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En vue du Budget : un subside rehaussé à Rs 3,75 parmi les mesures réclamées par les boulangers 

Les boulangers plaident pour la réouverture des permis de travail aux Bangladais.

Face à une hausse constante des coûts de production et une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les boulangers demandent une revalorisation du subside à Rs 3,75 par pain et la réintégration des travailleurs bangladais. Des mesures qu’ils souhaitent voir intégrées dans le prochain Budget. 

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En seulement deux ans, 25 boulangeries ont définitivement cessé leurs activités. C’est ce qu’indique Nasser Moraby, président de l’Association des propriétaires de boulangeries. « Le nombre d’établissements est passé de 200 en 2023 à 175 actuellement », révèle-t-il. Raison pour laquelle il tire la sonnette d’alarme : « Si le gouvernement n’apporte pas son soutien, cette industrie n’existera plus. »

Face au risque d’effondrement du secteur, l’association propose deux mesures cruciales dans le cadre du prochain Budget : la révision substantielle du subside accordé aux artisans boulangers et la reprise de l’importation de main-d’œuvre bangladaise qualifiée. 

En ce qui concerne l’aide financière, le diagnostic est alarmant. Nasser Moraby soutient qu’actuellement, chaque pain maison coûte Rs 6,35 à produire, tandis que la subvention gouvernementale ne s’élève qu’à Rs 1,98 par unité. « Ce n’est pas suffisant », souligne-t-il. L’association revendique donc une augmentation de Rs 1,77, ce qui porterait le subside total à Rs 3,75.

Nasser Moraby précise que le prix du pain maison stagne à Rs 2,60 depuis près de treize ans. Pendant ce temps, poursuit-il, tous les coûts de production continuent d’augmenter. « Les prix des matières premières comme la levure, les factures d’électricité – qui ont pratiquement doublé – ainsi que les charges salariales ont connu des hausses significatives », déplore-t-il. Cette conjoncture économique défavorable place de nombreuses boulangeries dans une situation insoutenable financièrement, selon lui. 

Au-delà de ces difficultés financières, le secteur est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. D’après Nasser Moraby, l’interruption du recrutement de travailleurs bangladais a exacerbé cette crise. « Le gouvernement privilégie désormais l’embauche de ressortissants népalais et malgaches, malheureusement dépourvus des compétences spécifiques requises et qui peinent à s’adapter aux exigences particulières de notre métier », explique-t-il. 

Raison pour laquelle il plaide pour la réouverture des permis de travail aux Bangladais. Ces derniers, dit-il, constituent actuellement une part essentielle de la main-d’œuvre du secteur. Il fait ressortir que sur environ 2 000 employés dans l’industrie, près de 1 500 sont des expatriés, dont une majorité originaire du Bangladesh.

« Face à ces constats, nous exhortons le gouvernement à inclure ces deux propositions dans le prochain Budget, sous peine de voir disparaître un pilier de l’alimentation quotidienne des Mauriciens », conclut Nasser Moraby.

Chiffres-clés du secteur 

  • 200 : Nombre de boulangeries en activité en 2023
  • 175 : Nombre de boulangeries en activité en 2025 (25 ont fermé en deux ans)
  • Rs 6,35 : Coût de production actuel d’un pain maison
  • Rs 2,60 : Prix de vente réglementé d’un pain maison 
  • Rs 1,98 : Subvention actuelle par pain accordée par l’État 
  • Rs 3,75 : Subvention totale réclamée par les boulangers
  • 2 000 : Nombre total d’employés dans le secteur
  • 1 500 : Nombre de travailleurs étrangers
  • 13 ans : Nombre d’années depuis la dernière augmentation du prix du pain

Suttyhudeo Tengur : « Augmenter la subvention plutôt que le prix du pain va dans l’intérêt des consommateurs » 

« Le pain est un produit de première nécessité pour les Mauriciens, en particulier pour les ménages au bas de l’échelle. Ces derniers subissent déjà de plein fouet la hausse du coût de la vie. Toute augmentation supplémentaire serait difficile à supporter », explique Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec). 

Ce qui le pousse à dire que la proposition d’« augmenter la subvention accordée aux boulangers plutôt que de rehausser le prix du pain va dans l’intérêt des consommateurs ». Selon lui, il serait préférable que le gouvernement révise le mécanisme de subvention. « Les autorités ont évoqué les contraintes financières de l’économie du pays. Mais l’État a un devoir moral envers les personnes les plus vulnérables de la population. Il faut donc faire le bon choix », insiste-t-il. 

 

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