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COVID-19 : une nouvelle cargaison de vaccins attendue d’ici le 15 février

COVID-19

La campagne de vaccination contre la COVID-19 a été officiellement lancée le mardi 26 janvier 2021 à l’hôpital Victoria. Le ministère de la Santé espère l’étendre rapidement à au moins 60 % de la population. Pour cela, il attend les prochaines cargaisons de vaccins, dont une partie devrait être acheminée à Maurice avant le 15 février.

Les premiers Frontliners ont reçu leur première dose de vaccin contre la COVID-19 le mardi 26 janvier 2021 à l’hôpital Victoria. Une centaine d’autres leur emboîteront le pas chaque jour. Pour l’heure, 50 000 Frontliners sont concernés grâce au don de 100 000 doses de vaccins que Maurice a reçu de l’Inde.

Le pays attend l’arrivée d’autres vaccins d’ici le 15 février. Le ministère de la Santé espère ainsi toucher au moins 60 % de la population afin d’atteindre l’objectif tant convoité : l’immunité collective. « Nous aurons plus de précisions quant à la date de l’arrivée d’une autre cargaison de vaccins d’ici la semaine prochaine », a soutenu le ministre Kailesh Jagutpal.

Selon lui, l’exercice de mardi a été rendu possible grâce au soutien du gouvernement indien qui a fait don de 100 000 doses de vaccins Covidshield d’AstraZeneca-Oxford fabriqués par le Serum Institute of India (SII). En sus de ce don, Maurice avait aussi passé une commande de vaccins avec le SII. « Nous avons déjà déposé notre requête officielle. C’est maintenant à l’institut de nous dire quand nous recevrons le deuxième quota de vaccins d’AstraZeneca que nous leur avons commandé », a expliqué le ministre.

Avant de se faire vacciner, la personne a droit à une série d’explications.
Avant de se faire vacciner, la personne a droit à une série d’explications.

Le Dr Zouberr Joomaye, président du National Committee mis en place pour la campagne de vaccination, est d’avis qu’il est primordial de s’assurer que le début de la campagne se déroule bien et que les 50 000 Frontliners soient immunisés grâce aux vaccins qui sont arrivés de l’Inde. Il a expliqué que le comité se penchera aussi sur les autres cargaisons qui arriveront à l’avenir et sur la manière de les utiliser pour faire vacciner au moins 60 % de la population en vue d’atteindre l’immunité collective.

Le lancement de la campagne marque « le début du commencement pour aller à la fin du tunnel », selon le Dr Laurent Musango. Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a toutefois souligné qu’il faut associer la vaccination avec d’autres mesures comme les gestes barrières.

Il s’est également réjoui du plan de vaccination mis en place. « Ce qu’il faut faire, c’est une planification. Quand les choses sont bien planifiées, il n’y a aucune discussion. Il suffit de suivre le plan », a-t-il dit. Il a ajouté que l’OMS a tout le temps été du côté du ministère de la Santé pour bien planifier les choses.  

Kit d’urgence

L’OMS est très satisfait des dispositions prises pour la vaccination. Outre la planification, il y a les mesures pour s’assurer que tout se passe sans anicroche. Parmi : un kit d’urgence avec les médicaments nécessaires pour prendre en charge les personnes qui font éventuellement un choc anaphylactique en attendant l’arrivée du SAMU. « Le fait d’être dans un hôpital est l’une des recommandations de l’OMS. Si on n’est pas dans un hôpital, le kit peut être utilisé comme un kit de premier secours avant d’arriver à un endroit plus spécialisé pour prendre en charge les cas compliqués, tout en espérant qu’il n’y en aura pas », a affirmé le Dr Laurent Musango.

Pourquoi pas le PM ou le ministre de la Santé ?

Le Premier ministre (PM) et les autres membres du gouvernement ne figurent pas sur la liste prioritaire des personnes à être vaccinées. C’est ce qu’a répondu le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal à une question de Radio Plus. Il a ajouté que Maurice est COVID-Safe, contrairement à d’autres pays où les chefs d’État se sont fait vacciner en premier pour donner l’exemple.

« Notre heure n’est pas encore arrivée. C’est le COVID Committee qui nous fera savoir quand le faire. La priorité est de faire vacciner toutes les personnes qui sont exposées d’abord. Au moment opportun, nous nous ferons vacciner », a-t-il expliqué.

Réagissant à cette question, le Dr Laurent Musango a renchéri que si le PM et le ministre de la Santé s’étaient fait vacciner en premier, « l’opposition ou d’autres auraient dit qu’ils avaient pris le vaccin de nécessité ». Pour lui, il faut une planification pour qu’il n’y ait pas de discussions.

