de retraite », affirme-t-elle. Ainsi, elle multiplie les démarches pour trouver une maison. Durant environ quatre ans, elle a vécu dans une petite maison en tôle qui appartenait au fils de son frère.
Puis, la bonne nouvelle est tombée l’année dernière. Après des démarches auprès du ministère des Terres et du Logement, qui ont duré environ sept ans, elle a enfin obtenu un petit lopin de terre à bail dans la région de Quartier-Militaire. Elle est aux anges. « Je me suis dit que malgré toute la misère que j’ai subie sur cette terre, je pourrai enfin avancer. Mais, réunir la somme nécessaire pour construire une maison est difficile. Malgré mon âge avancé, je travaille, mais ce n’est pas suffisant. Mo travay kouma cleaner ek mo gayn Rs 10 000 par mwa. Mo ankor lwin ek mo rev. Akoz sa mem mo pe fer apel a led parski tousel mo pa pou kapav ».
Une petite contribution pour réaliser un grand rêve
Vivre dans une maison, composée d’une chambre, d’une cuisine et d’une salle d’eau, tel est le rêve que caresse Marie Lourdes. Celle-ci précise qu’elle n’a pas besoin d’argent, mais du matériel de construction, ainsi que des volontaires pour concrétiser son rêve.
Si vous pensez pouvoir lui venir en aide, vous pouvez contacter la rédaction par SMS ou WhatsApp au 5256 5154. Une petite contribution de votre part pourra l’aider à réaliser un grand rêve.
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