Séjour audacieux que celui d’un Quatrebornais. Deux directeurs l’accusent d’avoir séjourné durant quatre mois dans leur hôtel à Flic-en-Flac. Il est parti sur la pointe des pieds, laissant une ardoise de Rs 1,3 million. Le suspect a été arrêté le 11 mars, alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays.
Prakash (prénom fictif), l’un des directeurs, explique que Mohamed J. (un prétendu investisseur) venait souvent au restaurant. «Chaque fois, il dépensait en moyenne Rs 8 000. En septembre 2015, le businessman, un Quatrebornais se présente à l’hôtel. Il a discuté avec mon associé et moi. Il nous a confié qu’il était intéressé à reprendre notre hôtel, car il voyait que les affaires étaient bonnes…»
Pour mieux apprécier le fonctionnement de l'hôtel, Mohamed J. et ses proches posent leurs bagages à l'hôtel, le 20 septembre dernier.
« Il s’est installé dans une suite avec sa famille. Les discussions sur le rachat de l'hôtel commencent alors. Il nous a proposé Rs 30 millions, moitié pour moitié de la somme à mon associé et moi», précise Prakash. Le businessman et ses proches profitaient à fond de tous les services et activités de l’hôtel. « Ils dînaient au restaurant, choisissaient les meilleurs whiskies et vins », confie notre interlocuteur.
« Le businessman voulait faire tout dans les règles. Il nous a présentés à un notaire pour dresser le contrat de vente». Pour Prakash et son partenaire, pas de doute: l’homme était fiable.
Rénovation
« Il nous a demandé d'attribuer le poste de directrice à sa fille, pour un temps». Les demandes du futur patron ne s’arrêteront pas là. « Il voulait un hôtel de classe, il voulait rénover. Nous avons remplacé le carrelage par du parquet », indique Prakash. Sauf que c’est son partenaire et lui qui ont mis la main à la poche. Croyant toucher le pactole, Prakash dit avoir signé le contrat de vente le 24 décembre 2015. « Il a noté nos numéros de compte bancaire respectifs et devait y verser directement l’argent.» Hélas, les jours passent, le virement se fait attendre. Prakash exige des explications. « Mon compte est bloqué en France, m’a-t-il répondu». Entre-temps, les proches du businessman quittent l'établissement. Mohamed J., lui, s’est éclipsé le 20 janvier dernier. «Il est parti très tôt, sans être vu. Nous l’avons appelé sur son cellulaire, mais en vain». Au final, l’homme a filé en laissant un déficit de Rs 1,3 M dans la caisse. Le 26 février, Prakash, remet toutes les factures impayées à la police de Flic-en-Flac. La CID se saisit du dossier et les officiers du Passport and Immigration Office intercepte l’escroc alors qu’il prenait l’avion pour La Réunion. Pris de malaise, il a été admis à l'hôpital. Joint sur son lit d’hôpital, Mohamed J. se refuse à commenter cette affaire. « Je n’ai pas donné ma version des faits à la police. J’attends d’être rétabli pour le faire en présence de mon avocat. Dans tout hôtel, on vous présente une facture chaque fois que vous consommez. Impossible de sortir sans régler la note. Je travaillais là-bas. Je ne suis pas un businessman, je n’ai jamais eu de démêlés avec la police…» Ses proches affirment qu’il est traumatisé : « Il n’a rien fait de ce dont on l’accuse. C’est un complot.»Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !