
La décision des autorités mauriciennes d’imposer un test PCR de chikungunya aux voyageurs venant de La Réunion suscite une vague de réactions. Entre colère, incompréhension et soutien, les internautes réunionnais se sont exprimés avec passion sur la page Facebook Linfo.re d’Antenne Réunion.
La récente décision du gouvernement mauricien de soumettre tous les voyageurs en provenance de La Réunion à un test PCR de chikungunya datant de moins de 48 heures fait des vagues de l’autre côté de l’océan. Alors que cette mesure prend effet ce mercredi 9 avril, les réactions n’ont pas tardé sur les réseaux sociaux suite au sondage d’opinions sur le site Linfo.re d’Antenne Réunion. Certaines sont vives et laissent transparaître la guéguerre qui existent entre les îles sœurs. Parmi les commentaires, nombreux sont ceux qui dénoncent une mesure jugée « injuste », « précipitée » et « mal ciblée », tandis que d’autres défendent une action préventive face à un risque sanitaire.
Pour certains, c’est l’incompréhension et la colère qui dominent. « Encore un stress pour les vacanciers », s’exclame Samanta, rappelant que de nombreux Réunionnais ont réservé les billets pour leurs vacances depuis longtemps. Une autre internaute, Emma, renchérit : « On a organisé nos vacances chez eux depuis des mois. Ce qui devait être réjouissant devient source de stress ! » Le sentiment d’avoir été pris de court est largement partagé, notamment en raison des délais pour obtenir les résultats des tests, comme le souligne Marina : « Il faut quatre jours pour avoir les résultats, j’espère qu’ils vont rembourser ! »

D’autres y voient une forme de stigmatisation. Jean Michel dénonce une mesure qui « concerne uniquement les Réunionnais, pas les Mauriciens ni le personnel de bord », pointant du doigt un traitement discriminatoire. Même ironie du côté de Guillaume : « Depuis quand le moustique choisit qui il pique ? », s’interroge-t-il, fustigeant une gestion qu’il juge « incohérente et coûteuse ».
Cependant, quelques voix se lèvent pour tempérer les critiques. Maureen défend la décision des autorités sanitaires de Maurice. « Le gouvernement mauricien est intelligent et prend des actions pour protéger sa population. » Dolly ajoute que la logique est simple : « Une personne infectée peut indirectement propager la maladie si un moustique la pique. Il est bien normal que Maurice prenne ce genre de décision. »
Cependant entre frustration et préoccupations légitimes, certains appellent à plus de cohérence bilatérale. Maohi propose que les mêmes règles soient appliquées aux Mauriciens qui veulent se rendre à l’île de La Réunion. Quant à Corine, elle plaide pour des solutions pratiques afin que ceux qui doivent voyager puissent obtenir leur test PCR plus rapidement : « Il faut que l’État mette en place un dispositif pour les voyageurs avec billet d’avion » dit-elle.
En toile de fond, ce débat révèle aussi un malaise plus profond qui semble exister dans la relation entre les deux îles sœurs, entre hospitalité, méfiance et souvenirs d’une gestion pandémique encore fraîche. « Ça me rappelle le Covid, ils faisaient croire qu’il n’y avait rien chez eux », note Marie avec amertume.
La décision d’imposer le test PCR aux passagers en provenance de La Réunion a été prise lors du conseil des ministres du vendredi 4 avril dernier. La mesure, qui sera promulguée sous la Chikungunya (Health Assessment of Incoming Passengers from Reunion Island) Regulations 2025, prend effet ce mercredi 9 avril et ce jusqu’au 8 mai. Elle devrait être abrogée ou prolongée en fonction de la situation du chikungunya à l’île de La Réunion.
Le Dr Fazil Khodabocus directeur par intérim des services de santé justifie cette mesure en expliquant que l’épidémie du chikungunya est assez généralisée à La Réunion et que ces régulations visent à éviter pareille situation à Maurice. « Nous devons contenir les cas locaux de la maladie que nous avons actuellement, car si on doit aussi gérer les cas importés, la situation risque de devenir plus difficile à contrôler et nous risquons de faire face à une explosion de cas », avertit le Dr Khodabocus.
Il est aussi à noter qu’une campagne de vaccination contre le chikungunya a débuté à l’île sœur le lundi 7 avril.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !