Manque de cohésion, monopolisation du bureau du Premier ministre, un discours des autorités qui manque de fermeté. Autant d’observations faites par l’ancien ministre et observateur politique Jean Claude de l’Estrac, lors de cet entretien.
Publicité
Le Premier ministre a, jeudi, annoncé de nouvelles mesures sanitaires qui sont jugées insuffisantes. De quelle marge de manœuvre disposait-il ?
La marge de manœuvre du Premier ministre est bien étroite. Il était impératif que le gouvernement réagisse sur le plan sanitaire à la nouvelle vague de contamination, mais sans ralentir la reprise économique qui s’est amorcée depuis l’ouverture des frontières.
Je trouve l’ensemble des mesures annoncées plutôt intelligentes, même si l’on est en droit de se poser la question de savoir si elles seront suffisantes. Je n’aurais pas hésité à estimer qu’elles le sont largement, si l’on était certain qu’elles provoqueraient un net regain de discipline chez les citoyens, qui se sont laissés aller trop vite.
Le chef du gouvernement a attribué la gravité de la situation au comportement des Mauriciens lors des congés publics, mais celle-ci était prévisible pour des spécialistes de la santé. Qu’en pensez-vous ?
Exactement ! Cette résurgence de la contamination avait été prévue par les infectiologues, qui avaient même annoncé la période de mi-novembre. Il est inacceptable que le Premier ministre fasse porter toute la responsabilité à la population, en particulier à une section de celle-ci, si l’on en juge par les images diffusées par la télévision nationale, en appui à ses propos. C’est scandaleux et grave pour la cohésion sociale, à un moment où nous en avons tant besoin. J’ai, moi, en tête, des images d’autres catégories de foules tout aussi indisciplinées.
Au fait, le Premier ministre aurait été dans son droit de dire que la vague annoncée s’est amplifiée en raison de l’insouciance d’un certain nombre de Mauriciens. Et on la trouve dans toutes les catégories.
Retrouvez l’intégralité de cette interview dans l’édition de Le Dimanche-Hebdo de ce 14 novembre.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !