Un code d’éthique est une série de règlements qui régissent un corps de métier, une profession, les entreprises et les employés. Bien qu’il ne figure pas dans les législations du travail, toute entorse pourrait être sanctionnée.
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«Un code d’éthique ou code de conduite fixe des règles qui régissent la conduite des personnes au sein d’une entreprise ou d’une organisation afin de préserver leur image et leur réputation dans la société », explique le consultant en relations industrielles, Dev Luchmun.
Entreprises
Il attire l’attention sur le fait que le commerce international est de plus en plus régi par des codes de conduite internationaux que les entreprises, tant leurs sous-traitants que les fournisseurs, doivent respecter. « Le code de conduite est adopté dans le cadre des stratégies de développement durable et de la responsabilité sociétale de l’entreprise. »
Les principaux engagements
- Un service de qualité
- Refus du travail des enfants
- Refus de s’engager dans le trafic humain
- Refus d’avoir recours au travail forcé
- Le respect des normes du travail
- Maintenir une bonne relation industrielle au sein de l’entreprise.
- Le respect du droit syndical et d’association.
- Être en conformité avec les législations du travail
- Ne pas discriminer sur la base de la religion, race, âge et orientation sexuelle.
- Le respect de l’environnement et des dispositions de la loi sur la santé et la sécurité au travail.
- La pratique de la bonne gouvernance
- Le respect de la concurrence.
L’expert en relations industrielles indique que des acheteurs délèguent souvent leurs agents à Maurice pour s’assurer que les produits sont fabriqués dans le respect des normes établies et que toute entorse peut entraîner une annulation des commandes.
Il rappelle qu’à la mise sur pied de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’International Trade Union Confederation (ITUC) avait insisté pour que tous les accords commerciaux incluent une clause sociale.
Devoir des employés
Les employés ont aussi des règles à respecter au sein des entreprises. Toute entorse pourrait conduire à des actions disciplinaires voire des licenciements même s’ils ne figurent pas dans les lois du travail. Dev Luchmun parle surtout du devoir moral des employés.
- Le respect de la confidentialité. L’employé doit contribuer à protéger l’information confidentielle détenue par la société et être attentif à tous les cas ou incidents qui pourraient conduire à la perte, au vol ou à l’utilisation à tort des renseignements détenus par la société ou ceux confiés par les administrateurs, les clients, les fournisseurs et les partenaires.
- Le respect des collègues de travail. Tout employé doit respecter les valeurs, croyances religieuses et la culture de ses collègues et des clients.
- L’honnêteté et l’équité
- L’esprit de solidarité
- La protection des actifs du groupe
- Le souci permanent de la qualité
- Eviter des actions qui pourraient être au détriment de la compagnie
- Le respect des normes de sécurité
- Une bonne tenue vestimentaire au travail
- Ne pas utiliser le matériel de la compagnie à des fins personnelles.
- La courtoisie
- Donner le meilleur de soi-même au travail
- Ne pas accepter des pots-de-vin
- Faire preuve de neutralité politique dans l’exercice de ses fonctions
- En tout temps, l’employé doit s’abstenir de tenir des propos de nature à discréditer ou ternir l’image ou la réputation de l’entreprise.
- L’employé doit éviter de se placer dans une situation de conflit entre ses intérêts personnels et les obligations de ses fonctions.
Dev Luchmun précise que la notion du conflit d’intérêt est très large. « Il suffit pour qu’il y ait conflit d’intérêt d’une situation de conflit potentiel, d’une possibilité réelle fondée sur des liens logiques que l’intérêt personnel, qu’il soit pécuniaire ou moral, soit préféré à l’intérêt de l’entreprise. » Placé dans une situation où il se croit susceptible d’être en conflit d’intérêt, il dit que l’employé en question doit informer ses supérieurs.
Haniff Peerun : Pour un code d’éthique des syndicalistes
Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, estime qu’un code d’éthique est plus que jamais nécessaire à un moment où le pays fait face à la fraude, la corruption et autres maux de la société. Pour lui, c’est un guide qui permettra aux employés, à tous les échelons, d’être et de rester dans le droit chemin.
« C’est aussi important pour les hauts fonctionnaires et les hauts cadres du secteur privé, ajoute-t-il. Je regrette que certaines personnes hautes placées, qui ne cessent de parler de moralité et de faire la leçon en public, ne mettent pas en pratique ce qu’ils prêchent. Un code d’éthique viendra également consolider la confiance de la population dans les institutions. »
Haniff Peerun qualifie un code d’éthique comme un « way of life », qui doit être appliqué non seulement au travail, mais aussi dans la vie de tous les jours. Il se dit en faveur d’un code d’éthique pour les syndicalistes. Il explique qu’au temps où il était président du Conseil des syndicats, il avait même préparé un dossier à ce sujet. Il souhaite que ce dernier soit réactualisé. « Si les syndicalistes observent scrupuleusement un code de conduite, cela encouragera davantage les travailleurs à se syndiquer. »
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