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Festival «anou Mont Lor Lasenn» : trois jours dédiés aux arts de la scène, en hommage à Dev Virahsawmy

Christina Chan-Meetoo est co-coordinatr ice du projet aux côtés de Yannick Bosquet , Lionel Lajoie et les participants pendant l’un des ateliers tenus en juin , Parmi les acteurs, on retrouve des étudiants de l’Université de Maurice ainsi que les enseignants et Coaching par Edeen Bhugeloo pour la pièce « Bouke Larkansiel ».
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Le Theatre, Film & Performing Arts Lab a été inauguré en mars 2023.

Trois jours pour rendre hommage à Dev Virahsawmy. C’est ce qui est prévu par le Theatre, Film & Performing Arts Lab de l’Université de Maurice en organisant la première édition du festival « Anou Mont Lor Lasenn ». Du 23 au 25 juillet, quatre pièces seront présentées, toutes inspirées des œuvres de Dev Virahsawmy, ardent défenseur du créole mauricien.

Le Theatre, Film & Performing Arts Lab de l'Université de Maurice, en collaboration avec la Creole Speaking Union organise la première édition du festival « Anou Mont Lor Lasenn », une célébration dédiée aux arts de la scène. Cet événement se tiendra du 23 au 25 juillet à l’auditorium Octave Wiehe, à l’Université de Maurice et mettra en avant quatre pièces de théâtre, toutes inspirées des œuvres de Dev Virahsawmy, une figure emblématique de la langue créole mauricienne.

Le Theatre, Film & Performing Arts Lab a été inauguré en mars 2023. Lors de son lancement, un hommage a été rendu à Henri Favory, dramaturge, écrivain, metteur en scène et acteur de théâtre. Ce lancement a ainsi marqué le début d'une série d'initiatives pour promouvoir les arts de la scène à Maurice. Pour cette première édition du festival, le choix s'est porté sur Dev Virahsawmy, un auteur et dramaturge de renom, décédé en novembre 2023. Son œuvre riche et variée continue d'inspirer et de marquer la culture mauricienne, et c'est dans cet esprit que le festival « Anou Mont Lor Lasenn » lui rend hommage.

Christina Chan-Meetoo, co-coordinatrice aux côtés de Yannick Bosquet du Theatre, Film & Performing Arts Lab, explique que cette nouvelle structure a pour ambition de concrétiser des projets à long terme, notamment des formations diplômantes en arts de la scène. « Le festival ‘Anou Mont Lor Lasenn’ est une des premières étapes dans notre engagement à promouvoir les talents locaux et à créer une plateforme pour l'expression artistique », affirme-t-elle. 

Cette nouvelle structure a pour ambition de concrétiser des projets à long terme

Les quatre pièces présentées durant le festival reflètent l'importance de l'œuvre de Dev Virahsawmy dans la culture créole. Elles abordent des thèmes variés, mettant en lumière les richesses et les défis de la société mauricienne. Du coup, ce festival est non seulement une occasion de célébrer la langue et la culture créoles, mais aussi de rendre hommage à un auteur qui a profondément marqué le paysage littéraire du pays. Le festival promet d'être un événement phare pour les amateurs de théâtre et de culture, tout en inaugurant une nouvelle ère pour le Theatre, Film & Performing Arts Lab de l'Université de Maurice.

« Li », la pièce maîtresse du festival

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Gaston Valayden remonte 
sur scène pour jouer « Li ».

Gaston Valayden va rejouer la pièce « Li » et cette fois-ci, sans censure. Pièce emblématique de l’œuvre de Dev Virahsawmy, « Li » a été publié en 1972 et monté par Gaston Valayden en 1978. Ce dernier était en troisième année à l’Université de Maurice et avait choisi, contre vents et marées, de la jouer, malgré le risque de se faire renvoyer de l’université. Bien évidemment, il ne pouvait le faire dans la salle d’Octave Wiehe de l’université. « J’avais alors converti le Common Room en salle de théâtre et cette pièce a été présentée à deux reprises en dépit de tous les obstacles que nous avons rencontrés », raconte Gaston Valayden.

46 ans plus tard, il revient sur scène avec cette pièce dans l’enceinte de l’université. « Et cette fois-ci elle sera jouée dans l’auditorium, sans aucune contrainte », avoue-t-il fièrement. Controversée à l’époque, la pièce avait été censurée jusqu’en 1982, puis a obtenu le premier prix d’un concours de l’Institut Culturel Africain et le concours théâtral organisé par Radio France Internationale. Elle a également été montée par le Mauritius Drama League et jouée aux Seychelles et à Rodrigues. Dans un festival en Afrique australe, la pièce sera jouée avec Gaston Valayden et cela dans plusieurs pays dont au Mozambique, Zimbabwe, Malawi et Zambie. À travers la Trup Sapsiway, Gaston Valayden a aussi présenté la pièce à la télévision en 2000. 

Cette œuvre écrite en kreol morisien raconte l’histoire d’un leader syndical qui est référé en tant que « li » tout au long de la pièce, mais dont le nom n’est pas mentionné et qui n’apparait pas sur scène. Il est considéré comme un danger pour le pouvoir en place et a été mis en prison, avec le projet de l’éliminer. La suite est à découvrir lors du festival.

La pièce sera jouée le mardi 23 juillet à 14 heures, après la cérémonie d’ouverture du festival.


«Kontign Larout Depi» 

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Lionel Lajoie et les participants pendant l’un des ateliers tenus en juin.

Le slam et le rap pour s’exprimer

Inspiré du roman « Swiv La Rout Ziska » de Dev Virahsawmy, Lionel Lajoie présente la pièce « Kontign Larout Depi ». Il s’agit d’une pièce originale avec un mélange de slams et de rap conçue par Lionel Lajoie et deux autres collaborateurs, Milan Lafleur, rappeur et Ivans Lafleur, slameur. Pour sa part, Lionel Lajoie est un militant de la langue créole mauricienne. Il est actuellement étudiant en MPhil et sa thèse s’oriente sur le Kreol Morisien dans les médias. 

Ensemble, ils ont réalisé cinq textes inédits inspirés du roman et qui retracent les différentes étapes de la vie. Du coup, on retrouvera cinq personnages sur scène. Chacun présentera un poème mettant en avant les cinq phases de la vie : l’enfance, l’adolescence, jeune adulte, adulte de la quarantaine et ensuite la vieillesse. « Chaque étape de la vie est associée à des expériences uniques et c’est ce qu’on va démontrer sur scène », raconte Lionel Lajoie.


« Fouka zame ti pagla »

Quand l’incompréhension rime avec la folie

Thierry Françoise fait découvrir un aspect qui revient fréquemment dans les œuvres de Dev Virahsawmy ; la folie. « Dans ses œuvres, Dev Virahsawmy fait souvent référence à un fou (fouka). Bien évidemment, il ne parle pas d’un fou présenté de façon clinique, mais bien d’un personnage qui a une parole différente », fait comprendre Thierry Françoise. À partir de là, ce dernier a démarré un processus créatif pour concevoir une pièce de théâtre autour de cette thématique. Une procédure longue et lourde qui a nécessité des heures de travail pour regrouper différentes parties des œuvres de Dev Virahsawmy. Et c’est avec Stéphane Bellerose qu’il a monté la pièce, avec l’aide de Jean Renat Anamah et Kurwin Castel pour l’encadrement des personnages qui seront sur scène.

La pièce est à voir le jeudi 25 juillet à 13 heures suivi de la cérémonie de clôture et de la projection de l’interview de Dev Virahsawmy réalisée en juillet 2023 par Christina Chan-Meetoo, à 14 heures. 


« Bouke Larkansiel »

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Parmi les acteurs, on retrouve des étudiants de l’Université de Maurice ainsi que les enseignants.

16 extraits pour redécouvrir Dev Virahsawmy

Après avoir passé sur les différents textes de Dev Virahsawmy, Romi Poonoosamy de Santral Art a choisi 16 extraits pour réaliser une pièce théâtrale atypique. Il s’est entouré de trois autres collaborateurs pour la concevoir, dont Edeen Bhugeloo, Carol Lamport et Gérald Grenade. Chacun a apporté son savoir-faire dans son domaine respectif pour encadrer les personnages lors des divers ateliers qui ont eu lieu à l’Université de Maurice depuis le mois de juin.

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 Coaching par Edeen Bhugeloo pour la pièce « Bouke Larkansiel ».

« On a créé une histoire autour de ces 16 extraits issus de son roman, de poèmes et de comédie musicale, et cela avec l’apport de chaque participant. Au total, dix personnes seront sur scène », indique Romi Poonoosamy, tout en précisant que ce projet lui tient à cœur et permet surtout de redécouvrir les œuvres de Dev Virahsawmy. « C’est en travaillant sur ses textes qu’on arrive à mieux comprendre ses tournures de phrases et avoir une idée de sa perception des choses », ajoute-t-il.

 

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