En trois sessions présidées par le premier ministre, le Comite de Haut Niveau fait ses preuves. L’ESPWAR une application mobile sophistiquée a été rnedue public ce mercredi 25 novembew 2020. Jason Meyer a fait plusieurs consultations au niveau national afin d’identifier les lacunes et les défis ainsi que proposer des recommandations pour mieux lutter contre la violence basée sur le genre.
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Pouvez-vous, tout d’abord, expliquer ce qu’est la violence basée sur le genre. Quelle est la différence entre la violence domestique la violence basée sur le genre ?
La Violence basée sur le genre est un terme vaste qui englobe un certain nombre d’actes préjudiciables et de comportements négatifs. La plupart des discussions sur la violence basée sur le genre portent plus spécifiquement sur la violence domestique ou la violence du partenaire intime. En effet, la violence domestique est la forme la plus connue de tous.
Comment est ce que Maurice réagit-elle actuellement face à la violence basée sur le genre? Quelles sont les différentes initiatives en cours?
À l’heure actuelle, l’accent est mis sur la violence domestique et la violence entre partenaires intimes. Le Comité de Haut Niveau a cherché à élargir la portée pour inclure la violence sexiste.
Plusieurs initiatives ont déjà été entreprises, notamment la promulgation de la loi sur la Protection contre la Violence Domestique Act (1997) et ses amendements successifs, le Plan d’Action National pour mettre fin à la violence conjugale et des programmes de renforcement de la famille. Les autres partenaires de collaboration comprennent l’Unité de la Police Family Protection Unit (PFPU) et les services de santé. Les ONG et les abris d’urgence (Shelters) ont contribué d’une manière inestimable pour compléter les actions du gouvernement.
Existe-t-il de nouvelles initiatives visant à lutter contre la violence sexiste sur la base des leçons tirées de la période de lockdown durant la COVID 19?
Alors que Maurice a encore de la place pour améliorer son classement général en termes de Global Gender Gap Index, certaines initiatives fondamentales ont été menées par le comité de haut niveau, sous la présidence de l’Honorable Premier ministre.
Suite à la signature d’un protocole d’accord par les principales parties prenantes, il est prévu que l’utilisation de l’application l’ESPWAR rationalisera les services de soutien immédiat aux survivants. L’application dispose d’un «PANIC BUTTON» qui, une fois déclenché, générera une réponse immédiate de la police, qui pourra alors identifier et assister la victime, la ou elle se trouve, via le GPS du téléphone. Cette initiative est née des besoins ressentis immédiats exposés pendant la période de verrouillage à Maurice, période pendant laquelle il y a eu une augmentation notable du nombre de cas de violence domestique signalés
La stratégie nationale et le plan d’action pour l’élimination de la violence à base de genre a été lancée. Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie pour Maurice?
Il y a eu plusieurs initiatives comme énumérées ci-dessus, mais ces initiatives n’ont pas réussi à mobiliser de manière adéquate toutes les parties prenantes pour lutter contre la violence à base de genre et la violence domestique dans une perspective commune. Il semble également y avoir une approche fragmentée de la prestation de services, basée sur l’analyse de la situation que j’ai effectuée au début de ma mission pour le Comité de Haut Niveau. Il y avait également des lacunes dans la collecte de données qui ont entravé la manière dont la violence a base de genre a été traitée par différentes institutions.
La stratégie nationale et son plan d’action visent à combler ces lacunes.
Pouvez-vous expliquer la stratégie Nationale?
La stratégie nationale part du principe qu’une approche humaine, fondée sur les droits essentiels pour garantir la sécurité des citoyens et le développement durable. Il considère également les femmes et les filles, qui sont plus souvent les victimes et les survivantes de la violence a base genre, comme ayant des antécédents et des besoins divers.
Il se concentre sur le bien-être physique, psychologique, social et économique des victimes, tout en tenant également l’auteur responsable de ses actes.
Sur la base de votre expérience internationale, quels sont les éléments clés d’une approche réussie de lutte contre la violence à base de genre?
Dès le départ, toute approche doit être axée sur les survivants. La principale préoccupation doit être la sécurité des survivants et de leur environnement. Répondre aux besoins et aux intérêts immédiats et à long terme des survivants (victimes directes et indirectes) nécessite sans aucun doute la collaboration, la coordination, la collecte et l’analyse de données et le partage d’informations pertinentes entre une multiplicité de parties prenantes, à la fois dans le secteur public et privé et les organisations de la société civile telles que ONG et refuges.
Une approche réussie consiste également à garantir que le système juridique et son accès offrent des niveaux de protection adéquats aux victimes et aux survivants, tout en tenant les auteurs responsables de leurs actes.
Pouvez-vous énumérer certaines des mesures phares du plan d’action ?
Il existe quatre sous-stratégies relevant de la stratégie nationale qui composent le plan d’action. Par exemple, le plan d’action contient 22 activités répertoriées. Dans l’ensemble, il existe 60 mesures clés à mettre en œuvre réparties sur une période de quatre ans. Mais il est également important de noter qu’il existe un monitoring and evaluation attaché au plan d’action afin que chaque activité soit évaluée pour son efficacité au cours de sa mise en œuvre.
Il faut beaucoup plus de campagnes de sensibilisation à différents niveaux. Le plan d’action est novateur en ce sens qu’il met l’accent sur la recherche des impacts de ces campagnes. Il existe un certain nombre d’activités qui mettent également l’accent sur les jeunes et les hommes en tant qu’agents du changement.
L’accent est davantage mis sur la coordination des réponses 24 heures sur 24 entre les différentes parties prenantes telles que les ministères, la police, les refuges, la magistrature, les hôpitaux grâce à l’adoption de protocoles nationaux pour s’assurer que les victimes directes et indirectes sont prises en charge par ces institutions et sont accélérées dans tout le système.
Quelle est selon vous la plus grande force de Maurice et de ses institutions dans la réalisation de ce plan d’action?
Tout au long de la formulation du plan d’action, le processus a été pris en charge par différentes parties prenantes, des ministères et départements aux organisations de la société civile, en passant par les refuges et le conseil de la religion. Il y a maintenant une compréhension et un engagement partagés par tous ceux qui sont impliqués sur l’objectif final: l’élimination de la violence basée sur le genre.
Je n’ai aucun doute sur le succès de la réalisation du plan d’action.
Je dois souligner le travail important entrepris par le groupe parlementaire sur l’égalité des sexes avec le soutien de l’expert en genre du PNUD, le Dr Anjalee Dabee.
La collaboration de Jason Meyer à Maurice
Consultant international auprès du Comité de haut niveau sur la violence basée sur le genre (GBV) presidé par Hon. Pravind Kumar Jugnauth, Premier Ministre, Jason Meyer, a déjà été sollicité pour assistance technique a la requête du Parliamentary Gender Caucus et la UNDP. Il a également formulé le programme de réhabilitation des auteurs de violence domestique pour la République de Maurice et a donné des conseils sur la voie d’orientation des auteurs dans le cadre de la législation existante.
Application LESPWAR pour sauver des vies
Il y a quelques applications de ce type dans le monde mais cette application LESPWAR est unique. Elle permet à toute personne victime de violence basée sur le genre et qui se sent en danger d’actionner un ‘panic button’.Des lors la police sera déjà alertée et pourra intervenir dans les minutes qui suivent.
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