Dans le sillage de la journée internationale contre la corruption mardi dernier, Sanjay Dawoodarry, Acting DG de la FCC, réitère les priorités de la commission. Revenant sur l’arrestation de l’ex-commissaire Fakim, il avance qu’« aucune personne, quel que soit sa fonction ou son rang, n’est au-dessus de la loi ».
Quel bilan dressez-vous des avancées réalisées dans la lutte contre la corruption, les fraudes, le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers ?
Les résultats doivent être considérés sous différents angles, notamment en termes d’enquêtes et d’arrestations, de modifications des lois existantes et de transparence des enquêtes, qui montrent les progrès accomplis au cours de l’année écoulée. Il ne faut pas oublier que la réputation de la FCC a été ternie durant ces dernières années et qu’elle était considérée comme une arme contre les opposants politiques. Nous avons pu montrer que la FCC reste un maillon fort dans la lutte contre la corruption et la criminalité financière et que nous menons une bataille sans merci contre les criminels, y compris les trafiquants de drogue.
Mon bilan peut donc se résumer ainsi : nous sommes parvenus à restaurer l’image de la FCC en tant qu’institution indépendante qui œuvre dans l’intérêt de la population. Au niveau des investigations, j’ai pour priorité de boucler toutes les enquêtes « High Profile » pour expédier le dossier au bureau du DPP.
Vous évoquez souvent les collaborations avec les organismes locaux et internationaux. L’affaire Ravatomanga est la plus récente exemple. Pouvez-vous nous dire plus sur ces partenariats stratégiques qui ont été développés cette année ?
La FCC est chargée de prévenir, de détecter et d’enquêter sur les crimes financiers. Comme vous l’avez mentionné, l’affaire Ravatomanga a donné lieu à une collaboration avec différents organismes. Ce qui nous a permis de mener à bien notre mission. Il est important de rappeler que cette année, le comité national de coordination a été créé. Ce comité est composé du directeur général de la FCC, du représentant du DPP, du Solicitor General, du représentant de la MRA, du représentant de la police, du représentant de la BoM, du représentant de la Financial Services et du représentant de la GRA. Il a été créé afin d’améliorer la coordination entre les institutions. La FCC travaille également avec la société civile et le secteur privé.
Sur le plan international, nous bénéficions de l’aide d’organisations comme l’IACCC, le FBI, le CBI, Interpol, etc. La FCC participe activement à des réseaux de coopération financière et à des échanges d’informations avec l’étranger.
Quelles mesures ont été prises pour améliorer les capacités d’enquête et de répression des crimes financiers au sein de la FCC ?
La Financial Crimes Commission Act 2023 a renforcé le dispositif légal en fusionnant plusieurs anciennes institutions (ICAC, ARID, IRSA) en une seule autorité. Cette consolidation vise à accroître l’efficacité institutionnelle et la possibilité d’action de la FCC. Grâce aux amendements législatifs, la FCC et la police peuvent désormais mener des enquêtes conjointes sur les crimes financiers.
La FCC a renforcé les compétences de ses enquêteurs grâce à plusieurs programmes de formation : un partenariat avec l’Enforcement Directorate indien pour un stage de cinq jours sur le blanchiment d’argent et les enquêtes transfrontalières ; un atelier intensif avec l’International Centre for Asset Recovery, axé sur les enquêtes complexes et les cryptoactifs ; des formations structurées pour les nouvelles recrues ; et une formation continue pour tout le personnel afin de suivre l’évolution des méthodes criminelles.
Quels ont été les cas marquants traités par la commission au cours de l’année écoulée et quels progrès avez-vous observés dans la manière de traiter ces cas de corruption dans les secteurs public et privé ?
Il y a eu un nombre important d’enquêtes de haut profil et complexes sur lesquelles la FCC a travaillé cette année. Ce qui a abouti à l’arrestation de plusieurs suspects. Cependant, notre pays ainsi que la FCC ont traité leur plus grande affaire à ce jour cette année, c’est-à-dire en enquêtant sur la possible State Capture dans l’affaire Ravatomanga à Madagascar. Avec plus de Rs 7 milliards saisies à Maurice, cette enquête d’ampleur massive s’étend sur plusieurs juridictions avec plus de 100 entités corporatives impliquées.
Quels sont les principaux défis que vous prévoyez pour la FCC dans les années à venir dans la lutte contre les crimes financiers ? Et quels sont vos projets pour renforcer davantage l’action de la commission dans ce domaine crucial pour l’intégrité du système financier ? Récemment il y a l’implication présumée et l’arrestation d’un des commissaires de la commission.
Les principaux défis pour l’année à venir incluent la sophistication croissante des crimes financiers, la nécessité de renforcer la confiance du public et l’impératif de traiter les dossiers d’enquête dans des délais plus courts. Pour y faire face, la FCC développera des outils d’analyse fondés sur le renseignement et modernisera ses méthodes de travail, pour accélérer le traitement des enquêtes.
Concernant l’incident impliquant l’ex-commissaire de la FCC, il montre clairement qu’aucune personne n’est au-dessus de la loi. La FCC agira toujours avec la même rigueur, chaque fois que les circonstances l’exigeront. Elle le fera dans le strict respect de la transparence, de l’équité et du principe d’impartialité. Nous travaillons pour le peuple.
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