Le ministre de la Santé a ajouté que qu’il faut connaître ses priorités. Pour lui, parmi ceux qui doivent être vaccinés en premier figurent les membres du personnel du New ENT Hospital qui sont exposés, ainsi que ceux qui travaillent dans les centres de quarantaine, à l’aéroport et au port où il y a des passagers qui entrent au pays. « Quand viendra notre heure, nous ferons vacciner, le PM, mes collègues ministres et moi », a-t-il dit.

La campagne se poursuit

Après l’hôpital Victoria, la campagne de vaccination nationale contre la COVID-19 se poursuit à l’aéroport ce mercredi 27 janvier 2021. Elle concerne les employés qui accueillent les passagers.

Ce vendredi 29 janvier, ce sera au tour des employés du port de se faire administrer le vaccin. À partir de la semaine prochaine, la vaccination se fera dans tous les hôpitaux régionaux à l’intention des membres du personnel les plus à risque.

D’autres Frontliners sont concernés : les policiers, les employés de l’industrie du transport entre l’aéroport et les centres de quarantaine et les employés des hôtels qui ont été transformés en centre de quarantaine. Des campagnes d’explications pour aider la population à comprendre l’utilité de se faire vacciner sont prévues.

Nandini Singla : « Le programme de vaccination permettra d’ouvrir à nouveau les frontières »

Nandini Singla, haut-commissaire de l’Inde à Maurice, a honoré le lancement de la campagne de vaccination de sa présence. Elle a suivi, pas à pas, les étapes de la vaccination. Elle s’est réjouie du dispositif mis en place par le ministère de la Santé. Selon elle, ceux qui se sont fait vacciner étaient heureux de le faire. « C’est un privilège que l’Inde et le peuple indien puissent les aider. Ce sont des personnes qui risquent leur vie tous les jours pour sauver celle des autres de manière la plus désintéressée », a-t-elle dit. Elle faisait allusion aux 100 000 doses de vaccins offertes par le gouvernement indien qui est arrivé à Maurice le vendredi 22 janvier 2021. Pour elle, ce programme de vaccination permettra d’ouvrir à nouveau les frontières, de relancer l’industrie du tourisme ainsi que les secteurs critiques de Maurice de l’économie Mauricienne et assister à la relance de la croissance économique de Maurice.


Un lancement sans accroc

L’équipe qui a la lourde tâche d’administrer le vaccin.
L’équipe qui a la lourde tâche d’administrer le vaccin.

Le coup d’envoi de la campagne de vaccination anti-COVID-19 a été donné à l’hôpital Victoria le mardi 26 janvier 2021. L’exercice s’est déroulé sans anicroche. Une centaine de membres du personnel soignant ont été vaccinés.

Il est peu après 11 heures quand la campagne de vaccination démarre. La salle de conférence de l’hôpital Victoria où se déroule l’exercice est bondée. S’y sont installés tous ceux qui se feront vacciner ainsi que l’équipe qui a la lourde tâche d’administrer le vaccin.

Sont également présentes diverses personnalités, dont le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, le Dr Zouberr Joomaye, porte-parole du National Communication Committee sur la COVID-19, le Dr Laurent Musango, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Maurice, et la haut-commissaire indienne K. Nandini Singla.

Tout est réglé comme du papier à musique. Ceux qui se font vacciner en ce mardi ont été briefés sur le vaccin lui-même puis sur les éventuels effets secondaires. Il leur est ensuite demandé de signer un formulaire de consentement. Ils sont ensuite vaccinés. Ils y vont deux à la fois. Il y a un compartiment réservé aux hommes et un autre pour les femmes.

Les précautions sont de rigueur. Les officiers qui ont la lourde tâche d’assurer le bon déroulement de la campagne veillent à ce que le vaccin soit retiré du réfrigérateur seulement lorsqu’une personne complète toutes les formalités. Ils notent l’heure et s’assurent que la fiole n’est pas exposée au soleil. Les vaccinés reçoivent leur carte de vaccination. Ils recevront le rappel (la seconde dose du vaccin ; NdlR) dans 28 jours, soit le 22 février prochain.

Dr Sajad Hussain Geelani
Le Dr Sajad Hussain Geelani a été le premier à se faire vacciner.

Le Dr Sajad Hussain Geelani est le premier à se faire vacciner. Il est alors 11 h 24. Après lui, c’est au tour de Preetum Seeburuth et de Koolsoom Ramputh qui est la première femme à y passer à Maurice. Ensuite place à Mahendra Loll. Ces quatre Frontliners sont chaudement applaudis par le ministre de la Santé et d’autres personnes présentes dans la salle. Après la cérémonie protocolaire, d’autres Health Officers de l’hôpital ENT se font vacciner.

