Les fortes pluies et les inondations soudaines sont devenues une nouvelle réalité à Maurice. Et les autorités doivent prendre des mesures palliatives. Le point avec Farook Mowlabaccus, hydrologue, et Sunil Dowarkasing, environnementaliste.
Farook Mowlabaccus : «les préposés de la LDA doivent aller sur le terrain»
Farook Mowlabaccus, hydrologue, explique que les fortes pluies sont un signe du changement climatique. Ce qui ne justifie pas l’inaction. Il est d’avis que les préposés de la Land Drainage Authority (LDA) doivent aller sur le terrain pour un constat de visu quand il pleut et venir avec des mesures palliatives.
« Il est impératif que le gouvernement prenne des précautions et entreprenne des travaux pour évacuer l’eau pendant les périodes de fortes pluies. Si on a 175 mm en moins de cinq heures, la terre ne pourra pas absorber toute cette eau. Ce dossier n’est pas une question de choix, c’est une priorité absolue. On ne doit pas dire qu’il n’y a pas d’argent, car c’est urgent », indique l’hydrologue.
Pour Farook Mowlabaccus, il est important de mettre en place des systèmes efficaces pour évacuer rapidement les eaux de pluie, surtout dans les zones susceptibles d’être inondées. « Nous devons également envisager la construction de systèmes de drainage adaptés à la région concernée. Parce que la capacité d’absorption de la terre varie d’un endroit à l’autre.
La LDA doit aller sur le terrain pour voir ce qui posedes problèmes. Par la suite, elle doit établir une liste prioritaire pour les travaux », propose-t-il. La situation que nous vivons va devenir de plus en plus fréquente avec le changement climatique, et nous ne pouvons pas l’ignorer.
Sunil Dowarkasing : «ce scénario deviendra de plus en plus courant»
Sunil Dowarkasing, environnementaliste, plaide pour qu’on prenne le taureau par les cornes. Il avance que les fortes pluies et les inondations soudaines sont devenues monnaie courante dans notre région. Et l’île Maurice continuera à faire face à ce défi croissant.
« La crise climatique et le réchauffement planétaire sont une réalité qui change tout. L’océan joue un rôle crucial dans la régulation du climat. Et la région de l’océan Indien, où nous nous trouvons, est l’une des plus touchées par le réchauffement. Lorsque la surface de l’océan Indien dépasse les 30 °C à 35 °C, comme c’est le cas de plus en plus souvent, cela crée les conditions propices à des précipitations intenses et des phénomènes de flash floods », précise-t-il.
Toutefois, il n’y a malheureusement pas d’indicateur clair dans les océans pour prédire ces événements. « Les transitions entre les phases El Niño et La Niña, ainsi que les variations de l’oscillation de l’océan Indien, rendent ces prévisions encore plus complexes. Nous devons nous attendre à ce que ce scénario devienne de plus en plus courant à mesure que la crise climatique s’aggrave. »
Sunil Dowarkasing fait observer que certaines régions, comme Port-Louis et le sud-ouest de l’île, sont particulièrement vulnérables en raison de leur géographie. « La construction illégale en amont des montagnes bloque la circulation naturelle des eaux, exacerbant le problème. Il est crucial de mettre en place des mesures de planification globale pour résoudre ces problèmes. Il faut construire des drains pour absorber les eaux de pluie », recommande-t-il.
De plus, avec la montée du niveau de la mer, l’évacuation des eaux devient une priorité absolue. « Il est essentiel de réglementer la construction illégale et de construire des infrastructures de drainage adéquates pour faire face à cette réalité de manière proactive », poursuit-il.
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