Le ministre de la Santé avait annoncé l’introduction du contrôle de présence biométrique dans les hôpitaux. Une initiative qui fait tiquer les syndicats. Si certains dénoncent la prise des empreintes digitales, d’autres contestent une mesure prise sans concertation.
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L’intention d’Anil Gayan d’introduire un système de contrôle de présence biométrique dès l’an prochain soulève une vague de protestations dans le secteur de la santé. Au mieux, les syndicats veulent d’abord être consultés. Au pire, ils s’opposent à tout système de pointage numérique.
Mardi, dans l’émission Xplik ou K Santé sur Radio Plus, le ministre affirmait qu’une telle mesure ne saurait tarder, « pour faciliter le contrôle des présences » et mettre au rebut le traditionnel registre de présence. « Je demanderai aux Regional Health Directors (RHD) d’appliquer la mesure au plus tôt », avait-il dit.
Les syndicats, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. « On ne peut imposer une telle mesure sans consulter les syndicats sur les modalités de ce contrôle biométrique (fingerprint digital control ; NdlR). »
Davantage de discipline
Bholanath Jeewuth, de la Nurses Union, estime qu’un tel système n’est pas mauvais en soi et « apporterait plus de discipline ». Mais il soutient que cette introduction ne peut se faire sans discussion avec les syndicats. « Il faut un accord au préalable pour éviter toute contestation et ce contrôle doit s’appliquer à tous les services de santé et ne pas se limiter aux seuls hôpitaux… »
Krisnadev Boodia, président de la Ministry of Health Transport Workers Union, et deux autres syndicalistes (témoignant sous le couvert de l’anonymat) sont sceptiques : « Un système de pointage électronique n’est pas adapté au shift system. Si un ambulancier est sur le point de quitter son poste à 16 heures et qu’il doit répondre à une situation d’urgence, recevra-t-il une compensation ? »
Des syndicalistes refusent de donner leurs empreintes digitales. Interrogés, les présidents de la Nursing Association et de la Medical and Health Officers Association disent vouloir consulter leurs membres avant de commenter.
La fin de 2016, voire le début de 2017 s’annoncera-t-il houleux dans le secteur ? Selon Me Jean-Claude Bibi, avocat, « un employeur ne peut obliger son employé à donner ses empreintes digitales pour le contrôle des présences… » Il cite le cas de feue Amanda Jones, employée à la Clavis International Primary School, qui a gagné son affaire devant la Data Protection Commission (DPC). Elle avait refusé de donner ses empreintes digitales.
Le ruling de la DPC s’était basé sur un cas en Grande-Bretagne et sur la violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme. « The Marper case confirms the protection of personal data as part of the fundamental human right to privacy and the term ‘privacy‘ is also present in article 22 of our Civil Code and the DPA is the law protecting this fundamental human right. »
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