
La conférence de presse tenue ce mercredi au Sicom Building d’Ébène jette une lumière crue sur les dangers qui prolifèrent dans l’ombre du Net. Les chiffres présentés par le ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation (TCI), Avinash Ramtohul, dessinent les contours d’une crise numérique qui touche de plein fouet les Mauriciens, notamment les plus jeunes.
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19188C’est le nombre impressionnant de cas de cybercriminalité recensés depuis 2018 sur la plateforme MAUCORS+, une donnée rendue publique par le ministre des Technologies, de la Communication et de l’Innovation (TCI), Avinash Ramtohul, mercredi en conférence de presse.
Parmi ces infractions, le harcèlement en ligne se distingue en tête avec 5 465 cas, suivi de près par les escroqueries (3 052) et le piratage informatique (3 840). Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques. « Ils illustrent une montée exponentielle de la cyberviolence à Maurice, et surtout, une nécessité d’adapter notre cadre légal et technologique à cette nouvelle réalité », souligne le ministre des TCI.
Les enfants, premières victimes de la cyberviolence
Parmi les plus touchés par cette cybercriminalité, les enfants occupent une place centrale. Environ 1 323 cas de cyberintimidation, 242 de cyberharcèlement, 652 de sextorsion et 2 023 de vols d’identité ont été enregistrés.
Lors de son intervention, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, a souligné la nécessité d’intégrer l’éducation numérique dès le plus jeune âge. « Les enfants grandissent avec des outils numériques, mais ils ne sont pas toujours formés à les utiliser de manière critique et sécurisée. Il est essentiel d’instaurer des programmes de littératie numérique pour les sensibiliser dès le primaire », explique-t-il. Les parents, souvent démunis face à la complexité des nouvelles technologies, doivent être accompagnés pour identifier les signaux faibles avant qu’il ne soit trop tard.
L’IA au service de la modération
Le rapport sur la cybercriminalité recommande de recourir à la technologie pour améliorer la lutte contre les abus en ligne. Parmi les solutions envisagées : le développement de logiciels de modération automatique dopés à l’intelligence artificielle, capables de détecter et de bloquer en temps réel les images violentes, les discours haineux et le matériel sexuellement explicite, est présenté comme un impératif.
Une réponse collective pour contrer la cybercriminalité
Face à cette montée inquiétante de la cybercriminalité, plusieurs initiatives ont été annoncées par les autorités. La ministre de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la Famille, Arianne Navarre-Marie, a mis en place une hotline téléphonique, le 139, permettant aux victimes de dénoncer les incidents de cybercriminalité.
De plus, le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, a souligné l’importance d’une coopération renforcée entre les institutions éducatives et les autorités compétentes pour mieux comprendre et lutter contre ces infractions.
Les recommandations du Child Online Safety Report vont dans ce sens : renforcer la modération du contenu, établir des régulations strictes pour la vérification de l’âge des utilisateurs, et obliger les plateformes à supprimer rapidement tout contenu inapproprié.L’objectif : protéger les jeunes internautes et garantir que l’espace numérique soit un lieu sécurisé et respectueux.

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