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Combat contre la drogue en milieu scolaire: les enseignants veulent être formés

La prise de drogues par des collégiens en interpelle plus d’un. Après la déposition de l’Acting Senior Chief Executive du ministère de l’éducation, Ram Prakash Ramlugun, devant la commission d’enquête sur la drogue, lundi dernier, enseignants et recteurs déplorent un manque de formation et d’information.

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L’Acting Senior Chief Executive du ministère de l’éducation, Ram Prakash Ramlugun, a indiqué devant la commission d’enquête sur la drogue que 46 cas de saisies de drogue ont été recensés dans 25 collèges depuis 2014. De plus, de janvier à juin 2016, il y a eu 17 cas. Il nous revient, par ailleurs, que la plupart des élèves concernés fréquentent des collèges d’état. Un cas de saisie d’héroïne avait même été découvert dans un établissement du Mauritius Institute of Training and Development. « Le ministère est mal informé sur la consommation de drogues par les étudiants. En tant qu’enseignants, nous n’avons pas la formation requise pour savoir si un élève est sous l’influence d’une substance nocive lorsqu’il est en classe… » confie Ally Yearoo, président de l’Education Officers’ Union. Il ajoute que la plupart de ceux qui consomment de la drogue ne le font pas en classe. « En dialoguant avec les élèves, nous arrivons à savoir que ceux qui se droguent le font dans des endroits isolés des collèges. Ceux qui entrent en classe sous l’emprise d’une substance ont les yeux rouges ou ils s’endorment en classe. Lorsque nous demandons aux autres ce qui se passe, souvent ils se contentent de répondre que l’élève en question est malade, sans en dire plus… »

« Un cas de plus est un cas de trop… »

Vikash Ramdonee, président de la Government Secondary School Teachers’ Union, estime qu’il ne faut plus se voiler la face. « L’heure est grave et aucun élève n’est à l’abri. Un cas de plus est un cas de trop… », dit-il. Avis partagé par Soondress Sawmynaden, président de l’Association des recteurs et des assistants recteurs des collèges publics. Estimant que la situation est alarmante, il est aussi d’avis que le nombre de cas rapportés n’est que le sommet de l’iceberg. Il soutient que les recteurs doivent être suffisamment équipés pour reconnaître les symptômes liés à la prise de drogues. Selon Soondress Sawmynaden, la formation doit s’étendre à tout le personnel des établissements scolaires pour un meilleur contrôle. Les enseignants souhaitent pourtant aider les autorités à contrer ce fléau. Comme ils passent la plupart de leur temps avec les élèves, ils demandent à être formés pour être en mesure d’épauler efficacement les élèves à problèmes. Ils sont d’avis que la prévention doit se faire avec la collaboration des professionnels du secteur. Vikash Ramdonee  est catégorique : « Si l’on veut trouver des solutions, chacun doit y mettre du sien. » Il pense également que la formation est primordiale. « La sensibilisation et la formation des élèves et des enseignants doivent se faire par des policiers, des techniciens du ministère de la Santé. » De son côté, Ally Yearoo est convaincu que certains règlements doivent être revus. Pour l’instant, précise-t-il, personne n’a le droit de fouiller le cartable d’un élève. Il trouve que le ministère devrait confier cette tâche à un personnel spécifique. Il existe certes un protocole établi par le ministère de l’Éducation. Lorsqu’il découvre un cas suspect, le recteur doit en aviser le parent de l’élève concerné, le directeur de la zone éducative et la police. Il est aussi de son devoir, durant l’assemblée du matin, de sensibiliser les élèves aux dangers liés à la consommation de drogues. Au ministère de l’Éducation, l’infiltration des drogues en milieu scolaire n’est pas prise à la légère. Selon les moyens disponibles, les élèves concernés ont droit à un suivi psychologique. Cependant, un des cadres soutient que le nombre de psychologues dont dispose le ministère est insuffisant. On en compte une vingtaine pour  les 300 établissements primaires et secondaires publics et privés. Il ajoute qu’il faut, dans certains cas, un psychologue clinicien et non seulement un psychologue éducatif.

 

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