L’industrie du thé connaît une croissance de 7 % sur le marché international, par rapport à 2015. Les autorités proposent de nouvelles incitations pour la relance de ce secteur. Cependant un ancien directeur d’usine est d’avis qu’il faut privilégier la production d’un thé de qualité.
Publicité
Avec la croissance que connaît le thé en ce moment sur le plan mondial, le ministère de l’Agro-industrie veut relancer le secteur théier. Ainsi, des fertilisants seront mis à la disposition des petits planteurs de thé dans le cadre du Tea Sector Support Scheme (TSSS). Cette décision découle du budget 2017-18. Elle sera mise en œuvre par le ministère en collaboration avec le Small Farmers’ Welfare Fund (SFWF).
Les petits planteurs de thé qui désirent bénéficier de cette aide, doivent se faire enregistrer auprès du SFWF. Ils seront, ensuite, éligibles à une première distribution gratuite de fertilisants le mois prochain et à une autre, en janvier 2018. Quelque 600 arpents qui étaient sous culture de canne à sucre seront mis sous culture de thé. Mais outre la quantité il faut aussi privilégier la qualité du produit, indique un proche du dossier.
Le but de cette aide est d’encourager les planteurs à fertiliser leurs champs pour augmenter la production, conformément avec l’objectif du gouvernement de relancer le secteur théier et de réduire les coûts de production. Les planteurs qui ne sont pas enregistrés jusqu’ici, peuvent le faire auprès du SFWF pour pouvoir bénéficier du TSSS.
Viser la qualité
La quantité de fertilisant mise à la disposition de chaque planteur sera calculée selon la superficie du terrain, déclarée au National Agricultural Products Regulatory Office. Des vouchers seront remis aux planteurs éligibles pour être présentés aux revendeurs accrédités par le SFWF. Pour bénéficier du TSSS, les planteurs intéressés doivent se faire enregistrer au bureau du SFWF le plus proche de leurs localités avant la fin du mois d’août.
Max-Emile Boullé, ancien directeur d’usine, explique qu’il faut viser un produit de qualité car le thé mauricien n’est plus apprécié comme auparavant. « On ne peut pas vendre notre thé en Afrique et en Europe, non plus, car il est de qualité inférieure. Ici, les planteurs visent uniquement la quantité au détriment de la qualité », indique-t-il. Ce dernier regrette que plusieurs commerçants importent du thé du Sri Lanka sur le marché mauricien. « Le thé noir importé se vend maintenant dans des supermarchés et à un prix plus compétitif », précise-t-il. Il affirme aussi que des pays comme le Sri Lanka, l’Inde, la Chine où encore le Kenya continuent de produire du thé selon les anciennes méthodes, car ils privilégient la qualité.
Il explique que, dans l’immédiat, il faut aider les planteurs à réhabiliter leurs champs qui sont en mauvais état. « Il faut rétablir la seule méthode de cueillette qui permette de fournir à l’usine ce dont elle a besoin pour produire un thé de qualité : two leaves and a bud. Il faut produire un thé de bonne qualité avant de vouloir relancer ce secteur. En ce moment, il n’y a pas de main-d’œuvre suffisante pour cueillir le thé aux champs », dit-il. Maurice ne pèse pas lourd sur le plan de la compétition internationale, ajoute l’ex-directeur d’usine.
Les cinq acteurs principaux pour la relance de ces secteurs, dit-il, sont les planteurs, les usines, le gouvernement, les travailleurs de cette industrie et les consommateurs.
Les grands producteurs
Le Sri Lanka est connu comme le plus grand exportateur de thé au monde. Les quatre plus grands pays producteurs de thé aujourd’hui sont la Chine, l’Inde, le Kenya et le Sri Lanka. Ensemble, ils représentent 75 % de la production mondiale. Les deux plus grands producteurs mondiaux (Chine et Inde) consomment eux-mêmes 80 % de leur production et les pays comme le Kenya, l’Argentine, le Sri Lanka produisent essentiellement pour l’exportation.
Production en hausse
La superficie des plantations de thé a connu une hausse de 8,4 % en 2016. Il y a maintenant 622 hectares sous culture de thé, contre 574 en 2015. La production de feuilles de thé a aussi connu une hausse de 8,5 % l’année dernière. 7 301 tonnes étaient produites en 2016 contre 6 732 tonnes en 2015. La production de thé a aussi augmenté de 4,5 %. Le pays a produit 1 353 tonnes en 2016 et 1 295 tonnes en 2015.
Le thé Darjeeling menacé
Un conflit en Inde menace la production de thé Darjeeling. Deuxième producteur de thé mondial, la Grande Péninsule est le seul pays à produire du thé Darjeeling. Pendant la saison des récoltes, de juin à août, quelque 8 000 tonnes de thé sont habituellement récoltées. Mais seulement 140 tonnes de cette variété de thé ont été produites en juin, contre 1 330 tonnes en juin 2016, selon Tea Board of India.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !