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Élimination de la pauvreté : pour une révision des politiques en vigueur

En ce lundi 17 octobre, nous célébrons la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Le thème retenu pour 2022-2023 est la dignité pour tous dans la pratique. À Maurice, on évoque l’éradication de la pauvreté depuis des années. Pourtant plus de 5 700 familles sont dans le registre social.  

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En 2022, plus de 22 000 personnes vivent dans la pauvreté. Le père Gérard Mongelard qui est très impliqué dans cette lutte plaide pour une révision des politiques par rapport à la pauvreté.

« Tout est à revoir de fond en comble. Il faut la volonté de revoir toutes nos politiques actuelles si nous voulons éradiquer la pauvreté. Celle-ci est matérielle, morale et spirituelle. Nos politiques doivent prendre en compte tous ces aspects », estime-t-il. « Si nous avons de la volonté, nous pouvons aller très loin », ajoute-t-il. 

Il estime que pour remporter la bataille contre la pauvreté, il faut que tout le monde travaille de concert. « Bizin met la tet ansam e met ego de kote. » Il est aussi d’avis que la question de logement est primordiale si on veut améliorer la situation et que ces personnes gardent leur dignité. 

Pour l’imam Arshad Joomun, responsable de MKids, on ne peut pas éradiquer, mais alléger la pauvreté. Mais encore faut-il que les personnes fassent des efforts. « Il y a un certain nombre de personnes qui font des efforts pour sortir de la misère. Mais il y a une poignée qui préfère vivre dans l’assistanat. Ces personnes se contentent de l’allocation sociale qui leur est offerte. Il est impératif qu’il y ait un changement de mentalité à ce niveau. Il faut aussi que les autorités viennent de l’avant avec des formations et l’éducation pour aider ces personnes à s’autonomiser et non pas dépendre éternellement de l’État », avance-t-il. 

Il faut aussi qu’il y ait une base de données avec les détails des personnes qui vivent dans la précarité. Car il y a des abus de certaines personnes qui frappent à la porte de plusieurs ONG pour obtenir de l’aide. Ce qui est au détriment de ces cas authentiques. « Il y a des personnes qui demandent de l’aide, mais qui utilisent l’argent qu’elles reçoivent à mauvais escient. Par exemple, elles achètent des cigarettes, de l’alcool et de la drogue », note-t-il. Il propose un forum avec tous les acteurs concernés pour se pencher sur cette problématique.  

Patricia Adèle-Félicité, secrétaire générale de Caritas île Maurice, relève qu’il y a eu une hausse du nombre de personnes qui vivent dans la pauvreté. C’est, selon elle, à cause de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine qui affecte le pouvoir d’achat à Maurice. « Il y a un nombre grandissant de familles qui ne parviennent pas à manger à leur faim. Et celles qui sont dans le registre social peinent à joindre les deux bouts », fait ressortir notre interlocutrice. 

Pour elle, il est grand temps de s’attaquer à ce problème de « manière globale ». Selon elle, un logement est important dans cette lutte. « Les projets de logements arrivent. Il faut s’attaquer au problème en travaillant de manière collégiale. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Il faut une table ronde pour venir avec des solutions. » Elle est d’avis qu’il faut intégrer les personnes dans la précarité dans les discussions. Ce qui permettrait d’élaborer des solutions taillées sur mesure.

 

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