
- Un limier de l’Adsu : « Sa mem pe fer dimounn vinn zonbi »
C’est le nouveau craze du moment. Comme mentionné dans l’édition du Dimanche / L’Hebdo du 18 mai : les « papie tranpe » envahissent les rues. Voilà que cette semaine, le jeudi 22 mai, lors d’une opération de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (Adsu), une centaine de ces produits a été retirée du marché.
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Pour contrecarrer le phénomène de drogue zombie (Nissa la Bonto) qui affecte grandement des toxicomanes à travers le pays, la brigade antidrogue met les bouchées doubles pour traquer et coffrer les dealers de drogue de synthèse, qui ont fait de Karo Kalyptus leur point de vente privilégié. Ce lieu est marqué par la présence de nombreux guetteurs (martins), rémunérés pour donner l’alerte – « Crapo, Crapo » – dès que les enquêteurs de l’Adsu pénètrent dans ce haut lieu de trafic de drogue, situé à Alfred Besnard (Park Kosson), Karo, Batterie Cassée, Cité Briqueterie, entre autres.
Pour mener à bien ses diverses opérations, le QG de l’Adsu a mis sur pied différentes stratégies, dont le déploiement d’unités d’autres régions hors de Port-Louis pour traquer les dealers opérant dans ces faubourgs de Roche-Bois.
Le jeudi 22 mai, c’est l’escouade d’Abercrombie, dirigée par le surintendant de police (SP) Azmee Rohomutally et l’inspecteur Lepoids, qui est passée à l’offensive. Elle avait dans son viseur un jeune qui s’était signalé dans la vente de papie tranpe. Il a été repéré dans les rues de Batterie Cassée. Très vite, celui qui a pour sobriquet Rasta, un habitant de Terre-Rouge, est encerclé par les limiers.
En sa possession, les policiers découvrent 127 papiers imbibés de drogue de synthèse (« papie tranpe »), des papiers buvards vendus à Rs 100 l’unité, que les toxicomanes incorporent dans du tabac. Lors de cette saisie, l'ado-dealer passe aux aveux : « Mo ti pe tras enn lavi ».
Sur cet adolescent, les officiers ont aussi saisi une somme de Rs 3 000, soupçonnées de provenir du trafic de drogue.
La veille, le mercredi 21 mai, cette même escouade de l’Adsu d’Abercrombie avait, lors d’une opération, retiré une autre quantité de « papiers imbibés de drogue de synthèse » du marché. Cette fois, c’est le long de l’avenue Muslim Cemetery, à Roche-Bois, qu’un dénommé Jean Juliano Aulerien Jeremie Perrine, un coiffeur âgé de 23 ans, s’est fait prendre. Lors d’une fouille, 97 « papie tranpe » ont été saisis. À la suite de cette saisie, le suspect a été placé en détention policière.
Du côté de la brigade antidrogue, on affirme que ces papiers buvards imprégnés de drogue de synthèse dominent actuellement les points de deal : « Doz simik la for terib dan papie tranpe, li pli konsantre, sa mem pe fer dimounn vinn zonbi. Kot nou pe atake nou pe sezi papie tranpe », confie un limier de l’Adsu.
Ce qui ne fait que confirmer ce craze du moment : « Avek so pri Rs 100, li abordab pou nou gagn enn zoli flash », soutient en substance un toxicomane, qui a besoin chaque jour de deux à trois doses de simik. Si la vente du « papie tranpe » est présente dans le circuit de la toxicomanie depuis 2022, ces dernières semaines, cette drogue a connu une recrudescence dans les différents points de deal du pays. « Cela ne fait que démontrer que les trafiquants ont un bon stock de drogue de synthèse. C’est pour cela que le simik domine le marché. L’Adsu doit aller à la source pour retracer les labos de fabrication de cette drogue », affirme un travailleur social au Défi Plus. La semaine écoulée, lors des différentes opérations dans les faubourgs de Roche-Bois et Cité Ste-Claire à Goodlands, la brigade antidrogue a arrêté plusieurs suspects, totalisant la saisie de 447 papiers imprégnés de drogue de synthèse.

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