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Affidavit de la prison : les allégations de Bruneau Laurette en cinq points 

Bruneau Laurette a évoqué dans son affidavit plusieurs dossiers sur lesquels il avait travaillé avant son arrestation.

L’activiste Bruneau Laurette dit tout dévoiler dans un affidavit. De l’affaire MV Wakashio à une conversation avec le dénommé Franklin en passant par une rencontre « bizarre » avec un conseiller mystère d’une ambassade à la veille de son arrestation… De la prison de Melrose, Bruneau Laurette a juré, le jeudi 23 février 2023, un affidavit rédigé par Me Pazhany Rangasamy (avoué).

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L’activiste déclare avoir décidé de donner sa version des faits, car il est devenu « trop gênant pour certaines personnes » de par « ses révélations ». Il ajoute qu’il ignore ce qu’il « adviendra de lui plus tard ». Bruneau Laurette estime être « un prisonnier politique » et affirme que la drogue retrouvée dans le coffre de sa voiture, le 4 novembre 2022, de même que le revolver et les cartouches, ont été « plantés ». Il évoque aussi une « tentative » de la police pour l’empêcher de parler de certaines affaires. L’activiste parle de « vendetta politique » contre sa personne et explique, dans cet affidavit, avoir annexé un document de 10 pages. Un document qu’il a demandé à ses avocats de mettre en écrit et établissant la « chronologie des événements » ayant mené à son arrestation. 

Sur son arrestation 

S’agissant de son arrestation, Bruneau Laurette évoque un fait « bizarre ». La veille, soit le 3 novembre il dit avoir rencontré un Advisor d’une ambassade. Il explique avoir relaté cela à la police. Il est arrivé à Trianon vers 18 heures. Il avait rendez-vous avec « quelqu’un » de l’Ambassade. Celui-ci lui aurait notamment déclaré « (…) zot government work with government e kifer mo pa travay avek MSM avek Pravind Jugnauth ». Il ajoute lui avoir répondu : « I am not a Kamikaze, it is a political suicide (…) ». Il évoque également une autre proposition de la personne « pour rentrer dans une ambassade à travers une compagnie de sécurité ». Sur l’enquête de police, Bruneau Laurette déclare avoir consenti à un test ADN, à donner ses empreintes et autres. Il ajoute avoir indiqué à la police son itinéraire de la journée du 4 novembre 2022. « Lapolis inn koumans pran mo lanket konsernan kes ki ti aret mwa le 4 novam 2022, 11 zour apre. (…) A traver mo bann avoka, monn dimann lapolis sekiriz zimaz Safe City Camera ek Intelligent Traffic Surveillance Camera (…) Zame ti ena ladrog dan mo loto e si lapolis ‘come with clean hands’, la verite pou oblize fer sirfas ». 

Drogue à Rivière-Noire 

Il déclare aussi avoir fait des allégations contre la Special Striking Team (SST) et l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Ceci, au cours d’un rassemblement à la place d’Armes, à Port-Louis, le 29 octobre 2022. « (…) Mo ti fer mansion 40 kg lor Rivière-Noire, o lie vinn kestionn mwa zordi mo pe ferm pou kes ladrog avek preske mem pwa (….) Ziska zordi, preske kwa mwa, zame lapolis finn vinn get mwa pou pran lanket lor mo alegasyon ». Il dit aussi détenir des informations sur une saisie de 100 kilos de drogue le 3 octobre 2022 et de l’implication d’un proche de Franklin dans l’affaire. Bruneau Laurette révèle aussi qu’il a enquêté sur certains jeunes qui se réunissaient à Rivière-Noire dans certaines fêtes sous l’emprise de la drogue. 

L’affaire Wakashio 

Dans sa déposition à la police le 17 novembre 2022, l’activiste a allégué avoir eu des informations à l’effet qu’il y avait de « la drogue » sur le MV Wakashio, qui s’était échoué sur les récifs à Pointe d’Esny, le 25 juillet 2020. Il a évoqué des « mouvements suspects de certains tugs sur la côte Ouest et Sud-ouest, principalement entra La Balise et Flic-en-Flac ». Il dit avoir été stoppé par un haut gradé de la police qui l’a enjoint de poursuivre sur des faits en relation avec son enquête. 

Le dénommé Franklin 

L’activiste déclare, dans un passage de son affidavit, avoir reçu un appel de Franklin. C’était vers le mois d’octobre 2022. Cela suivant un de ses posts sur Facebook. « Li ti telefonn mwa depi so nimero telefonn, lerla li dir mwa : To pe dire mo (Ndlr, Franklin) trafikan ladrog (…) Monn reponn li ki zame mo finn nom to non (…) Franklin inn dire mwa lor enn ton menasan « Pena problem nou pu get sa ». Il ajoute aussi que : « kan mo ti pe fer lanket lor Franklin e sirtou prezans Range Rover dan lakour stasion, mo ti met enn post lor Facebook (…) mo ti telefonn garson (…) (Ndlr, un haut gradé de la police) e mo ti dimann li si sa Range Rover la pou so papa. Linn dir non me ena enn dimounn ti kontakte li pou tir Range Rover depi lakour stasion e li ti avoy mwa Horse Power Range Rover-la. An fet, selon mo linformasion, swadisan ti intersepte sa Range Rover-la avec (Ndlr, deux personnes) abor ek ti gagn Rs 525 000 dan loto-la ». Rappelons que Bruneau Laurette est en détention depuis le 4 novembre 2022 sous trois accusations provisoires : possession de plus de 40 kilos de haschich valant plus de Rs 200 M ; possession d’armes à feu et blanchiment d’argent. Le tribunal de Moka lui a accordé la liberté conditionnelle le 21 février 2023 sous certaines conditions. Cependant, le bureau du Directeur des poursuites publiques a fait appel. Entre-temps, la décision du tribunal de Moka a été gelée.

 

 

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