La population doit se préparer à faire face à une éventuelle hausse de cas de la COVID-19 avec le sous-variant BF.7 qui sévit particulièrement en Chine, prévient le Dr Soobaraj Sok Appadu. Des précautions doivent être prises dès à présent, ajoute, pour sa part, le Dr Shameem Jaumdally.
«Quand les États-Unis éternuent, le reste du monde s’enrhume », dit le dicton dans le sillage de la mondialisation. Dans l’ère COVID-19, un nouveau dicton pourrait naître. Avec l’évolution de la situation du coronavirus en Chine - où des milliers de nouveaux cas positifs sont recensés par jour -, c’est le reste du monde qui semble retenir son souffle. C’est déjà le cas en Europe et en Inde où des cas ont été détectés. Maurice devrait leur emboîter le pas. « Selon la tendance, les nouveaux variants arrivent dans le pays après un délai de 40 à 60 jours. Si, pour l’instant, le sous-variant BF.7, qui sévit en Chine en particulier, et est présent dans certains autres pays, on doit s’attendre à ce qu’il soit aussi dépisté à Maurice » explique le Dr Soobaraj Sok Appadu, directeur du New ENT Hospital.
Le monde est un grand village global, dit-il. Ajouté à cela, avec la connectivité aérienne, grand nombre de voyageurs vont d’un pays à un autre. « Nous avons désormais des mouvements migratoires avec de nombreuses personnes qui bougent constamment », soutient le Dr Soobaraj Sok Appadu. De ce fait, « ce qui se passe dans un pays peut arriver dans un autre, aussi éloigné puisse-t-il l’être ». Et dans le cas de la pandémie de COVID-19, « ce n’est pas notre insularité qui va nous protéger », fait-il ressortir.
Le Dr Sok Appadu rappelle qu’après la découverte des premiers cas de la COVID-19 vers la fin de 2019, le virus s’est répandu dans le monde et les premiers cas ont été détectés à Maurice en mars 2020, « en dépit de toutes les précautions prises ».
La population a été entraînée à respecter les mesures barrières durant ces dernières années. Elle doit se préparer à une éventuelle résurgence de la COVID-19 avec la menace que représente le sous-variant BF.7 de l’Omicron, considéré comme plus contaminant que ses prédécesseurs. « Il n’y a pas lieu d’attendre que les autorités viennent de l’avant avec des restrictions sanitaires, il appartient à chacun de prendre ses responsabilités et de se protéger en fonction de sa situation », souligne le directeur du New ENT Hospital.
Précautions
Il fait ressortir que même si ce sous-variant semble moins virulent, il est responsable de nombreux cas de pneumonie liée à la COVID-19 qui peut entraîner le décès de personnes les plus vulnérables : personnes âgées et celles présentant ont des comorbidités. Le Dr Soobaraj Sok Appadu lance ainsi un appel à davantage de précaution dans les lieux où il y a une faible aération et où il y a de fortes affluences. Le Dr Shameem Jaumdally, virologue mauricien qui exerce en Afrique du Sud, abonde dans le même sens. La population se tenir prête pour qu’en cas de hausse du nombre de nouveaux cas, elle prenne plus de précaution en portant le masque sanitaire régulièrement. Elle doit aussi éviter les grands rassemblements quand une hausse du nombre de cas est notée. « Ceux qui n’ont jamais été vaccinés ont encore la possibilité de le faire pour mieux se protéger s’ils n’ont jamais été infectés. Ceux qui sont vaccinés et qui ont des comorbidités ont aussi intérêt à faire la ‘booster dose’ afin de se prémunir contre les maladies sévères », dit-il.
Crainte d’un nouveau variant
La circulation de sous-variants dans de grandes populations, comme la Chine et l’Inde, peut faire naître de nouveaux variants, dit le Dr Sok Appadu, en se référant aux avertissements de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Quand le virus touche une grande population, il peut avoir des défauts dans ses réplications compte tenu de la vitesse de sa propagation. De ce fait, le risque de l’émergence d’un variant ou sous-variant aussi redoutable que le Delta est possible, selon lui.
Le sous-variant BF.7
C’est le sous-variant BF.7 de l’Omicron qui est pointé du doigt et qui serait responsable de la flambée des cas de la COVID-19 en Chine. Sous-ligné du BA.5, le BF.7 est considéré comme étant plus contagieux que les autres sous-variants. Selon les estimations, une personne infectée peut en contaminer 10 à 18 contre environ cinq pour les autres sous-variants de l’Omicron, selon un article du tabloïd chinois Global Times.
Les symptômes du BF.7 sont similaires à ceux des autres sous-variants : toux, fièvre, écoulement du nez, irritation de la gorge, vomissement, fatigue et diarrhée, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Si ce sous-variant ne semble pas être plus virulent, c’est sa forte contagiosité qui inquiète car c’est cela qui a engendré une explosion de cas en Chine et fait que les hôpitaux sont sous pression. Il a aussi une période d’incubation plus courte. Les personnes les plus vulnérables, qui ne sont pas vaccinées ou qui ont des comorbidités, sont susceptibles d’avoir des complications, fait ressortir le Dr Sok Appadu.
Risque de nouvelles infections
Avec la circulation des nouveaux variants et sous-variants, le risque d’une nouvelle infection peut varier entre 8 à 20 % dépendant des pays, des activités et de la période de l’année. Ceux qui sont les plus vulnérables sont généralement ceux qui sont dans la population active, c’est-à-dire âgés entre 20 à 40 ans et qui sont très mobiles. Ceux qui ont des enfants à l’école sont aussi parmi les plus à risque. C’est ce qu’explique le Dr Shameem Jaumdally. Les personnes âgées sont moins à risque du fait qu’elles sont plus souvent à la maison. Cependant, elles peuvent être infectées par les autres membres de la famille, dit-il
Avec l’émergence des sous-variants, le risque d’être de nouveau infecté augmente également. Cela, d’autant plus qu’ils montrent une plus grande capacité de transmission que celle que nous avons connue avec les anciens variants. Les conséquences peuvent être plus graves également, surtout pour les personnes les plus vulnérables. « Le coronavirus est une inflammation qui est assez aiguë et sévère en comparaison avec les autres virus respiratoires qui affectent le corps humain. Cela peut causer de nombreux dommages et affecter ceux qui ont un cancer, une maladie infectieuse (Sida), la tuberculose ou des maladies cardiaques ou du vaisseau sanguin et même des complications au niveau des reins et du foie, explique le virologue. Les infections répétées augmentent les séquelles que la maladie peut laisser chez les plus vulnérables et engendrer d’autres complications de santé », dit le Dr Jaumdally.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !