Beaucoup de facteurs font que Maurice est encore loin d’être une démocratie parfaite. Les considérations politiques et subjectives sont un frein à cet idéal.
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Répartition des tickets et vague de démissions. C’était le sujet abordé par les invités de Mélanie Duval sur le plateau de l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus et TéléPlus, le lundi 5 août. En effet, à l’approche des élections générales, les tractations pour obtenir une investiture s’accélèrent de part et d’autre, faisant souvent des mécontents.
La répartition des tickets est loin d’être un exercice facile, selon Milan Meetarbhan, constitutionnaliste. « Historiquement, lors des élections générales, les alliances sont souvent formées entre deux ou trois partis et cela nécessite d’accommoder des candidats des partis concernés », explique-t-il. À Maurice, précise-t-il, il existe une règle « non écrite » concernant les quotas : « Il est crucial de représenter chaque composante de la société mauricienne. » Ces exigences compliquent les négociations et expliquent les tractations complexes en cours à l’approche des élections.
Kadress Pillay, observateur politique et ancien ministre, souligne, lui, que Maurice est un petit pays qu’il est difficile de diriger en raison des nombreuses considérations subjectives à prendre en compte. « Avec les communautés, les sous-communautés et les divers intérêts à considérer, la situation devient très complexe », fait-il comprendre. Le choix des candidats devient alors un véritable casse-tête.
Selon lui, la sensibilité de chacun peut faire basculer une élection. « C’est pour cette raison que l’on dit souvent que les décisions se prennent à la veille des élections, car il suffit qu’un sous-groupe se sente fragilisé pour que la tendance s’inverse », précise-t-il.
Pour Kadress Pillay, cette situation ne profite pas au pays. Sur le plan de la démocratie, Maurice est, selon lui, encore loin de l’idéal. « La situation actuelle peut être décrite comme une ‘prime ministerial dictatorship’, où le Premier ministre décide de tout. Tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains, et les garde-fous deviennent aléatoires. Il choisit les candidats de son parti, puis ses ministres, et prend de nombreuses autres décisions cruciales », fait-il ressortir.
Intervenant au téléphone, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, ancienne ministre de la Justice, affirme que des calculs sont réalisés en fonction des critères des partis. « Nous avons un système de Best Loser, et nous sommes tous en partie responsables de ne pas avoir réussi à améliorer ce système jusqu’à présent », reconnaît-elle.
Shirin Aumeeruddy-Cziffra met également en avant l’importance d’un système inclusif, en notant que « malgré les efforts, la place de la femme reste encore en retrait dans le pays ».
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