Les confidences de la haut-commissaire indienne

Alors que la haut-commissaire indienne K. Nandini Singla faisait le tour de la salle où se déroulait la vaccination, aux côtés du ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, elle a lancé à ce dernier que son époux s’était déjà fait vacciner à l’étranger. « My husband took vaccine in Israel », lui a-t-elle confié. L’époux de la haut-commissaire de l’Inde à Maurice est aussi un diplomate. Il est l’ambassadeur de la Grande péninsule en Israël.

Une panne d’électricité qui sème la panique

Alors que les quatre premières personnes qui devaient se faire vacciner remplissaient le formulaire de consentement, une panne d’électricité a semé la panique parmi les officiers du ministère de la Santé. Les vaccins doivent être stockés à une température variant entre 2 et 8 degrés. Des officiers se sont rué vers le réfrigérateur, tout en se disant que les vaccins « pourraient tenir quelques heures malgré la panne ». Ouf de soulagement quand l’électricité a été rétablie près d’une minute après.


Témoignages

Preetum Seeburuth
Preetum Seeburuth
Koolsoom Ramputh
Koolsoom Ramputh

Koolsoom Ramputh, 27 ans (superviseuse au Central Sterile Supply Department)

« Je suis la première femme à avoir été vaccinée contre la COVID-19 à Maurice. Il y a des risques là où je travaille. Maintenant que j’ai été vaccinée, je me sens plus confiante. Je me sens bien. Je n’ai eu aucun effet secondaire. J’avais informé ma famille de ma décision de me faire vacciner, mais elle m’avait conseillé de bien y réfléchir. Mais je pense que c’est une décision personnelle. J’invite mes collègues à en faire de même pour mieux se protéger. Il faut également continuer à suivre le protocole sanitaire, malgré le vaccin. »

Mahendra Loll (Nursing Administrator)

« Je suis dans la profession depuis 45 ans. Vu qu’on a choisi de faire vacciner les Health Officers de l’hôpital ENT, je me suis porté volontaire. Je veux donner l’exemple. Je suis le chef des infirmiers. J’ai le devoir de motiver mes troupes. J’en ai parlé à mon épouse qui est aussi infirmière. Elle m’a accordé tout son soutien. J’espère qu’elle aura la chance de se faire vacciner aussi. Je pense que ce vaccin est comme un autre. Il ne faut pas avoir peur. »

Sajad Hussain Geelani, 36 ans (médecin généraliste)

« Même si je paraissais crispé, j’étais serein avant la vaccination. Dieu merci, jusqu’ici je ne ressens aucun effet secondaire. Je m’étais préparé pour la vaccination et donc je ne ressentais aucun stress. C’est une bénédiction d’avoir été le premier à être vacciné. Normalement, les médecins prescrivent des médicaments. Face à ce nouveau vaccin, la crainte est palpable. J’ai voulu venir me faire vacciner en tant que médecin pour donner l’exemple. Je suis marié et père de trois enfants. J’en ai discuté avec mon épouse qui est pharmacienne et elle m’a encouragé à le faire. »

Preetum Seeburuth, 52 ans (General Worker)

« Je me sens très bien maintenant que j’ai été vacciné. Au départ, mes collègues ne voulaient pas le faire. Je me suis porté volontaire. De par mon métier, je suis amené à travailler dans le Dumping Ground où il y a des sacs avec des déchets liés à la COVID-19. Mon travail étant risqué, j’ai décidé de me faire vacciner. Je me sens plus en sécurité. »

Prema Devi Jeeha, 62 ans (assistante au Central Sterile Supply Department)

« Je n’ai pas eu peur. Quand on m’a demandé si je voulais me faire vacciner, je n’ai pas hésité une seule seconde. Le Premier ministre indien nous a fait cadeau de ces vaccins. Puis je souhaite qu’on mette un terme à la propagation du virus. En revanche, je n’ai parlé à personne de ma décision de me faire vacciner. Même pas à mes deux filles. Je ne voulais pas qu’on tente de me faire changer d’avis. Certes, les gestes barrières aident, mais ce vaccin est une protection additionnelle, surtout que le risque est réel à cause de mon métier. »

Prema Devi Jeeha
Prema Devi Jeeha

Ram Nowzadick, président de la Nursing Association

« Ce vaccin est comme un signe de réconfort. En se faisant vacciner, on a une protection pour faire son travail à tête reposée. Le vaccin est sûr. On doit le faire pour pouvoir aller de l’avant et avoir un retour à la normale. C’est cela qui nous aidera à développer l’immunité collective. Je lance un message aux Health Officers pour qu’ils se fassent vacciner. Je l’ai fait pour montrer qu’il n’y a aucun problème. »

 

 

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