L’exercice d’admission dans les douze collèges qui seront convertis en académies, le 15 juin, a démarré le mardi 16 février. Basheer Taleb, pédagogue et président de la Fédération des managers des collèges privés, nous livre ses impressions sur l’admission de 2 160 élèves en Grade 10, pour la prochaine année scolaire.
Publicité
Les parents désireux que leurs enfants soient admis dans une académie doivent signifier leur intention en ce moment. Est-ce que le timing d’un mois est suffisant ?
Le gouvernement est en train d’offrir aux élèves de Grade 9 la chance de fréquenter une académie. Franchement, je ne pense pas qu’il y aura des demandes des collèges privés, cela viendra des collèges publics. En même temps, je comprends que chaque enfant doit avoir la chance d’entrer dans une académie. Les parents qui ont dirigé leurs enfants en Grade 7 vers un collège privé savent que leur enfant sera là jusqu’au School Certificate (SC) et au Higher School Certificate (HSC). Alors que chaque enfant admis dans un collège public régional aspire à intégrer une académie. Ce qui m’inquiète, ce sont les 2 160 places libérées. Nous nous demandons si le ministère de l’Éducation va offrir des places en Grade 10.
Cette situation serait injuste. Lors de notre dernière rencontre, la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun nous a donné sa parole qu’aucun transfert de nos élèves ne se ferait vers les collèges publics pour la Grade 10, à part ceux qui seront admis dans une académie. Déjà, ils nous piquent nos meilleurs éléments pour le SC et le HSC.
Les académies seront mixtes, est-ce une bonne chose de réunir filles et garçons dans une même classe, après qu’ils aient été séparés pendant trois ans après le primaire ?
J’espère que le management des académies s’est bien préparé pour faire face à la mixité. La mixité posera certainement problème à cet âge, surtout qu’il n’y a pas eu de continuité dès la Grade 7. Je ne veux pas être pessimiste, mais on peut s’attendre à des problèmes, qui peuvent devenir graves, si nous n’avons pas le management qu’il faut.
2 160 places pour 15 000 élèves dans les douze académies. N’est-ce pas un ranking déguisé ?
Oui, la vice-première ministre et ministre de l’Éducation a indiqué que la compétition est déplacée de 11 à 14 ans. Les parents ont maintenant le choix, ils peuvent laisser leur enfant dans leur collège régional et ne pas participer à la compétition.
Je pense que c’est ce qui va se produire. Il y aura une catégorie qui va pousser leurs enfants pour une académie. Je prévois qu’à l’avenir les lauréats seront concentrés dans les académies, parce qu’on va prendre la crème de la crème du Grade 9, pour commencer le programme du SC et du HSC.
L’arrivée des académies va voir aussi une compétition au niveau du PSAC. Au primaire, ils travailleront donc pour avoir le collège qui aura admis le plus grand nombre d’élèves dans une académie. Ayant obtenu une place dans ce collège désiré, ils travailleront pour entrer dans une académie.
Croyez-vous que les élèves obtiendront le résultat escompté, sachant que plusieurs ont mal travaillé au deuxième trimestre ?
Les résultats de cette première cohorte seront certainement influencés par la pandémie de Covid-19.
Les académies et les collèges régionaux offrent le même programme d’étude. Est-ce vraiment nécessaire de séparer les élèves pour la Grade 10 ?
C’est le même programme, mais la manière de faire les choses diffère. Dans un collège privé, la compétition n’est pas au niveau de la Grade 9, il faut assurer un programme en cinq ans. Alors que dans le collège public c’est différent. Chez moi, nous avons une approche centrée sur l’enfant, pour s’assurer de son développement total en cinq ans, alors que les autres ont trois ans. Le but des académies est d’avoir le maximum de lauréats.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !