Les 100 kilos de gandia saisis le lundi 30 avril par des gendarmes réunionnais étaient destinés au marché mauricien. C’est ce que pensent les enquêteurs de l’île sœur, car cette drogue y est vendue deux fois plus cher.
Publicité
Les autorités réunionnaises soupçonnent que les 100 kilos de gandia saisis le lundi 30 avril lors d’une vaste opération policière étaient destinés au marché mauricien. C’est ce ce que révèle le Journal de l’île de La Réunion (JIR) dans sa livraison du mercredi 2 mai. Sept hommes âgés entre 35 et 40 ans ont été interpellés et placés en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour établir si ce réseau a des ramifications avec Maurice ou non.
Au moins 70 gendarmes avaient été mobilisés en début de semaine dans plusieurs communes de l’île sœur pour cette opération coup de poing qui intervient deux semaines après un exercice similaire. Outre les 100 kilos de zamal (nom local donné au gandia ; NdlR), 500 plants ont été déracinés et quatre véhicules mis sous scellés. La saisie de téléphones portables et d’ordinateurs devraient aider les autorités réunionnaises à y voir plus clair dans le fonctionnement de ce réseau.
Le JIR indique que ce stock de gandia était destiné au marché mauricien car le prix de vente est deux fois supérieur au tarif pratiqué à La Réunion. Reste aux enquêteurs à déterminer comment la drogue devait être acheminée à Maurice.
Par le passé, les autorités réunionnaises ont interpellé des Mauriciens qui tentaient d’acheminer de la drogue vers Maurice à bord de voiliers. Le skipper Jean Désiré Baya avait été pris avec des complices en 2003 et la bande semble avoir remis le couvert en 2010 : des bouteilles de plongées bourrées de gandia avaient été utilisées dans le but de flouer les gardes-côtes mauriciens.
En 2010, Gérard Gervais Carcasse, un Mauricien domicilié à La Réunion, a disparu sur un hors-bord équipé de deux moteurs Evinrude de 90 chevaux avec le skipper Ludovic Vurdapa Naicken et son cousin Jason Beejadhur.
Ils étaient censés faire une partie de pêche mais la police criminelle de Mahébourg soupçonne que l’habitant de cité Malherbes, Curepipe, a entraîné deux cousins dans une traversée clandestine en vue de récupérer du gandia à l’île sœur.
L’opération réunionnaise de lundi intervient après des semaines d’enquête sous la direction d’un juge d’instruction de Saint-Denis. Elle a été menée par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) ainsi que par des gendarmes de Saint-Benoît, Saint-Paul et Saint-Pierre.
L’opération intervient après les coups de filet à Saint-Gilles, Saint-André et Saint-Denis où huit personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau d’importation d’ecstasy, de cocaïne, de gandia et de médicaments par colis postaux avaient été arrêtées à la mi-avril à l’issue de vingt mois d’enquête.
La drogue arrivait à moins de 100 grammes par Chronopost et bénéficiait d’une complicité en interne au sein de cette société de courrier-express pour ne pas éveiller les soupçons, souligne Le Quotidien de La Réunion. La drogue était écoulée dans des boîtes de nuit.
L’un des caïds arrêtés, Wilson Titus, opère comme ses comparses mauriciens et partage les mêmes goûts de luxe qu’eux : il roule dans une SUV et pilote à l’occasion une moto de 1 200 cc.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !