Débat

Contestation à propos de la centrale de St-Louis : bras de fer entre le CEB et des habitants de Plaine-Lauzun

Les membres du mouvement civique de Plaine-Lauzun sont dans l’attente d’une décision intérimaire du tribunal de l’Environnement concernant l’arrêt des opérations de la centrale thermique de St-Louis.

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Selon le porte-parole des habitants, Abdool Farade Nunnoo, une décision est attendue dans les jours à venir. Par ailleurs, les nouvelles turbines sont en train d’être installées à la centrale depuis jeudi.

La colère gronde au sein du mouvement civique de Plaine-Lauzun. Abdool Farade Nunnoo, le porte-parole des contestataires, avance que le Central Electricity Board (CEB) « agit dans l’illégalité » en agrandissant la centrale thermique de St-Louis tout en y ajoutant davantage de turbines de forte capacité en vue d’augmenter la production énergétique.

Le dernier effort de contestation en date, explique notre interlocuteur, remonte à juille 2016. Les membres du mouvement civique ont saisi le tribunal de l'Environnement car ils jugent que leurs vies seraient « menacées » après la mise en opération des nouvelles turbines en août 2017. Le porte-parole du mouvement civique de Plaine-Lauzun a été entendu par le tribunal de l’Environnement dans le courant de la semaine et son homme de loi, Me Rodney Rama, a réclamé une mesure intérimaire concernant l'arrêt de construction de la centrale. Cela, en attendant le jugement de l’appel logé, en juin 2016, par Abdool Farade Nunnoo, concernant l'arrêt du projet.

« Nous campons sur notre position. Une telle centrale ne doit pas voir le jour dans la région de Plaine-Lauzun car il y a des écoles et un bon nombre d’habitations. Nous proposons au gouvernement de se tourner vers l’énergie renouvelable, c’est-à-dire l’installation de panneaux photovoltaïques au lieu d’avoir recours à l’huile lourde pour la production énergétique », fulmine Abdool Farade Nunnoo.

Construction « selon les règles »

Shamshir Mukoon, Production Manager au CEB, avance pour sa part que toutes les procédures entourant la centrale ont été suivies. « Nous détenons tous les permis nécessaires et nous nous sommes assurés que les normes soient respectées. Et tout est en bonne et due forme », dit-il au Défi Quotidien.

Ce dernier souligne également que le CEB détient la licence EIA (Environment Impact Assessment) depuis 2013 et que le Building and Land Use Permit a été délivré par la mairie de Port-Louis en 2016. « Les contestations ne datent pas d’hier. Les habitants sont mécontents par rapport aux vieux moteurs, datant de 1975, qui tournent toujours. Ce sont ces vieux moteurs qui ne répondent pas aux normes environnementales. Les nouveaux moteurs à forte capacité qui seront bientôt installés viendront résoudre le problème », poursuit Shamshir Mukoon.  Pour répondre aux habitants concernant une éventuelle « délocalisation » de l’usine, notre interlocuteur a  ceci à dire: « La centrale, qui existe depuis 1960, est présente dans la région bien avant les habitants… »

L’installation des turbines

Des turbines à diesel, acquises par le CEB, est en cours d’installation depuis jeudi. Le transfert du premier moteur a eu lieu dans la soirée de mercredi sous forte escorte policière. Des techniciens du CEB et de la firme privée Velogic étaient sur place pour veiller au bon déroulement de l’opération qui a duré près de quatre heures.  Les trois autres turbines seront transférées du Quai D à la centrale de St-Louis dans les jours à venir.

Selon Shamshir Mukoon, la capacité totale de la centrale sera de 67 MW, le socle en béton sur lequel seront placés les moteurs est déjà prêt. Le poids du support en béton, précise notre interlocuteur, est de 600 tonnes. Soit le double de chaque moteur. Une fois la réception des turbines à la centrale l’assemblage débute immédiatement.

 

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