Outre l’enquête sur la Centrale de Pointe-Monnier, à Rodrigues, la Commission anticorruption s’intéresse à la Phase 1 du projet St-Louis pour établir si d’autres dessous-de-table n’ont pas été avancés à des responsables du Central Electricity Board et de l’ex-Central Tender Board.
Publicité
Il ne faut strictement rien laisser au hasard. L’Independent Commission Against Corruption (Icac) se penche, ces jours-ci, sur la Phase I de Centrale électrique de St-Louis dans le cadre de l’enquête sur les pots-de-vin payés par la société danoise Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) à des « officiels mauriciens » pour la Phase II de ce projet évalué à Rs 4,3 milliards. La Phase I consistait en l’installation de trois moteurs Wärstilä d’une capacité de 13,8 MW chacun en 2006. Les enquêteurs veulent établir si d’autres personnes n’ont pas été soudoyées.
Différents contrats du Central Electricity Board (CEB) ont été alloués à BWSC durant ces deux dernières décennies. La société danoise est soupçonnée d’avoir soudoyé des responsables au sein de la compagnie d’électricité et de l’ex-Central Tender Board (CTB), aujourd’hui connu comme le Central Procurement Board (CPB), pour rafler la totalité des contrats énergétiques de l’île. Avant les quatre nouveaux moteurs Wärstilä installés en 2016/2017 à la Centrale St-Louis, BWSC a aussi obtenu le contrat pour la Phase II de la Centrale de Fort Victoria en 2011/2012.
C’est durant cette même période, que la société danoise a procédé à la réalisation de la Centrale de Pointe-Monnier, à Rodrigues. Elle aussi fait l’objet d’une enquête. Comme pour la Phase II du projet St-Louis, BWSC aurait avancé des dessous-de-table pour s’assurer que ce contrat tombe dans son escarcelle. De 1996 à 2010, BWSC a bénéficié de contrats pour la Centrale de Port-Mathurin, de Fort George, de Fort Victoria et de St-Louis en sept occasions. La Phase II du projet St-Louis consistait au remplacement de six moteurs diesel Pielstick, dont quatre datent de 1978 et deux de 1981.
Shamshir Mukoon, ex-directeur général du CEB, arrêté dans le cadre de cette enquête, a été le responsable du département chargé de la réalisation des documents d’appel d’offres de plusieurs de ces projets. Les enquêteurs soupçonnent que ces appels d’offres ont été taillés sur mesure afin de s’assurer que BWSC ait un avantage sur ses concurrents. La société danoise aurait versé des pots-de-vin à certains responsables afin que les détails autour de ces appels d’offres lui soient communiqués au préalable. Ce qui a déjà été établi à travers les données retrouvées sur l’ordinateur de la secrétaire du patron de Phil Alain Didier Company (PAD CO), sous-traitant de BWSC.
L’ex-Managing Director de PAD & CO, Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun ; l’ex-consultant local de BWSC, Bertrand Lagesse ; l’ex-Finance Manager de PAD & CO, Patrice Lam Leung Hing ; l’ex-comptable de la société, Khemraj Moojee ; l’ingénieur du CEB Manoj Kumar Jahajeeah ; l’ancien ministre de l’Énergie, Swaley Kasenally, également consultant de BWSC ; l’ingénieur Amritsingh Raja Rai, ex-président du Technical Committee du CPB ayant planché sur le projet St-Louis ; et le Chief Executive Officer (CEO) de l’organisme chargé de l’attribution de contrats publics, Kreetykant Dosieah, ont été également été appréhendés relativement à l’affaire St-Louis.
C’est la Banque africaine de Développement (BAD), qui a financé le projet St-Louis à hauteur de Rs 3,5 milliards, qui a levé le voile sur cette affaire après avoir été contactée, l’an dernier, par BWSC. Elle-même avait initié une enquête en interne après avoir été alertée des pratiques douteuses en son sein.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !