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Développement durable : l’océan Indien s’unit pour les énergies durables

Développement durable

Regroupant opérateurs du secteur privé, des agences gouvernementales et des entreprises dans la production et la distribution énergétique, le deuxième forum régional sur les énergies renouvelables a démarré le mardi 9 avril à La Réunion. Le point sur le lever de rideau de cet événement.

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Rodrigues. Mer. Soleil. Eau précieuse. Difficile équation ? Pas trop. Aujourd’hui, grâce à l’’unité de dessalement à partir de l’énergie solaire, ce sont 2 400 personnes qui ont accès chaque jour à 80 000 litres d’eau. Ce projet a été financé à hauteur de 50% (soit 220 000 euros – Rs 8,8 millions) par le programme ÉNERGIES et du cofinancement de l’Assemblée régionale de Rodrigues et du Fonds Français pour l’Environnement Mondial.

Le programme ÉNERGIES – financé par l’Union européenne (voir hors-texte) et mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien (COI) – tire à sa fin en 2019. Les projets concrétisés, comme celui de Rodrigues et dans les États membres de la COI, représentent le succès dudit programme.

Le travail ne s’arrête pas là pour autant. En effet, sous ce programme, a démarré à La Réunion le mardi 9 avril, le deuxième forum régional des énergies durables. Le thème est « Efficacité énergétique et enjeux sociétaux de la transition énergétique. » Le forum prendra fin le 11 avril non sans avoir incité à une réflexion en profondeur sur les différents angles de cette filière qui recèle un potentiel économique et qui a un rôle central à jouer dans le combat contre le changement climatique.

« En réunissant les acteurs des secteurs publics et privés ainsi que les centres de recherche et de formation, ce deuxième forum régional des énergies durables constitue une plateforme d’échanges sur des questions qui auront un effet déterminant sur l’avenir des îles de l’océan Indien(surnommé le Trapèze des Mascareignes) , » a affirmé Hamada Madi, secrétaire général de la COI.

Quand on ramène cette perspective d’énergies renouvelables au contexte mauricien, on se rend compte de toute sa pertinence. Maurice, avec sa population de quelque 1,26 million d’habitants, consomme 1,25 million de tonnes de fiouls (essence, diesel, huiles lourdes et Jet A1) en un an, si on se base sur le récent appel d’offres de la State Trading Corporation. Notre forte dépendance sur les énergies fossiles nous met à risques face à toute rupture de stock. Et pourtant dans notre île ensoleillée, les options d’énergies renouvelables ne manquent pas. Le secrétaire général de la COI est revenu sur ces options lors de son intervention à l’ouverture du forum dans le cadre verdoyant de MOCA, à Saint-Denis.

« En matière de promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, deux évidences s’imposent. D’une part que le solaire photovoltaïque et la biomasse sont les principales énergies-ressources qui permettront à terme aux pays de la région de s’affranchir des énergies fossiles. D’autre part que le potentiel global de réduction de consommation de puissances électriques dans nos pays est très significatif et oscille entre 15 et 35%, ce qui nous ouvrent des perspectives considérables. La mobilisation et l’exploitation de ces ressources et de ce potentiel nécessiteront la mise en place de politiques incitatives et une règlementation claire », a-t-il dit.

Marjaana Sall, ambassadrice de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et des Seychelles, a mis en avant l’importance de la participation du secteur privé pour que la philosophie des énergies durables ne soit pas qu’une idée sur papier, parmi tant d’autres. Elle a rappelé : « Les énergies durables représentent un outil incontournable de lutte contre le changement climatique et une opportunité pour une économie plus verte offrant des perspectives d’emplois dans le secteur ».

Et l’exemple à suivre dans cette mouvance vers les énergies renouvelables - trouver l’équilibre entre l’économie et l’écologie - serait nos voisins de La Réunion, citée comme référence…


Et à Maurice… La photovoltaïque, une opportunité moins chère

Directeur pour la transmission et la distribution au sein du Central Electricity Board, Chavan Dabeedin, interviendrait aujourd’hui, lors du forum, dans un atelier intitulé « le secteur diffus : des efforts au cœur de la promotion des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique » Il parlera des ambitions du programme SSDG Net-Metering Scheme et Home Solar Project à Maurice. Dans un bref entretien, il a passé en revue les ambitions de Maurice en matière d’énergies renouvelables et les réalisations. À l’horizon 2025, 35% de l’énergie produite à Maurice sera renouvelable. À ce jour, ce taux est de 18% à 19%. Il a indiqué que 14% vient de la bagasse, 4% provient de l’hydro-électricité et la différence est issue du solaire, éolien et gaz. Le reste – soit 16% - viendrait de la photovoltaïque.
« Le prix de la photovoltaïque sur le marché mondial continue à chuter. Le prix est devenu très compétitif. Le seul souci est que c’est une énergie variable et non pas ferme », a-t-il dit.


Mieux comprendre

Clap de fin pour le programme ÉNERGIES

Le programme ÉNERGIES, ayant pour objectif de promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, est financé à hauteur de 15 millions d’euros par l’Union européenne, puisé du 10e fonds européen de développement. D’une durée de cinq ans, le programme prend fin en septembre 2019. Au cours de cette période, le programme a œuvré pour la « mutualisation des ressources techniques, humaines et financières dont disposent les États membres de la COI de manière à consolider et amplifier la portée de celles-ci dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. » Au cours des différents événements, nous avons vu la participation des institutions nationales des États-membres ainsi que des partenaires techniques et financiers, de la société civile et du secteur privé.

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