À l’approche de la saison estivale, la Small Planters Association (SPA) souhaite que les autorités prennent des mesures en amont pour assurer une distribution d’eau adéquate aux planteurs au cas où le pays connaîtrait, comme l’an dernier, une longue période de sécheresse.
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Le secrétaire de la SPA, Kreepalloo Sunghoon, déplore que chaque année, les planteurs souffrent d’un manque aigu d’eau pour les besoins d’irrigation durant l’été. « Au début même de la saison estivale, on réduit notre fourniture d’eau de moitié. Ce qui pose énormément de problèmes aux planteurs, surtout ceux de la région nord. Face à cette situation, certains sont contraints d’acheter des barils d’eau pour irriguer leurs plantations », explique-t-il.
Il estime que dans un premier temps, les autorités doivent trouver des solutions immédiates telles que le remplacement des vieux tuyaux qui perdent 50 % de l’eau destinée à l’irrigation. Il demande aussi que tout le système de connexion dans les plantations soit réparé ou remplacé pour prévenir les fuites d’eau.
Kreepalloo Sunghoon souhaite également que le gouvernement accorde des facilités aux petits planteurs pour qu’à la longue, ils adoptent le système de goutte-à-goutte pour l’irrigation. Il trouve que c’est un moyen efficace pour réduire le gaspillage d’eau.
Commentant l’autorisation accordée aux planteurs d’utiliser l’eau des rivières pour des besoins d’irrigation, il avance que cela ne profite qu’aux plantations qui sont situées à proximité des cours d’eau. Ce qui n’est pas le cas pour une grande partie des planteurs. « J’ai consulté des planteurs à ce sujet et ils ont tous évoqué des problèmes pratiques dans la mise en application », dit-il.
Outre l’irrigation, le secrétaire de la SPA ne cache pas son inquiétude pour l’avenir de la culture vivrière à Maurice si la situation actuelle persiste. Il parle notamment du manque de main-d’oeuvre. « La culture des légumes n’attire plus la jeune génération et les rares ouvriers qui travaillent toujours dans les champs sont âgés d’une soixantaine d’années. » Le problème se corse car les petits planteurs n’ont pas les moyens d’avoir recours à des travailleurs étrangers.
Pour faire face aux difficultés, il est impératif, dit-il, de moderniser la culture vivrière. Pour cela, il propose que les petits planteurs se regroupent en « clusters » disposant de toutes les facilités disponibles pour la production vivrière. « Ces ‘clusters’ pourraient abriter les cultures hydroponiques, entre autres ». Kreepalloo Sunghoon est d’avis que si le gouvernement investit dans ce projet d’ici cinq ans, Maurice pourrait atteindre une autosuffisance à hauteur de 40 %. Il pense également que cela pourrait inciter les jeunes à intégrer le secteur.
S’il reconnaît l’importance de s’orienter vers le bio, il évoque toutefois des problèmes pratiques. Pour encourager les planteurs à produire bio, il propose que les autorités investissent davantage en lançant des projets pilotes dans les grandes zones de culture, à l’instar de Plaine-Sophie, pour démontrer aux planteurs les avantages d’une production bio.
Par ailleurs, il lance un appel pour que les petits planteurs bénéficient de tracteurs mis à leur disposition pour labourer leurs terres afin qu’ils optimisent leur production.
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