Le froid est là ! Il rôde même dans la capitale, en ce matin du dimanche 28 juin, pointant du nez plus tôt que prévu. Et il s’annonce rude : dans un rapport de la station météorologique de Vacoas, on prévoit que la température chutera jusqu’à 10 degrés Celsius dans certaines régions en juillet et août. De quoi avoir la chair de poule !
C'est toutefois une aubaine pour les commerçants. Chaque année en cette période, tout ce qui réchauffe trouve rapidement preneur.
Ce n’est pas Ravi Fokeer, 37 ans, qui nous dira le contraire. Ce père de famille habitant Petite-Rivière tient son étal à la foire dite des « ingénieurs », vis-à-vis des Casernes centrales. Cela marche bien car il lui reste assez de stock pour subsister jusqu’à la réouverture des frontières.
Et pas besoin de donner de la voix pour s'attirer les clients. Ils viennent d’eux-mêmes jauger les moletons, les draps, les couettes de différentes tailles, que Ravi a disposés en bon ordre pour capter le regard. Les visiteurs ne manquent pas de s’arrêter pour s’enquérir des prix et des dimensions.
Ravi met ses talents de vendeurs à profit pour écouler ses articles. « Sa liver la extra fre, bann dimoun pe plis aste kwet, bann drap epe, palto, poncho, tousala pou kapav sof zot », nous indique-t-il.
« Bann pri la varie antr Rs 600 et Rs 700 pour lemoma, me apre kan nouvo stok pou vini, li pou ogmante lor marse », explique-t-il, mettant en cause l'arrêt du commerce international car « stok pann reysi vini pou boukou bann marsan ».
D’habitude avant chaque hiver, Ravi et sa femme voyagent pour s'approvisionner.
Certains articles viennent de Thaïlande, d'autres de Chine ou d’Inde. Cette fois, ils n’ont pas pu le faire à cause de la pandémie.
En période de confinement, Kavi s’est lancé dans la vente en ligne de ses produits à travers Facebook. Il reçoit même des commandes de Rodrigues, qu’il peut maintenant envoyer par la poste.
Huzma a acheté deux couettes. Elle est descendue spécialement de Glen-Park, à Vacoas, pour se prendre ces couvertures. C’est un must, nous confie-t-elle, car, comme on sait, la température est encore moins clémente là où elle habite.
Ravi peut se frotter les mains.
Jane Chamroo
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