Live News

Boni de fin d’année : ce que pensent les employeurs de divers secteurs

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a été clair : le boni de fin d’année est « le droit de chaque travailleur ». Mais dans ce contexte économique difficile, le paiement du 13e mois est-il réalisable ? Quelle est la position des entreprises de différents secteurs sur ce sujet ?  Le point.

Publicité

ajay beedasseeTextile

Ajay Beedasee, directeur de GNP Wear Ltd : « Le paiement du boni creusera davantage nos dettes » 

Avec un total de quelque 70 employés, le directeur de GNP Wear Ltd soutient que payer le 13e mois augmentera davantage les dettes de la compagnie. « Cependant, on n’a pas le choix. On doit respecter ce que dit la loi », dit-il.  Ce dernier estime que ce paiement aurait été plus ‘réalisable’ si le gouvernement avait étendu son soutien financier jusqu’au décembre. « Le tourisme bénéficie jusqu’à présent du Wage Assistance Scheme à 100 % alors que le textile a bénéficié pour seulement deux mois. Même si on est opérationnel, on peine toujours à couvrir les frais », déplore Ajay Beedasee. 


alain saverettiarGrand distribution…

Alain Saverettiar, directeur général de King Savers : « La sauvegarde des emplois demeure prioritaire sur le boni »

« En tant qu’entreprise responsable, nous nous efforçons de respecter les droits des travailleurs », indique Alain Saverettiar, le directeur général de King Savers.  Cependant, il juge que la conjoncture actuelle mène de nombreuses entreprises dans une situation compliquée. « Aujourd’hui, la sauvegarde des emplois demeure prioritaire sur le boni. Les employés vont devoir faire preuve de compréhension dans des situations exceptionnelles », appuie-t-il.


Deepak DoolooaRestauration…

Deepak Doolooa, directeur du restaurant Kesar : « Payer sur une base prorata serait plus juste » 

Le directeur du restaurant Kesar est catégorique.  « Pour 2020, en raison du confinement, il faut compter seulement neuf mois qu’on a travaillé. Même pendant ces neuf mois, on peine à joindre les deux bouts.  Payer un ‘full’ 13e mois n’est pas justifiable », appuie-t-il. Ce dernier propose un paiement de boni de fin d’année sera une base prorata.   « Déjà payer les salaires mensuels de mes 14 employés est une épreuve très difficile. Ajouté à cela, le paiement de boni sera un vrai fardeau », dit-il. 


Sadhna SokhalBijouterie

Sadhna Sokhal, directrice de Cutting Works Ltd : « Le GM doit payer le boni pour les PME »

Si les grandes entreprises privées sont en mesure de payer le boni de fin d’année des employés, ce n’est certainement pas le cas chez les Petites et Moyennes Entreprises (PME). C’est ce que déclare Sadhna Sokhal, la directrice de Cutting Works Ltd. « Même si la loi le stipule, personnellement ce sera difficile pour moi de payer le boni de fin d’année de mes employés », dit-elle. Elle soutient que l’entreprise a fermé ses portes pendant trois mois. Payer un 13e mois de salaire complet est injuste pour elle. « Si le GM peut débourser des milliards pour assurer les emplois dans le tourisme, pourquoi ne peut-il pas soutenir les PME également. Si le GM trouve que le boni est le droit de chaque travailleur, ainsi c’est à l’État même de payer le boni dans ce contexte actuel », dit-elle.


Sonny WongDistribution

Sonny Wong, COO d’Innodis : « Le boni est un catalyseur pour augmenter la consommation » 

Le paiement du boni de fin d’année reste souhaitable, même si les entreprises dans certains secteurs de l’économie éprouvent certaines difficultés à honorer les salaires en général. C’est l’avis que partage le Chief Operating Officer d’Innodis. « Les employés engagés dans la grande distribution comptent sur le boni de fin d’année durant la période des fêtes », dit-il. Par ailleurs, il affirme que le boni est un catalyseur pour augmenter la consommation, qui selon lui, reste un important moteur de relance de l’économie du pays.


Suttyhudeo TengurSuttyhudeo Tengur, le président de l’APEC : « Le flux de liquidités en fin d’année aidera à relancer la production »

Le président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC) affirme que l’économie passe certes par une phase extrêmement difficile avec un Produit intérieur brut (PIB) négatif, comme c’est le cas dans la plupart des pays du monde. « Mais on ne peut pas ignorer les droits acquis des travailleurs qui eux-aussi passent par une phase cruciale. Donc, le paiement de ce mois bonifiant est un must », énonce-t-il.  Par ailleurs, poursuit-il, le paiement d’un 13e mois de salaire s’ajoute à la masse monétaire en circulation.  « Pour les périodes de fin d’année, le flux de liquidités dans le circuit monétaire va certainement aider les secteurs productifs et pourrait permettre de relancer la production et de faire de ‘Made in Moris’ un slogan de fierté nationale », soutient-il. Selon lui, l’augmentation de la consommation permettra de rendre l’économie encore plus dynamique.


soodesh callichurnSoodesh Callichurn, le ministre du Travail : « Le patron qui ne paie pas de boni va à l’encontre de la Workers Rights Act »

Le ministère du Travail est net et clair sur ce sujet. « Inscrit dans la loi, le 13e mois est un acquis de chaque travailleur. Tout changement nécessitera un amendement à la Workers Rights Act (WRA), et pour cela il faudra un débat et un vote au Parlement. Ainsi, si un patron décide de ne pas payer le boni de fin d’année, il va à l’encontre de la WRA », stipule le ministre de Tutelle, Soodesh Callichurn. Ce dernier rappelle que durant le confinement lorsque les entreprises n’opéraient pas, le gouvernement a soutenu les employeurs via le Wage Assistance Scheme. « C’était dans le but de les aider à maintenir à flot afin que leur trésorerie ne soit pas dans le rouge et de ce fait protéger les emplois », dit-il. Pour lui, si le GM a pu faire cet effort pendant cette période difficile, le GM s’attend à ce que les patrons fassent aussi un effort et s’assurer que leurs employés touchent leur boni.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !