La nouvelle a créé une onde de choc surtout au sein de la profession médicale. Le décès du pédiatre Ashraf Aly Pooloo est une grande perte, tant pour les patients que pour le ministère de la Santé.
Un soldat est encore tombé. Le Dr Ashraf Aly Pooloo est décédé tôt le mardi 30 novembre au New ENT Hospital. Il y avait été admis depuis une dizaine de jours. Infecté par la Covid-19, il avait un problème de saturation et avait été placé sous oxygène jusqu’à la veille de son décès. Consultant en charge en pédiatrie à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, il avait 64 ans. Il laisse derrière lui son épouse et leurs trois enfants. Exerçant aussi dans le privé, sa consultation à la rue Goomany, où il résidait, ne va plus accueillir de patients.
« C’est difficile de faire face à cette épreuve. Nous sommes en deuil, mais la vie continue », confie son fils Zakarria Pooloo, qui avait du mal à cacher sa peine. Il explique que c’est le 20 novembre dernier que son père a commencé à être malade et a rapidement été admis au New ENT Hospital à Vacoas en raison de ses problèmes cardiaques et de son diabète. Avec le départ prématuré de son père, c’est un des piliers de la famille qui s’en va. « C’est une grosse perte pour nous, mais aussi pour la profession médicale. Il était un modèle », témoigne-t-il.
Si le Dr Pooloo semblait aller bien jusqu’à lundi soir, la situation s’est renversée par la suite dans la matinée du mardi 30 novembre jusqu’à ce qu’il décède vers cinq heures, selon le Dr Munsur Takun, un de ses proches collaborateurs qui l’a côtoyé pendant de très longues années. Selon lui, il avait conversé avec l’anesthésiste de service lundi soir, avant de lui demander d’aller se reposer et de s’endormir lui aussi.
Homme affable, le Dr Pooloo était quelqu’un de très apprécié. « Il avait perdu son père alors qu’il n’avait que trois ans. En dépit des difficultés de la vie, il a su tracer sa voie », raconte son fils. Selon lui, c’était quelqu’un de déterminé et c’est grâce à ses sacrifices que la famille n’a manqué de rien, fait-il ressortir.
Ancien élève du Islamic College, il a pu décrocher une bourse pour aller faire des études de médecine en France. De retour au pays, il s’est mis au service des autres, poursuit-il. Hossen Johar, un habitant de la localité, abonde dans le même sens.
Le Dr Munsur Takun, qui est aussi pédiatre, a eu l’occasion de rencontrer son collègue en différentes occasions, notamment lors de séminaires médicaux. Selon lui, le Dr Pooloo était volubile et avait un franc-parlé. « Il n’avait pas peur des mots. Il était honnête et aimait la droiture », explique-t-il.
À la suite de son décès, des jeunes médecins perdent en lui un excellent mentor, mais aussi un confrère avec qui ils aimaient partager les idées, ajoute le Dr Takun. Leur dernière rencontre remonte à trois semaines de cela, lorsque les consultants en charge en pédiatrie s’étaient réunis pour discuter d’un problème médical. « C’est une grande tristesse de perdre quelqu’un de sa trempe et qui allait prendre sa retraite dans quelques mois », ajoute le Dr Takun.
Le pharmacien N. Khodabux regrette, lui aussi, la mort de son ami, avec qui il était très proche. Cela, au point de le considérer comme un membre de sa famille. « Au fil des années, nous avons appris à nous connaître et d’une relation professionnelle est née une relation amicale fraternelle », relate-t-il.
Exerçant à Port-Louis depuis les années 80, il raconte que le Dr Pooloo a gravi les échelons dans le service de santé publique. Il a été nommé consultant en charge en pédiatrie à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo depuis environ un an. « C’était un bon pédiatre et il a formé des jeunes dans le domaine également », dit-il.
L’annonce de son décès a été, pour nos différents interlocuteurs, un choc qui a pris tout le monde de court.
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