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De Rs 800 à Rs 900 le demi-kilo : de petit piment  à produit de luxe 

Selon des planteurs, il n’y a presque plus de piment dans les champs.

La hausse spectaculaire des prix des légumes, notamment du petit piment vendu entre Rs 800 et Rs 900 le demi-kilo, est attribuée à une baisse significative de la production à la suite des récentes intempéries. Les planteurs, confrontés à des défis croissants, dénoncent les changements climatiques. 

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Spectaculaire, assourdissante, écrasante, assommante, accablante… Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la hausse démesurée du prix du petit piment qui se vend entre Rs 800 et Rs 900 le demi-kilo. Si les consommateurs ont été piqués au vif, les planteurs, eux, essaient de justifier cette augmentation. Au banc des accusés : une importante baisse de la production causée par les intempéries qui ont récemment frappé le pays.

Selon Saïd Bundhoo, qui cultive des légumes à Solitude, les planteurs traversent une des périodes les plus difficiles de leur carrière. « Beaucoup de gens pensent que nous nous enrichissons quand les prix des légumes sont en hausse. Ce n’est pas le cas. C’est bien plus la rareté des légumes sur le marché qui provoque des hausses de prix. Par exemple, à l’heure où le prix du petit piment est à Rs 800 le demi-kilo, il n’y en a presque plus dans les plantations », fait-il ressortir. 
Il précise qu’il en va de même pour les autres légumes. Saïd Bundhoo insiste sur le fait que les planteurs ne tirent pas un très grand profit des piments qu’ils vendent si on tient compte du prix de la main-d’œuvre chargée de faire la cueillette ainsi que les frais du transport pour les conduire sur le site où a lieu la vente à l’encan. 

Il estime que les autorités auraient dû investir massivement dans la production vivrière. « Aucun gouvernement n’a trouvé nécessaire de le faire en marge des changements climatiques », se désole-t-il. 

Ce qu’il aurait fallu, selon lui, c’est prévoir il y a bien des décennies. Il est d’avis qu’il aurait fallu, à l’époque déjà, privilégier des projets d’agriculture protégée (Sheltered Farming), la culture hydroponique ainsi que la transformation et le stockage des légumes. « Cela aurait permis au pays de faire face à la période de disette à laquelle il est confronté chaque année de janvier à mars », dit-il. 

Selon lui, les autorités devraient investir davantage dans la production de semences car les planteurs sont confrontés à plusieurs contraintes avec celles qui sont importées. Hormis leurs prix élevés, poursuit-il, les planteurs ne sont jamais sûrs de trouver les mêmes sur le marché pour la prochaine récolte. 

Changements climatiques

Les changements climatiques sont dans le banc des accusés, selon Banita Naraina, présidente de la Palma Water Users Cooperative Society. Dans le cas du piment, elle confirme qu’il y a un manque dans les plantations, d’où la hausse vertigineuse des prix. Elle attribue cette situation à une forte chaleur dans le sol. Cela affecte tant les cultures de piment que les autres plantations de légumes. Ce qui contraint les planteurs à réduire leurs productions. 

Banita Naraina avoue que sur la dizaine d’arpents qu’elle gère habituellement, elle n’en a que deux sous culture. « Plusieurs planteurs de la région font pareil, par peur de perdre leurs investissements car le climat est incertain », fait-elle ressortir. 

« Je suis très stressée. Je crains que les deux arpents de haricots que je cultive ne soient affectés car on annonce déjà un autre cyclone », dit-elle. Si elle est aussi inquiète, c’est parce qu’elle compte sur les revenus obtenus de la vente de ses haricots pour investir dans la culture d’autres légumes lorsque la saison sera propice. 

Surenchère 

Elle concède néanmoins que certains marchands font de la surenchère. « Comment expliquer que la calebasse est à Rs 70 le demi-kilo, alors qu’ils les achètent à Rs 30 à l’encan ? » s’insurge-t-elle. Elle cite d’autres légumes qui sont livrés sur le marché à Rs 70 mais qui sont revendus à Rs 100 voire plus aux consommateurs. 

Parlant des petits piments, elle avance qu’ils sont livrés à Rs 400 voire Rs 500 le demi-kilo à l’encan et que des marchands affichent un tarif de Rs 150 à Rs 200 le quart de kilo, au lieu d’indiquer les Rs 800 le demi-kilo, afin de distraire les consommateurs. 

Quid de la hausse du prix du « giraumon » ? Banita Naraina l’attribue au fait que la majorité des plantes n’ont pas produit de fruits, une des conséquences du climat. « J’ai dû moi-même vendre un important volume de ‘brède giraumon’ pour récupérer une partie de mes investissements », dit-elle, tout en lançant une mise en garde sur une éventuelle pénurie du « giraumon » sur le marché lorsque le stock actuel sera épuisé.

La rédemption, selon elle, viendra lorsque l’hiver arrivera. « Nous pourrons de nouveau exploiter l’intégralité de nos terres », explique Banita Naraina. En attendant, planteurs et consommateurs devront s’armer de patience…
 

 

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