Corruption - Le président Gokhool : «Où sont les gros requins ?»

À l’occasion de la Journée internationale contre la corruption, célébrée ce 9 décembre, le président de la République, Dharambeer Gokhool, a lancé un appel fort en faveur d’une lutte plus efficace contre les crimes financiers. Cette déclaration a été faite lors d’une conversation publique organisée par la Financial Crimes Commission (FCC) à Réduit. « Les petits poissons passent dans les mailles du filet… mais où sont les gros requins ? » s’est-il interrogé. Le président de la République a exprimé sa compréhension de la frustration de la population : « Pourquoi ne sont-ils pas traduits en justice ? » 

Dharambeer Gokhool a salué le rôle crucial des institutions, notamment l’Audit Office, la FIU, la FCC, la BOM, le DPP, la FSC, la MRA, entre autres, tout en reconnaissant que la lutte contre la corruption reste incomplète. Il a souligné la nécessité d’investir dans des technologies, des compétences et des mécanismes d’enquête plus performants pour suivre l’évolution rapide des crimes financiers.

Le président a également rappelé l’importance de la future National Crime Office, annoncée par le gouvernement, ainsi que de la législation à venir sur le financement des partis politiques. L’introduction d’un Ethics and Integrity Commissioner devrait, selon lui, renforcer les principes de transparence tant dans le secteur public que privé.

De son côté, la professeure Thulisile Madonsela, directrice du Centre for Social Justice à la Faculty of Law de l’Université de Stellenbosch, a souligné le caractère profondément injuste de la corruption. « La corruption est une injustice, car elle empêche la justice pour tous. La personne corrompue obtient ce qu’elle ne mérite pas, tandis que l’honnête perd ce qu’elle a mérité », a-t-elle expliqué. Elle a ajouté : « Qu’il s’agisse de licences ou de contrats d’État, la corruption, en tant que crime financier, détruit les ressources nécessaires pour bâtir une société qui soutienne la dignité et crée des opportunités pour tous. »