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Allégations de brutalité policière : Shaminaaz Sahaduth réclame justice pour ses fils 

Salman Sahaduth affirme avoir été battu et torturé par des policiers. La vie des Sahaduth a été bouleversée à la suite de l’interpellation de Salman et Farhaan.
  • Salman Sahaduth, 20 ans, a le bras droit fracturé
  • Farhaan, 17 ans, a été enfermé dans les toilettes du poste de police
  • Une plainte déposée à l’Independent Police Complaints Commission

«Mon fils n’est pas un voleur ! » Shaminaaz Sahaduth, 42 ans, est une mère en colère. Elle dénonce les violences qu’auraient subies ses fils de 20 ans et 17 ans aux mains de la police. Une plainte a été déposée à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), le lundi 13 mai dernier. 

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La vie de la famille Sahaduth, domiciliée à Mont-Gout, a basculé le vendredi 10 mai dernier. Ce jour-là, raconte-t-elle, son fils Salman, qui est âgé de 20 ans, a été embarqué manu militari par des éléments de la Criminal Investigation Division (CID) de Goodlands. La police le soupçonnait d’être impliqué dans des vols dans des autobus.

Salman Sahaduth, qui exerce comme électricien, affirme avoir été torturé et battu par des limiers de la CID de Goodlands, au point qu’il a dû être hospitalisé pendant trois jours. Il souffre d’une fracture du bras droit, présente des ecchymoses sur le talon et à l’oreille, possiblement perforée. Le jeune homme, qui n’a pas d’antécédents judiciaires, maintient son innocence, arguant que les policiers ont agi sur de fausses informations, ou l’ont confondu avec quelqu’un d’autre. 

Selon Shaminaaz, employée comme cuisinière à l’hôpital SSRN, de 13 h 30 à 18 heures, son fils Salman a été détenu au bureau de la CID de Goodlands pour un interrogatoire qu’elle qualifie de « violent ». « J’étais au travail quand, vers 14 heures, j’ai reçu un appel des amis de mon fils m’informant que la CID de Goodlands l’avait arrêté sans explication. Ils m’ont dit que les officiers leur avaient ordonné de partir sous peine d’arrestation », témoigne la mère de famille.

Malgré ses efforts pour obtenir des informations, elle n’a rien pu apprendre avant 15 heures, lorsqu’elle a pu quitter son travail pour se rendre au poste de police de Goodlands. À son arrivée, elle a été surprise de voir son fils Farhaan, élève de Grade 11 au collège DAV à Goodlands, présent au bureau de la CID. « Je pensais qu’il venait aux nouvelles. Il m’a dit que les policiers de CID l’avaient interpellé à l’école et conduit ici. Ils lui ont dit : ‘Tonn kokin dan bis, nou pou met twa dan kaso.’ Il a nié et ils l’ont enfermé dans les toilettes », raconte-t-elle.

Elle dénonce le fait que son fils mineur ait été conduit au poste de police sans qu’elle en ait été informée. Bien qu’il n’ait pas subi de violences physiques, l’adolescent de 17 ans évoque une expérience psychologiquement éprouvante. « Au bureau de la CID, ils m’ont enfermé dans une toilette et m’ont dit de fumer une cigarette et de réfléchir. Zot inn dir mwa reflesi ki mo pou dir, ek si mo frer ek mwa aksepte ki nou’nn kokin, zot pou les nou ale. J’ai nié et ils m’ont amené dans le bureau où Salman saignait de la bouche et de l’oreille », relate Farhaan.

Selon ses parents, Salman est loin d’être un délinquant. Travaillant dur dans une usine de matelas le matin et dans un snack le soir, il exerce également comme électricien pendant son temps libre, disent-ils. « C’est un innocent qui a été battu et humilié », s’insurge Shaminaaz.

Pour la famille Sahaduth, leur vie a été complètement chamboulée. Salman et son frère cadet Farhaan souffrent de crises d’angoisse et d’insomnie, révèle leur mère Shaminaaz.

Elle déplore également le fait que Farhaan subisse les répercussions des agissements de la CID à son collège. « Maintenant, tout le monde à l’école pense qu’il a fait quelque chose de mal, car les policiers de la CID l’ont interpellé en classe », s’indigne-t-elle. 

Accompagnés de leur avocat, Salman et son frère, en présence de leurs parents, se sont rendus à l’IPCC pour déposer une plainte pour brutalité policière. Salman a décrit son calvaire, affirmant avoir été battu avec un tuyau en plastique noir et « tasé » pour qu’il avoue un crime qu’il n’a pas commis.

« Je demande au Premier ministre et au commissaire de police de ne pas fermer les yeux sur cette affaire. Nous réclamons la démission de ces officiers. Ces policiers n’ont pas leur place dans la force, ils ne méritent pas leur badge. Ils ont commis un acte inhumain et doivent en payer les conséquences. Ils sont une honte pour la police et abusent de leur pouvoir. Ils doivent démissionner », exhorte Shaminaaz.

La CID de Goodlands nie les accusations

La CID de Goodlands a également consigné un rapport dans l’Occurrence Book de la police, le mardi 21 mai 2024, pour fournir sa version des faits, niant les accusations de brutalité. Ils admettent toutefois avoir emmené Farhaan depuis l’école, reconnaissant qu’il est mineur.

Selon le rapport de la police, trois détectives de la CID de Goodlands ont arrêté Salman Sahaduth pour le questionner en tant que suspect dans plusieurs cas de vol d’équipements audio dans des bus de la région. Il a nié les accusations et aucun exercice d’identification n’a été réalisé, faute de témoins. Il a été libéré sans conditions à 17 h 35 et s’est ensuite rendu à l’hôpital SSRN pour un traitement.

Le même jour, les détectives ont également interrogé un mineur, Muhamad Ali Farhaan Jookhun. 

 

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