Les travaux de l’enquête judiciaire, institués par le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) pour faire la lumière sur la mort de Soopramanien Kistnen, reprennent le 15 janvier 2021. Cela, devant le tribunal de Moka, présidé par la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth. Il sera probable que la Principal Police Medical Officer, Sheila Jankee-Parsad, et la Senior Forensic Officer, Asha Auckloo, seront entendues, ce jour-là.
Cette enquête judiciaire a été instituée, le 3 décembre 2020, par le Directeur des Poursuites Publiques (DPP). Elle a pour but de faire la lumière sur les circonstances entourant la mort de l’activiste du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Soopramanien Kistnen.
Le corps de Soopramanien Kistnen, 52 ans, avait été découvert calciné dans un champ de canne à Telfair, Moka, le 18 octobre 2020. L’examen post mortem avait attribué le décès de cet habitant de Montagne-Ory à un œdème pulmonaire.
Soopramanien Kistnen était connu pour être un fervent activiste du Mouvement Socialiste Militant (MSM). Ses proches ont relevé plusieurs zones d’ombre entourant son décès et avaient soutenu que ce dernier ne se serait pas donné la mort.
Dix-huit témoins entendus jusqu’ici
Depuis le début de l’enquête judiciaire, environ dix-huit témoins ont été entendus. Parmi, la veuve, Sakuntala Kistnen, qui a maintenu au cours de cette investigation que son époux ne se serait jamais suicidé.
Il y a aussi eu le frère de la victime, Govinden Kistnen. Il a déclaré qu’il entretenait une bonne relation avec son frère. Lors de son témoignage, il a même dit avoir remis de l’argent à ce dernier pour qu’il rembourse, le ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden.
Quant au frère du ministre Yogida Sawmynaden, Koomadha Sawmynaden, il a expliqué sa relation avec la victime et a fait état des dettes de celle-ci envers lui.
En outre, le neveu de Soopramanien Kistnen, Nishaye Boodooa, a également témoigné lors de cette enquête judiciaire. Il a évoqué la relation de son défunt oncle avec le ministre Yogida Sawmynaden. Le neveu a soutenu que son défunt oncle lui avait confié qu’il allait recevoir une grosse somme d’argent le jour de sa disparition. Soit « Rs 14 millions qu’il allait obtenir en trois tranches ».
Il y a aussi eu les deux amis de la victime, Parsuramen Arian et Sachunanda Narainsamy Arian. Ces derniers ont soutenu avoir vu la victime, le jour de sa disparition.
Ce qui a attiré l’attention durant cette enquête judiciaire était les caméras de surveillance. Cela a fait débat lorsque le constable Abeeram, affecté à la Safe City Control Room, a soutenu qu’il n’y avait pas d’images à La Louise, le 16 octobre 2020, soit le jour de la disparition de la victime.
Par ailleurs, le surintendant de police, Vijaycumar Dawoo, officier en charge du centre de contrôle d’Ébène, a confirmé en cour qu’il n’y a pas d’enregistrements à La Louise pour le 16 octobre 2020. Il a également affirmé que les cinq caméras du Safe City Project sises au rond-point de La Louise, à Quatre-Bornes, sont entrées en opération à partir du 29 octobre 2020 à 11h 50. Ce qui fait que qu’elles n’étaient pas opérationnelles, le 16 octobre 2020, soit la dernière date où la victime a été aperçue en vie.
Quatre caméras fixes
Le surintendant de police a, par ailleurs, expliqué qu’à cet endroit, il y quatre caméras fixes pointant respectivement en direction de St Jean, Palma, Route Bassin et Vacoas. De plus, une cinquième caméra rotative s’y trouve également.
D’autre part, le Dr Ananda Sunnassee, médecin légiste de la police ayant autopsié le corps de Soopramanien Kistnen, a attribué la cause du décès de ce dernier à un œdème pulmonaire. Il a ajouté avoir constaté la présence de péthidine, dans le sang de la victime et a évoqué la thèse d’overdose par ce médicament.
De plus, des relevés de téléphone ont aussi été produits en cour, par le représentant de la Mauritius Telecom, Kiran Omi Gokhool.
Lors de cette enquête judiciaire, le représentant du DPP est Me Azam Neerooa, Senior Assistant Director of Public Prosecution. Alors que la famille Kistnen a retenu un panel d’avocats. Celui-ci est mené par Me Rama Valayden.
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