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La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition du 21 février a porté sur l’augmentation du Key Rate et sur ses implications sur les secteurs de l’économie. Le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, a affirmé que le comité de la politique monétaire fonctionne désormais en toute indépendance.
Les objectifs du comité de la politique monétaire sont de maintenir la stabilité des prix et de trouver le bon équilibre pour le développement économique. La révision du taux directeur à 4,5 % par an qui est intervenue le 4 février s’est faite en tenant compte de l’impact économique et des risques associés. C’est ce qu’a expliqué le Dr Navin Ramgoolam en réponse à la PNQ du 21 février à l’Assemblée nationale.
Le comité de la politique monétaire, a-t-il expliqué, est conscient de l’impact de la hausse du taux directeur sur les différentes parties prenantes. La décision cadre avec l’intérêt de l’économie sans négliger les paramètres établis. Les analyses conduites par la Banque de Maurice ont confirmé la résilience du système financier, des ménages et des entreprises par rapport à cette hausse.
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« Les ménages ne devraient pas subir de tensions après cette hausse des taux d'intérêt. Le ratio du service de la dette des ménages par rapport au PIB devrait se maintenir autour de 6 %. L'augmentation du revenu nominal des ménages atténuera la récente hausse des taux d'intérêt et maintiendra la capacité du service de la dette », a argué le Dr Navin Ramgoolam.
Cependant, le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, a souligné qu’à la fin de février 2025, le remboursement des prêts bancaires va augmenter alors que les banques commerciales enregistrent des bénéfices conséquents. Le gouvernement va-t-il négocier avec la Mauritius Bankers Association afin de maintenir l’intérêt sur les prêts bancaires au moins pour cette année ? Le Premier ministre a soutenu que la décision est dans l'intérêt du pays. C'est pris en compte dans la décision, selon le ministre des Finances.
« L’ancien régime avait également augmenté le taux directeur. Cette hausse se fait sans que quand le taux d’intérêt augmente. Le remboursement devient plus cher », a-t-il poursuivi. Pour le Dr Ramgoolam, on ne peut comparer les actions des autres banques centrales par rapport à la Banque de Maurice qui opère dans un pays où l’économie a été détruite par l’ancien régime.
Indépendance
Selon le Premier ministre, l’indépendance de la Banque de Maurice a été restaurée. Celui-ci a pointé du doigt la manière dont les décisions ont été prises durant les dix dernières années. Les décisions étaient politisées avec des directives émanant de l’extérieur de la Banque centrale. Par conséquent, les décisions d’experts de la Banque centrale ont été ignorées en raison des motivations politiques. En septembre 2024, le comité de la politique monétaire s’est réuni dans un délai très court. Les experts de la Banque de Maurice qui se basent sur des modèles macroéconomiques avaient recommandé d’augmenter le taux directeur en raison des projections d’inflation qui étaient supérieures à 3,5 %. Le taux d’intérêt différentiel entre le dollar et la roupie était une autre raison considérée par les experts. « La réduction de 4,5 % à 4 % était à l’encontre de la recommandation des experts », a avancé le ministre des Finances.
La roupie reprend ses marques
La roupie a commencé à se stabiliser avant même la mesure du comité de la politique monétaire du 4 février, selon le Premier ministre. Du 3 janvier 2024 au 15 novembre 2024, la roupie a chuté de 6,8 % face au dollar et de 3,2 % contre l’euro. La roupie s’est par contre appréciée de 0,6 % contre le dollar, de 1,3 % face à l’euro et de 0,9 % par rapport à la livre sterling du 18 novembre 2024 au 21 février 2025. L’inflation est en déclin depuis novembre 2024. Il est passé de 3,4 % en novembre 2024 à 1,9 % en janvier 2025.
Excès de liquidité
Le précédent gouvernement se fiait à l’impression de la monnaie pour financer le déficit budgétaire, selon le Dr N. Ramgoolam. Rs 160 milliards ont été injectées par la Banque de Maurice dans le système bancaire pour financer les dépenses du gouvernement et la Mauritius Investment Corporation (MIC). Ce qui a entraîné une situation d’excès de liquidité et par ricochet à un taux élevé d’inflation et une dépréciation de la roupie. Le pouvoir d’achat n’a pas été épargné. « Il était nécessaire de régler ces problématiques en vue d’honorer les promesses de campagne. Plusieurs actions ont été prises par la Banque de Maurice à cet effet », a-t-il fait ressortir.
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