Frère et sœur, Camille et Myriam Taleb sont deux médecins d'origine mauricienne exerçant en France, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. De par leur position, ils sont aussi très exposés aux risques de contagion par le virus. Ils sont nombreux les personnels de santé à être contaminés, et qui doivent également reprendre le travail une fois guéris.
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Respectivement à Lille (nord de France) et à Strasbourg, ils affrontent tous deux le Covid-19 dans les hopitaux où sont admis ceux ont développé des complications liées à cette maladie.
Leur père, Saleem Taleb, 60 ans, est originaire de Port-Louis. Directeur de société, il s'est marié à une française, Annie. Habitant maintenant l'Alsace, région frontalière de l'Allemagne et de la Suisse, il nous raconte le quotidien de la lutte de ses enfants contre l'ennemi invisible en France.
Fier d'eux, il ne peut toutefois s'empêcher d'être inquiet. Camille Taleb, le fils ainé, est médecin interne à l'hôpital de Lille. Lui, comme sa soeur, doit obligatoirement porter d'épaisses combinaisons quand il est en contact avec des patients. « À force de côtoyer des gens atteints du virus, plusieurs mèdecins l'attrapent. Mon fils en est conscient » , explique le père. Même si, une fois guéris, les médecins reprennent le travail car, selon Saleem, ils « sont immunisés ensuite » .
Myriam, la cadette, est, elle, actuellement affectée à l'hôpital de Hautepierre, à Strasbourg, dans une unité specialisée pour les femmes enceintes testées positives au Covid-19. Elle est qualifiée pour s'en occuper de par son activité de sage femme, elle qui, à 27 ans, est étudiante en 3ème année de mèdecine à l'université de la première ville d'Alsace. « Elle aide ces femmes à accoucher », explique Saleem, directeur de société.
« Mes enfants sont quotidiennement exposés mais, en tant que parents, ma femme Annie et moi, nous ne pouvons que les soutenir dans leur vocations respectives », confie Saleem qui vient régulièrement en vacances avec sa famille à Maurice.
Il raconte qu' à l'heure qu'il est, tout dans les services hospitaliers en France a été chamboulé depuis la propagation du virus.
La pandémie les touche certes indirectement. En Alsace, et Saleem et Annie, une enseignante, sont confinés chez eux car les entreprises et les écoles sont fermées.
Des échanges que Saleem a pu avoir avec ses enfants, il comprend que la situation est très inquiétante car le nombre de cas positifs ne cesse d'augmenter, et que le confinement doit absolument etre respecté pour éviter les contagions.
Pas très loin de chez lui, en Alsace, à Mulhouse, une des villes les plus durement touchées, l'administration de l'hôpital a même fait appel à l'armée pour installer un hopital militaire pour traiter les cas du Covid-19. Car il n'y a plus de place.
On peut parler là-bas de foyer de la pandémie et d'une véritable situation d'urgence.
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