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Aurélie Marrier d’Unienville : zoom sur une photographe humanitaire mauricienne

La photographie, un outil puissant. La photographie, un outil puissant.

Ses clichés ont été publiés par les plus grandes plateformes médiatiques de la planète. Que ce soit dans les colonnes du Monde, Newsweek et Guardian ou encore sur les sites d’informations d’Al-Jazeera, de la BBC ou d’ABC News, Aurélie Marrier d’Unienville livre un regard intimiste sur les drames qui affligent l’Afrique et l’espoir de la population à des lendemains meilleurs.

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Tout prédestinait à cette diplômée en Économie de l’université sud-africaine de Stellenbosch à être photographe freelance. Née à Maurice en 1985, Aurélie Marrier d’Unienville avait à peine deux ans lorsque son père décide d’investir dans une ferme dans le Kwa-Zulu Natal, au pays de Mandela. Papa étant photographe amateur, il passait son temps à prendre des clichés de ses enfants et c’est tout naturellement qu’elle a suivi ses traces.

À l’époque où elle n’est encore qu’une enfant, ce sont les appareils jetables qui feront son bonheur, notamment à Rivière-Noire où toute la famille se retrouve pour célébrer la Noël et accueillir le Nouvel an. « Nous aidions notre grand-père à construire une crèche de la nativité avec des morceaux de corail ramassés sur la plage et je donnais un coup de main à grand-mère pour décorer le sapin de Noël », se souvient-elle.

Chaque année, pendant la période des fêtes, Maurice est le décors rêvé pour parfaire ses techniques. « Il serait difficile de ne pas embrasser la photographie dans une aussi belle île. Les occasions sont infinies, que ce soit sur terre ou sous l’eau », confie-t-elle. C’est à Londres, où elle débute dans la vie active au sein d’un établissement bancaire, qu’elle s’offrira son premier appareil photo numérique et professionnel.

Illustrer la catastrophe

Plutôt que de se complaire dans une vie rangée comme salariée au sein de la branche africaine de la banque Barclays, la Mauricienne se jette tête baissée dans l’humanitaire lorsque l’épidémie d’Ebola éclate au Sierra-Leone en 2014. Elle fera des photos au sein de l’Organisation non gouvernementale (Ong) internationale Christian Aid. La situation se détériorant, d’autres Ong telles la Croix Rouge ainsi que des médias internationaux font appel à elle pour illustrer la catastrophe humanitaire.

« C’est durant cette période que j’ai vraiment compris que la photographie était un outil puissant. Elle arrive à capturer les souffrances et les besoins des individus, contrairement aux statistiques », fait ressortir Aurélie Marrier d’Unienville. Si l’humanitaire l’a attirée, explique notre interlocutrice, c’est parce qu’elle croit fermement que l’on devient ce que l’on est à travers les gens que l’on rencontre au cours de notre vie. Et aussi et surtout du fait d’avoir grandi dans un pays où les inégalités sont criantes.

Etre photographe dans un pays touché par une épidémie mortelle n’est pas une sinécure. Elle a eu la peur de sa vie lorsqu’elle a contracté une fièvre dont les symptômes étaient comparables à l’Ebola, ce qui lui a donné un aperçu du vécu des Sierra-Léonais dans leur quotidien. C’est aussi au hasard de ses pérénigrations qu’elle rencontrera le photojournaliste Tommy Trenchard, qui l’initie au travail du terrain et qui en fait sa fiancée.

Il est l’ancien correspondant de Reuters en Uganda et le récipiendaire de l’Amnesty International Media Award de 2015. Des photos du couple sur la vie des « piqueuses » d’ourites au Zanzibar ont été publiées sur le site web de la BBC en octobre dernier. Il y a un mois, Aurélie Marrier d’Unienville était même finaliste de l’Humanitarian & Development Journalism Award de l’Ong Aidex pour sa série de clichés sur le retour de la normalité au Sierra Leone.

 

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