Les centres commerciaux aux quatre coins du pays sont bondés, à tel point qu’il est difficile de trouver une place de stationnement. Rien d’étonnant, selon les responsables de ces commerces, car les gens sont plusieurs à faire leurs derniers achats avant le week-end festif qui s’annonce.
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Les deux années de morosité marquées par la pandémie de COVID-19 n’auront pas entamé l’élan des Mauriciens à fêter Noël. Centres commerciaux et supermarchés grouillent de monde. Agneau, dinde, canard, viande et poisson sont autant de produits que les gens achètent en vue du week-end festif qui les attend.
Ignace Lam, Chief Executive Officer (CEO) de l’enseigne Intermart, estime que les consommateurs achètent comme ils l’ont fait durant ces précédentes années marquées par la COVID-19. « Même durant la pandémie, les gens ont fait leurs achats. Il n’y avait pas la baisse des ventes que certains redoutaient. Vous savez, pour Noël, les gens achètent plusieurs choses pour se faire plaisir ainsi qu’à leurs proches », constate-t-il.
Le boni de fin d’année y est pour quelque chose, dit-il. « Les gens ont tendance à se laisser un peu aller. C’est tout à fait normal. Pour cette année, il y a même une hausse des ventes », note-t-il.
Même constat de Yusuf Sambon, directeur de l’hypermarché Lolo. « Nos produits sont en promotion tout au long de l’année, mais pour la période festive, il y a davantage de promotions sur pratiquement tous les produits. Nous constatons en ce moment un véritable engouement des clients pour de la viande fraîche. Un coin frais a ainsi été aménagé », explique -t-il.
Muryoodeen Fauzee, directeur de l’enseigne Dreamprice, n’a noté aucun changement dans l’attitude des consommateurs. « Avec les promotions dans nos différents supermarchés à travers le pays, les gens achètent ce qu’ils consommeront, mais ils se font également plaisir », dit-il.
Les clients sont nombreux à utiliser le métro pour aller faire leurs achats de dernière minute. Du coup, le Metro Express est bondé en ce moment. Pas plus tard que jeudi, il y a eu des bousculades dans différentes stations de l’île. Ce qui pousse certains passagers à déplorer l’inaction des préposés qui permettent à tout le monde d’entrer dans le métro qui est pourtant déjà rempli.
Das Mootanah, CEO de Metro Express Limited, fait comprendre que les trams sont fabriqués par CAF en Espagne et ils sont très confortables. Le maximum de gens qu’ils peuvent transporter est de 422. « En général, ce sont uniquement 250 à 300 personnes qui sont prises à bord simultanément. Il y a du personnel présent à aider quand il y a trop de gens », dit-il.
Il concède qu’en ce moment, il n’y a pas de « peak time » et que ce sont plus de 40 000 passagers qui sont transportés quotidiennement. Selon lui, cela démontre clairement que le Metro Express est un succès.
« C’est un mode de transport innovant. Les gens savent qu’ils seront à l’heure à leur destination. En cette période de fin d’année, c’est tout à fait normal que les trams soient bondés. Certaines stations sont plus remplies que d’autres. » Il précise que la fréquence est passée de 15 minutes à 10 minutes pour permettre aux passagers de voyager plus facilement.
Ces clients qui affichent la prudence
Akshay Seewooruthun : « J’ai quitté le boulot plus tôt pour faire mes achats »
« Ce sont des achats de dernière minute. Il fallait d’abord acheter des produits pour les enfants. J’ai quitté le boulot plus tôt et j’espère en faire de même ce vendredi. Je suis forcé d’admettre que les prix sont assez chauds. Mais c’est compréhensible, car les importateurs doivent payer plus pour faire venir les produits. La tentation de dépenser plus est là, mais nous essayons de nous retenir. Il ne faut pas oublier que le prix de l’électricité augmentera en février. »
Sharon : « Tous les produits sont très chers »
« Je dois acheter des vêtements pour ma fille et une lampe TikTok. Ce sont des vêtements pour Noël et le Nouvel An. Mais je vois que tous les produits sont très chers. J’accorde donc la priorité au matériel scolaire que ma fille utilisera à l’école l’année prochaine. Puis je lui achèterai un présent. Nous ne pourrons pas nous permettre de dépasser notre budget. »
Melissa : « Je préfère économiser pour l’année prochaine »
« J’achète surtout du matériel scolaire et des produits que la famille doit consommer. Notre budget est limité. On ne sait pas ce qui nous attend en 2023. Je préfère donc économiser de l’argent pour l’année prochaine. »
Serge : « Nous achetons uniquement l’essentiel »
« Nos dépenses ne sont pas comme celles des années précédentes. Nous faisons attention à tout contrôler. Nous achetons quelques articles pour faire plaisir à nos proches et à nos enfants. Mais pas de gaspillage. Nous achetons uniquement les produits essentiels. Nous avons planifié ce qu’on donnera comme cadeau et ce qu’on dépensera dans la nourriture. Nous sommes disciplinés. ‘Bizin gard kas pou letan dir’. »
Marie Claude Emilien : « Nous ne dépensons pas sans compter »
« Nous sommes venus à Port-Louis pour nos achats, mais nous faisons preuve de modération. Nous ne dépenserons pas sans compter. Nous calculons tout, même les prix des cadeaux. Nous préférons économiser de l’argent pour l’année prochaine. »
Situation morose pour les maraîchers
Yogesh : « Les gens font leurs achats intelligemment »
« De jour en jour, les ventes tombent. Nous sommes à quelques jours de Noël et il n’y a personne. Le ‘mood’ pour l’achat n’est pas là. Les gens réfléchissent avant d’acheter. Tous les produits coûtent cher. Les prix ont presque doublé. Les gens font leurs achats intelligemment. La situation est très difficile. Même les pétards se font rares sur le marché. C’est comme si le pays était en deuil. »
Salma, commerçante à Port-Louis : « Les gens ne dépensent plus comme avant »
« Les ventes ont baissé quand on les compare à celles des autres années. Avec la cascade d’augmentations de prix de plusieurs produits, les gens ne dépensent pas comme avant. Ils préfèrent se concentrer sur les produits de consommation. Attendons ce samedi pour voir comment ça va se passer… »
Fayaz, maraîcher à l’Urban Terminal :
« Pour un Noël, les ventes ne sont pas trop bonnes. Il y a peu de clients au sein du Victoria Urban Terminal Victoria. La municipalité devrait faire de la publicité pour que les gens sachent qu’il y a des marchands dans ce terminal. Nous ne travaillons presque pas. Nous n’atteignons même pas les Rs 2 000 de ventes par jour. Au sein du Ruisseau du Pouce, la vente était 99 % plus. On nous avait promis qu’il n’y aurait pas de marchands dans les rues. Or, ce n’est pas ce que nous constatons. Nous avons un loyer de Rs 4 000 à payer. »
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